BSH Grand Est janvier 2025

 

Synthèse du mois


Sur le bassin Rhin-Meuse, ce premier mois de l’année 2025 a été sensiblement plus humide que la normale. L’excédent pluviométrique de janvier s’élève à +35% à l’échelle de la région. Ces précipitations efficaces ont généré des apports qui ont alimenté tous les cours d’eau.
En conséquence, les écoulements moyens mensuels sont partout supérieurs aux valeurs de saison et les hydraulicités s’étalent de 1.2 (excédent de 20%) à 1.5 (excédent de 50%).
Les débits minimaux sur trois jours consécutifs (Q3J-N) ont également bénéficié des apports conséquents de ce mois de janvier. Les Q3J-N sont partout supérieurs au médian, ils dépassent même le quinquennal humide sur une majorité de stations.


Sur les bassins de la Seine Normandie, la pluviométrie a été excédentaire pour un mois de janvier avec un cumul mensuel moyen de 109 mm.
Le cumul des précipitations est compris entre 70 mm au sud de l’Aube et 110 mm dans la Marne.
Les hydraulicités sont en baisse par rapport à celles du mois de décembre. Les valeurs restent très majoritairement comprises entre 1.2 et 2.0.
En ce qui concerne les débits minimaux sur trois jours consécutifs (Q3J-N) en janvier, ils sont tous supérieurs au médian.


Concernant les eaux souterraines, la pluviométrie à nouveau excédentaire pour ce mois de janvier sur le Grand Est conforte la recharge des nappes qui se poursuit.
Les niveaux moyens mensuels sont en moyenne modérément hauts à hauts, et les tendances à la hausse sont majoritaires (85% des piézomètres) et bien présentes sur tous les secteurs.
Dans les cas les plus défavorables, les niveaux sont modérément bas. C’est le cas au sud de l’Alsace sur la nappe des cailloutis du Sundgau. L’évolution y est cependant à la hausse.
Les niveaux les plus hauts (hauts ou très hauts) représentent encore 45% des points de suivi, et se retrouvent surtout sur la nappe de la craie.

Pluviométrie

Pour lire le résumé climatique mensuel de Météo-France, téléchargez le document ci dessous.

(Source : Météo-France)

Eaux superficielles

Hydraulicité


Sur le bassin du Rhin, les pluies du mois de janvier 2025 concernent l’ensemble du territoire notamment lors de la première quinzaine.
Les débits moyens de janvier sont supérieurs aux moyennes mensuelles interannuelles avec des hydraulicités comprises entre 1.2 (excédent de 20%) et 1.5 (excédent de 50%) sur l’ensemble des bassins versants (Rhin compris).

Sur le bassin de la Sarre, les hydraulicités observées en janvier 2025 sont supérieures aux moyennes mensuelles interannuelles. Une hydraulicité moyenne de 1.2 (excédent de 20%) s’observe à l’échelle du bassin.

Sur le bassin de la Meuse, les précipitations de ce mois de janvier ont été proches de la normale sur la partie amont du bassin et légèrement supérieures sur la partie aval et la Chiers. Concernant l’hydraulicité des stations, elle est homogène de l’amont à l’aval du bassin. Toutes les stations présentent une hydraulicité excédentaire comprise entre 1.2 et 1.5, ce qui représente un excédent de 20% à 50% par rapport aux moyennes mensuelles interannuelles.

Sur le bassin de la Moselle, les précipitations de ce mois de janvier ont été globalement excédentaire sur l’intégralité du bassin. Concernant l’hydraulicité des stations, elle est homogène de l’amont à l’aval du bassin. Toutes les stations présentent une hydraulicité excédentaire comprise entre 1.2 et 1.5, ce qui représente un excédent de 20% à 50% par rapport aux moyennes mensuelles interannuelles.

Sur le bassin de la Seine-Normandie, les précipitations de ce mois de janvier ont été supérieures à la normale. Les hydraulicités sont en légère baisse par rapport à celles du mois précédent mais restent très majoritairement comprises entre 1.2 et 2.0.
Les valeurs les plus basses, entre 0.8 et 1.2 sont observées à Chevrières, Villiers-sur-Suize, Mussey-sur-Marne et Châlons-en-Champagne.
Les hydraulicités les plus élevées, supérieures à 2.0 sont observées aux stations de Soudron et de Saint-Saturnin.

Débit moyen minimal enregistré pendant 3 jours consécutifs (Q3J-N)


Sur le bassin du Rhin, les débits moyens minimaux enregistrés pendant 3 jours consécutifs sont plutôt hauts avec des stations dépassant la quinquennale humide (Reiningue sur la Doller, Holtzheim sur la Bruche ou l’Ill de plaine à Kogenheim par exemple).

Sur le bassin de la Sarre, les débits moyens minimaux enregistrés pendant 3 jours consécutifs sont supérieurs au médian sur la majorité des stations.

Sur le bassin de la Meuse, les débits moyens minimaux enregistrés pendant 3 jours consécutifs pour ce mois de janvier sont supérieurs au débit médian sur la partie amont du bassin et supérieurs au débit quinquennal humide sur l’aval du bassin.

Sur le bassin de la Moselle, les débits moyens minimaux enregistrés pendant 3 jours consécutifs pour ce mois de janvier sont supérieurs au débit médian sur la partie amont du bassin ainsi que pour le bassin de l’Orne et supérieurs au débit quinquennal humide sur l’aval du bassin.

Sur le bassin de la Seine-Normandie, les débits moyens minimaux enregistrés pendant 3 jours consécutifs pour ce mois de janvier sont supérieurs au médian pour une moitié des stations et supérieurs au quinquennal humide pour l’autre moitié.

Eaux souterraines


Concernant les nappes des Calcaires du Jurassique de Lorraine, la recharge des nappes est confortée et se poursuit. La situation présente des hausses ou une tendance à la stabilité sur tous les points de suivi, les hausses étant majoritaires. Les niveaux moyens mensuels, le plus souvent modérément hauts, se situent dans les cas les plus défavorables autour des normales de saison et atteignent dans les cas les plus favorables des niveaux hauts voire très hauts.

Pour la nappe des grès du Trias inférieur, la tendance à la hausse se généralise en janvier. Les niveaux moyens mensuels y sont au moins autour des normales de saison ; ils sont modérément hauts pour 80% des points de suivi.

Les niveaux moyens de janvier sont en hausse par rapport à ceux du mois de décembre sur quasiment toute l’Alsace, à l’exception de certains secteurs proches du Rhin.
Dans le Bas-Rhin, les niveaux sont partout en hausse, de +9 cm en bordure à Griesheim, +13 cm sur les secteurs de Haguenau, Weitbruch et plus au sud à Baldenheim, +19 cm au nord à Sessenheim, +23 cm au sud de Strasbourg (Lipsheim et Rossfeld), jusqu’à +30 cm à Wissembourg et Reichstett, voire +74 cm à Lampertheim. Pour les niveaux moyens mensuels, Griesheim-près-Molsheim reste autour de la moyenne, les autres secteurs varient entre hauts (Wissembourg, Sessenheim, Weitbruch, Reichstett, Lipsheim, Rossfeld) et très hauts (Haguenau, Lampertheim, Baldenheim).
Dans le Haut-Rhin, la tendance à la hausse domine également, avec entre +10 et +15 cm au nord à Holtzwihr ou Illhaeusern, +22 cm à Guémar, pratiquement +1 m dans le Sundgau oriental (Habsheim) et +1.30 m à Cernay (Thur). Les autres secteurs sont plus ou moins stables entre +4 et -3 cm pour Wintzenheim, Hettenschlag et Fessenheim. Les niveaux moyens mensuels sont là aussi stables ou remontent légèrement, et varient entre la moyenne à Habsheim et des niveaux modérément hauts (Wintzenheim, Holtzwihr, Hettenschlag) à hauts (Guémar, Illhaeusern, Fessenheim, Cernay, Wittenheim, Hésingue).

Sur la nappe de la craie, plus inertielle, les niveaux moyens mensuels varient de modérément haut à très haut, les très hauts niveaux restant majoritaires en ce mois de janvier. Par ailleurs, la tendance à la hausse sur la craie s’est généralisée et concerne tous les points de suivi.

(Sources : APRONA, Délégation de bassin Rhin-Meuse)

Une liste des piézomètres de la région Grand est disponible en téléchargement ci-dessous. Le tableau contient des liens vers les informations relatives à chaque point de mesure.

Réservoirs


Pour les réservoirs et barrages de la région Grand Est, le niveau de remplissage fin janvier 2025 est de 77% pour les retenues destinées à la navigation. En ce qui concerne les retenues destinées à l’alimentation en eau potable, le réservoir de Madine et la retenue de Michelbach affichent un taux de remplissage de l’ordre de 99%.
Pour les retenues destinées au soutien de l’étiage, le taux de remplissage du réservoir de Vieux Pré reste à un niveau confortable avec 99% alors qu’il s’élève à 68% pour le barrage de Kruth qui a commencé sa recharge.
Les barrages-réservoirs du bassin de la Seine ont eux aussi commencé leur recharge. Leur taux de remplissage s’élève fin janvier à 43%, conformément à l’objectif de gestion.

Liens utiles…..

Vigicrues :
https://www.vigicrues.gouv.fr/

Le suivi de l’étiage :
http://www.grand-est.developpement-durable.gouv.fr/etiage-secheresse-r244.html

L’HydroPortail (anc. banque hydro), le portail des données quantitatives sur les cours d’eau :
https://hydro.eaufrance.fr/

Le portail d’accès aux données sur les eaux souterraines :
http://www.ades.eaufrance.fr/

Glossaire

BSH  :
Bulletin publié par la DREAL Grand Est qui présente mensuellement l’évolution de la ressource en eau.
Thème 1. Météorologie :

Évapotranspiration  :
Quantité d’eau consommée qui comprend d’une part l’eau transpirée par la plante, d’autre part l’évaporation directe à partir du sol, exprimée en millimètre.

Évapotranspiration Potentielle ETP :
Correspond à la quantité maximale d’eau transpirée par les végétaux et à l’évaporation du sol dans des conditions idéales.

Normale (météorologique) :
Moyenne de variables météorologiques calculées sur une période uniforme relativement longue choisie par consensus et telle qu’une moyenne établie sur toute période plus longue n’ait pas une valeur significativement différente. En météorologie, une période de 30 années a été retenue par l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM). Les périodes de référence furent 1901-1930, 1931-1960, 1951-1980, 1971-2000 , 1981-2010 et actuellement la période est 1991-2020.
Attention, à ne pas confondre avec la moyenne (voir définition dans ce glossaire).

Pluie efficace (ou bilan hydrique potentiel) :
Différence entre les cumuls de précipitations (RR) et l’évapotranspiration potentielle (ETP). Elle peut donc être négative.

RR (Rainfall Runoff) :
Cumul de précipitations, généralement exprimé en millimètre de pluie (mm).

Thème 2. Hydrologie :

Débit  :
Volume d’eau écoulé par unité de temps généralement exprimé en mètre cube par seconde (m3/s).

Débit de pointe de crue  :
Débit instantané maximum observé.

Débit minimum sur trois jours consécutifs (Q3J-N) :
Le Q3J-N (anciennement appelé VCN3 et aussi appelé débit de base) correspond au débit moyen minimal calculé sur 3 jours consécutifs sur une période donnée. La date du Q3J-N correspond au premier des trois jours considérés.
Débit moyen journalier (QMJ) :
Le débit moyen journalier correspond au volume écoulé sur une journée rapporté à l’unité de temps, et généralement exprimé en m3/s.

Hydraulicité mensuelle  :
Rapport du débit moyen du mois considéré à la moyenne historique du mois considéré. Elle permet de positionner un mois par rapport à un mois moyen.

Module mensuel  :
Moyenne de l’ensemble des débits moyen mensuels d’un mois considéré, calculé sur l’ensemble de la période d’observation de la station.

Thème 3. Piézométrie :

Aquifère (ou nappe d’eau souterraine) :
Formation géologique contenant de façon temporaire ou permanente de l’eau mobilisable, constituée de roches perméables et capables de la restituer naturellement et/ou par exploitation. On distingue deux types d’aquifères :
- Aquifère à nappe libre : l’aquifère reposant sur une couche très peu perméable est surmonté d’une zone non saturée en eau.
- Aquifère captif (ou nappe captive) : dans une nappe captive, l’eau souterraine est confinée entre deux formations très peu perméables. Lorsqu’un forage atteint une nappe captive, l’eau remonte dans le forage.

Niveau piézométrique  :
Niveau auquel peut monter l’eau d’une nappe dans un tube (le piézomètre) lorsqu’on réalise un forage. Ce niveau correspond à la pression de la nappe, il est généralement donné en mètres NGF.

Piézomètre  :
Tube foré dans le sol atteignant la nappe phréatique et permettant de mesurer son niveau. Certains puits ou forages qui ne sont plus exploités aujourd’hui servent également de piézomètres.

Thème 4. Statistique

Fréquence  :
Pourcentage de chance qu’un événement se produise sur une période donnée.

Fréquence quinquennale (respectivement décennale) sèche ou humide :
Valeur-seuil dépassée 20 % (respectivement 10 %) du temps.

Médiane  :
Valeur qui divise une séquence ordonnée de données en deux parties strictement égales. En l’absence de valeurs toutes similaires, la moitié des observations sera inférieure et l’autre moitié sera supérieure à la médiane. Elle est aussi appelée normale en hydrologie.

IPS (Indicateur Piézométrique standardisé) :
Il est défini sur une échelle dite « standard », sa valeur numérique varie entre –3 et +3 (sans unité), il facilite le calcul d’un indicateur global à partir d’un indicateur ponctuel, il permet d’avoir une vision homogène de l’état des nappes libres (ou captives) à l’échelle nationale.

Période de retour (ou durée de retour) :
Inverse de la fréquence, généralement exprimée en nombre d’années. Par exemple, pour une fréquence quinquennale (soit 20%, donc 1/5ème), la période de retour est de 5 ans.

Thème 5. Divers :

COTECO  :
Comité Technique de Coordination de l’EPTB Seine Grands Lacs.

EPTB Seine Grands Lacs  :
Etablissement Public Territorial de Bassin Seine Grands Lacs.

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