BSH Grand Est janvier 2023

Synthèse du mois

Sur le bassin Rhin-Meuse, grâce aux apports générés par les précipitations des deux premières décades de janvier 2023, les sols sont dorénavant très humides et la situation hydrologique générale s’améliore sensiblement par rapport au mois précédent.
Les débits moyens mensuels sont quasiment partout proches des valeurs de saison et les débits minimaux sur trois jours consécutifs (VCN3) affichent même des valeurs en grande majorité supérieures au médian.

Sur les bassins de la Seine Normandie, la pluviométrie a été globalement conforme à celle d’un mois de janvier.
Le cumul des précipitations est compris entre 30 mm dans l’Aube et le sud de la Marne et 100 mm dans le nord de la Haute-Marne.
La situation pour les hydraulicités est proche de celle du mois précédent avec des valeurs majoritairement comprises entre 0,8 et 1,2.
En ce qui concerne les débits de base, on observe une baisse par rapport à novembre 2022, avec des VCN3 proches du médian sur l’amont et inférieurs au médian sur l’aval.

Concernant les eaux souterraines, l’évolution des niveaux moyens des nappes de la région pour le mois de janvier est globalement à la hausse par rapport au mois précédent (nappes des calcaires du Jurassique de Lorraine, nappes alluviales, nappe d’Alsace, nappe de la craie, etc.). Une baisse est encore observée le long du Rhin à Fessenheim (68) et sur la nappe de la craie à Hannogne-Saint-Rémy (08). La recharge des nappes se poursuit donc presque partout avec des niveaux moyens mensuels disparates, allant de très bas (ponctuellement sur la nappe de la craie ou sur la nappe alluviale de la plaine d’Alsace) à modérément haut. Tandis que les niveaux moyens mensuels sont plutôt globalement habituels sur les nappes des calcaires du Jurassique de Lorraine, la nappe alluviale d’Alsace (Bas-Rhin) ou les Grès du Trias inférieur, ce n’est pas le cas pour la nappe de la craie ainsi que pour la nappe alluviale d’Alsace au sud de Colmar où les niveaux moyens mensuels y restent encore globalement inférieurs aux valeurs habituellement observées à cette période de l’année.

Pluviométrie

Bilan des précipitations du mois :

Avec 80 mm, le cumul mensuel de précipitations agrégées sur Grand Est est tout à fait conforme à la normale.
A l’échelle des départements, la plupart des cumuls sont également conformes à la normale. Cependant, les départements alsaciens se distinguent avec un défit de 10 % pour le Bas-Rhin et de 25 % pour le Haut-Rhin. Nous notons également un excédent de 10 % en Meurthe-et-Moselle et de 20 % dans l’Aube.

Situation depuis le début de l’année hydrologique (septembre dernier) :
Le cumul de précipitations agrégées sur la région est de 420 mm, au niveau de la normale. Le Bas-Rhin avec un excédent de 20 % et le Haut-Rhin avec un déficit de 10 % se distinguent des autres départements, généralement au niveau de la normale.

Précipitations efficaces :

Précipitations efficaces du mois :
Les précipitations efficaces sont positives, généralement comprises entre 50 et 100 mm, localement 125 mm.
Plus faibles en plaine d’Alsace, entre 25 et 50 mm ; plus élevées, sur le massif vosgien, avec 125 à 200 mm.
Situation depuis le début de l’année hydrologique (septembre dernier) :
Les précipitations efficaces sont partout positives, supérieures à 200 mm en plaine et à 500 mm dans les Vosges.

Humidité des sols superficiels

Situation au 1er février :
Ils sont dorénavant très humides à saturés sur la majeure partir de la région. L’humidité des sols reste un peu plus faible en plaine d’Alsace ainsi qu’en Champagne.
Comparé à la normale, cet indice est globalement conforme à la saison.

(Source : Météo-France)

Eaux superficielles

Hydraulicité

Sur le bassin du Rhin, les débits moyens mensuels observés durant le mois de janvier 2023 poursuivent la tendance à la hausse entamée depuis l’automne dernier. Cette hausse est légèrement moins sensible sur les stations du Bas-Rhin que sur celles du Haut-Rhin. Une tendance générale vers des écoulements conformes aux moyennes interannuelles se dégage. Sur les deux départements, les hydraulicités varient de 1.2 sur la Doller à Reiningue à 0.8 sur le Giessen à Sélestat. Le Rhin propose également des écoulements conformes à la normale.

Sur le bassin de la Sarre, les hydraulicités des cours d’eau étudiés poursuivent également leur hausse depuis l’automne 2022. Un léger déficit (-15%) est encore observé à l’échelle du bassin.

Sur le bassin de la Meuse, les débits moyens mensuels observés durant le mois de janvier 2023 sont à la hausse. Toutes les stations du bassin ont des débits moyens mensuels proches de la normale, voire légèrement excédentaires pour les stations de la Meuse amont.
Cela est notamment dû aux précipitations du début de mois qui ont permis de recharger les nappes et les cours d’eau.

Sur le bassin de la Moselle, la tendance est la même que pour les bassins voisins, les débits moyens mensuels observés durant le mois de janvier 2023 sont proches de la normale, cette fois encore les cours d’eau du massif des Vosges ont pu bénéficier des précipitations de début de mois.

Sur les bassins de la Seine Normandie, les précipitations sont globalement conformes à la normale pour un mois de janvier.
La situation est en nette amélioration par rapport à celle observée au cours du mois de décembre 2022, avec des hydraulicités qui sont majoritairement comprises entre 0.8 et 1.2.
Sur l’aval du territoire, les hydraulicités restent plus faibles que sur l’amont pour quelques stations et sont comprises entre 0,4 et 0,8 (Soudron, Saint-Saturnin et Montmirail).

Débit moyen minimal enregistré pendant 3 jours consécutifs (VNC3)

Sur le bassin du Rhin, le débit moyen minimal enregistré pendant 3 jours consécutifs est maintenant légèrement supérieur au médian sur la plupart des stations .

Sur le bassin de la Sarre, le débit moyen minimal enregistré pendant 3 jours consécutifs est maintenant légèrement supérieur au médian sur la plupart des stations.

Sur le bassin de la Meuse, le débit moyen minimal enregistré pendant 3 jours consécutifs est en hausse et est supérieur au médian sur toutes les stations du bassin. Cela est dû à l’onde de crue qui est passée sur le bassin de la Meuse en début de mois.

Sur le bassin de la Moselle, le débit moyen minimal enregistré pendant 3 jours consécutifs est en hausse et est supérieur au médian sur l’amont du bassin, sur les affluents de la Moselle aval et sur l’aval de la Moselle elle-même les VCN3 sont encore plus importants en réponse aux pluies de début janvier 2023.

Sur les bassins de la Seine Normandie, les débits moyens minimaux enregistrés pendant 3 jours consécutifs sont en hausse par rapport au mois de décembre 2022.
Les débits de base des stations amont sont majoritairement supérieurs au médian.
Sur l’aval du territoire, la situation est plus dégradée avec des VCN3 inférieurs au médian (Frignicourt, Soudron, Montmirail, Bar-sur-Aube, Ascis-sur-Aube et Pont-sur-Seine).

Eaux souterraines

SEBP>


A la faveur des précipitations du mois de janvier sur le Grand Est, dont le cumul agrégé sur la région est conforme à la normale, l’évolution à la hausse des nappes des calcaires du Jurassique de Lorraine se poursuit. Ces nappes ont retrouvé un niveau moyen mensuel habituel, voire modérément haut dans certaines zones pour la période de l’année. Les Calcaires Oxfordiens des Côtes de Meuse Nord (08) demeurent encore à un niveau modérément bas. Pour les Grès du Trias Inférieur, les niveaux sont à la hausse mais avec des disparités : modérément hauts à Plombière-les-Bains (88) voire très hauts à Relanges (88), ils restent bas à Celles-sur-Plaine (88) ou Voyer (57) voire très bas à Gélacourt (54).

Pour la nappe alluviale de la plaine d’Alsace, les niveaux moyens de janvier sont en hausse par rapport à ceux du mois de décembre sur quasiment tout le territoire alsacien.
Dans le Bas-Rhin, la hausse est toujours généralisée, de +50 cm à Wissembourg et +30 cm à Sessenheim au nord, entre +10 et +15 cm sur les secteurs de Haguenau, Weitbruch et en bordure à Lampertheim, +9 cm au nord de Strasbourg ainsi qu’à Griesheim, entre +4 et +8 cm sur la partie sud, comme respectivement à Baldenheim et Rossfeld. Les niveaux restent proches de ceux observés en décembre 2022, toujours très bas à Griesheim, ils remontent en modérément bas à Weitbruch, toujours autour de la moyenne à Lampertheim ou Rossfeld et modérément hauts sur le reste du département.
Dans le Haut-Rhin, la hausse est de mise presque partout, sauf le long du Rhin à Fessenheim, où le niveau moyen est en baisse de -16 cm par rapport au mois dernier. L’évolution est assez stable en centre plaine et dans le cône de déjection de la Fecht (+2 cm à Hettenschlag, +1 à Wintzenheim). Les autres secteurs sont en hausse, de +14 cm à Holtzwihr et +22 cm à Guémar au nord, +22 cm également dans le sud à Hésingue et Habsheim, jusqu’à +90 cm à Cernay (Thur) où le battement de nappe est habituellement plus élevé. Les périodes de retour sont comparables à celles du mois dernier, variant entre des niveaux modérément hauts à Guémar et Hésingue, proches de la moyenne à Illhaeusern, Wittenheim et Fessenheim, modérément bas à Holtzwihr, Wintzenheim, Hettenschlag, et Cernay, jusqu’à des niveaux toujours très bas à Habsheim (Sundgau oriental).

Sur la nappe de la craie, la recharge s’installe sauf à Hannogne-Saint-Rémy (08) où le niveau de la nappe inertielle a continué de baisser sur le mois de janvier. Elle y est toujours à un niveau très bas. Ailleurs, la nappe de la craie remonte mais le niveau moyen mensuel varie de très bas (Sémides (08) ou Val-des-Marais (51)) à moyen sur des zones plus réactives (Chamoy(10) et Saint-Hilaire-sous-Romilly (10)) avec des niveaux globalement modérément bas à bas.


Une liste des piézomètres de la région Grand est disponible en téléchargement ci-dessous. Le tableau contient des liens vers les informations relatives à chaque point de mesure.

Réservoirs


Pour les réservoirs et barrages de la région Grand Est, le niveau de remplissage fin janvier 2023 est de l’ordre de 59% pour les retenues destinées à la navigation. En ce qui concerne les retenues destinées à l’alimentation en eau potable, le réservoir de Madine et la retenue de Michelbach affichent un taux de remplissage de plus de 92%. Pour les retenues destinées au soutien de l’étiage, le taux de remplissage est de plus de 87% pour le réservoir de Vieux Pré et de près de 65% pour le barrage de Kruth. Les barrages-réservoirs du bassin de la Seine affichent un taux de remplissage de 48%, conforme à l’objectif de gestion.
A noter que la retenue de Bouzey est en cours de vidange totale pour permettre la réalisation de travaux.

Liens utiles…..

Vigicrues :
https://www.vigicrues.gouv.fr/

Le suivi de l’étiage :
http://www.grand-est.developpement-durable.gouv.fr/etiage-secheresse-r244.html

La banque hydro :
https://hydro.eaufrance.fr/

Le portail d’accès aux données sur les eaux souterraines :
http://www.ades.eaufrance.fr/

Glossaire

Thème 1. Météorologie :

Évapotranspiration  :
Quantité d’eau consommée qui comprend d’une part l’eau transpirée par la plante, d’autre part l’évaporation directe à partir du sol, exprimée en millimètre.

Évapotranspiration Potentielle ETP :
Correspond à la quantité maximale d’eau transpirée par les végétaux et à l’évaporation du sol dans des conditions idéales.

Normale (météorologique) :
Moyenne de variables météorologiques calculées sur une période uniforme relativement longue choisie par consensus et telle qu’une moyenne établie sur toute période plus longue n’ait pas une valeur significativement différente. En météorologie, une période de 30 années a été retenue par l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM). Les périodes de référence furent 1901-1930, 1931-1960, 1951-1980, et actuellement la période est 1971-2000.
Attention, à ne pas confondre avec la moyenne (voir définition dans ce glossaire).

Pluie efficace (ou bilan hydrique potentiel) :
Différence entre les cumuls de précipitations (RR) et l’évapotranspiration potentielle (ETP). Elle peut donc être négative.

RR (Rainfall Runoff) :
Cumul de précipitations, généralement exprimé en millimètre de pluie (mm).

Thème 2. Hydrologie :

Débit  :
Volume d’eau écoulé par unité de temps généralement exprimé en mètre cube par seconde (m3/s).

Débit de pointe de crue  :
Débit instantané maximum observé.

Débit minimum sur trois jours consécutifs (VCN 3) :
Le VCN 3 (aussi appelé débit de base) correspond au débit moyen minimal calculé sur 3 jours consécutifs sur une période donnée. La date du VCN3 correspond au premier des trois jours considérés.

Débit moyen journalier (QMJ) :
Le débit moyen journalier correspond au volume écoulé sur une journée rapporté à l’unité de temps, et généralement exprimé en m3/s.

Hydraulicité mensuelle  :
Rapport du débit moyen du mois considéré à la moyenne historique du mois considéré. Elle permet de positionner un mois par rapport à un mois moyen.

Module mensuel  :
Moyenne de l’ensemble des débits moyen mensuels d’un mois considéré, calculé sur l’ensemble de la période d’observation de la station.

Thème 3. Piézométrie :

Aquifère (ou nappe d’eau souterraine) :
Formation géologique contenant de façon temporaire ou permanente de l’eau mobilisable, constituée de roches perméables et capables de la restituer naturellement et/ou par exploitation. On distingue deux types d’aquifères :
- Aquifère à nappe libre : l’aquifère reposant sur une couche très peu perméable est surmonté d’une zone non saturée en eau.
- Aquifère captif (ou nappe captive) : dans une nappe captive, l’eau souterraine est confinée entre deux formations très peu perméables. Lorsqu’un forage atteint une nappe captive, l’eau remonte dans le forage.

Niveau piézométrique  :
Niveau auquel peut monter l’eau d’une nappe dans un tube (le piézomètre) lorsqu’on réalise un forage. Ce niveau correspond à la pression de la nappe, il est généralement donné en mètres NGF.

Piézomètre  :
Tube foré dans le sol atteignant la nappe phréatique et permettant de mesurer son niveau. Certains puits ou forages qui ne sont plus exploités aujourd’hui servent également de piézomètres.

Thème 4. Statistique

Fréquence  :
Pourcentage de chance qu’un événement se produise sur une période donnée.

Fréquence quinquennale (respectivement décennale) sèche ou humide :
Valeur-seuil dépassée 20 % (respectivement 10 %) du temps.

Médiane  :
Valeur qui divise une séquence ordonnée de données en deux parties strictement égales. En l’absence de valeurs toutes similaires, la moitié des observations sera inférieure et l’autre moitié sera supérieure à la médiane. Elle est aussi appelée normale en hydrologie.

IPS (Indicateur Piézométrique standardisé) :
Il est défini sur une échelle dite « standard », sa valeur numérique varie entre –3 et +3 (sans unité), il facilite le calcul d’un indicateur global à partir d’un indicateur ponctuel, il permet d’avoir une vision homogène de l’état des nappes libres (ou captives) à l’échelle nationale.

Période de retour (ou durée de retour) :
Inverse de la fréquence, généralement exprimée en nombre d’années. Par exemple, pour une fréquence quinquennale (soit 20%, donc 1/5ème), la période de retour est de 5 ans.

COTECO  :
Comité Technique de Coordination de l’EPTB Seine Grands Lacs.

EPTB Seine Grands Lacs  :
Etablissement Public Territorial de Bassin Seine Grands Lacs.

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