BSH Grand Est juillet 2020

Synthèse du mois


Sur le bassin Rhin-Meuse, le fort déficit pluviométrique observé au cours de ce mois de juillet a eu un impact très net sur les écoulements dans les cours d’eau. Les débits moyens mensuels sont partout inférieurs, voire très inférieurs aux normales de saison. La situation la plus défavorable se retrouve sur les têtes de bassins, où les écoulements représentent moins de 20% des normales pour un mois de juillet.
En l’absence de précipitations notables, les débits minimaux sur trois jours consécutif (VCN3) ont généralement été observés en toute fin de mois. Ils sont quasiment partout nettement inférieurs au médian, avec presque la moitié des stations qui affichent des débits inférieurs à la décennale sèche.

Sur le bassin Seine-Oise, le déficit pluviométrique de ce mois de juillet a eu un réel impact sur l’étiage.
Les débits moyens mensuels sont majoritairement inférieurs aux médians et même très inférieurs sur les secteurs de l’Aube et de la Seine.
Les débits minimaux sur trois jours consécutif (VCN3) ont été généralement observés en fin de mois, dus à l’absence de pluies significatives. Ils sont inférieurs au médian sur 90% des sites, dont 20% sont inférieurs au décennal sec.

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La tendance d’évolution des nappes est globalement à la baisse pour ce mois de juillet et la période de vidange des nappes est maintenant bien installée. Les niveaux moyens mensuels de la majorité des nappes atteignent maintenant des niveaux modérément bas à bas, à l’exception de quelques nappes qui se maintiennent encore autour de la moyenne. Les nappes des grès du Trias inférieur et du sud de l’Alsace conservent des niveaux bas consécutifs des deux dernières années de sécheresse.

Pluviométrie


BILAN GLOBAL DE JUILLET 2020

Les précipitations touchent inégalement la région et affectent plus souvent le massif ardennais et le massif vosgien.
Le bilan pluviométrique mensuel est extrêmement déficitaire.

§ PLUVIOMETRIE DU MOIS

La pluviométrie globale sur la région Grand Est affiche 12.9 mm et est inférieure de près de 83% à la normale (74.5 mm).
Ce mois est moins arrosé que l’année dernière (25.2 mm en juillet 2019), et beaucoup moins que le mois précédent (79.6 mm en juin 2020).
Les cumuls mensuels de pluie sont compris entre 0.2 mm à Bonzée (55) et 54.7 mm au lac Blanc d’Orbey (68).

- CHAMPAGNE-ARDENNE

Le cumul mensuel de précipitations agrégées pour la Champagne-Ardenne est de 9.9 mm, soit un déficit global de près de 85.8 %.

Les cumuls vont de 0 mm à 20 mm pour les départements de la Marne, de l’Aube et de la Haute-Marne, et de 5 mm à 50 mm pour le département des Ardennes.

* pour les Ardennes, le déficit est compris entre 50% et 100%
* pour la Marne, l’Aube et la Haute-Marne, le déficit est compris entre 75% et 100%

- LORRAINE

Le cumul mensuel de précipitations agrégées pour la Lorraine est de 14.0 mm soit un déficit global de près de 82 %.

Les cumuls vont de 0 mm à 20 mm pour le département de la Meuse, et de 5 mm à 50 mm pour les départements de la Meurthe-et-Moselle, de la Moselle et des Vosges.

* pour la Meurthe-et-Moselle, la Moselle et les Vosges, le déficit est compris entre 50% et 100%

* pour la Meuse, le déficit est compris entre 75% et 100%

- ALSACE

Le cumul mensuel de précipitations agrégées pour l’Alsace est de 17.8 mm soit un déficit global de près de 77.1 %.

Les cumuls vont de 5 mm à 50 mm pour le département du Haut-Rhin, et de 10 mm à 30 mm pour le département du Bas-Rhin.

* pour le Bas-Rhin et le Haut-Rhin, le déficit est compris entre 50% et 100%

§ EAU DANS LE SOL AU 01/08/2020

La situation au 1er août 2020 par rapport au 1er juillet 2020 montre une évolution très nette à la baisse de l’écart pondéré à la moyenne quotidienne de référence 1981-2010 de l’indice d’humidité des sols.

§ PLUVIOMETRIE DE SEPTEMBRE 2019 A JUILLET 2020

Sur la période de septembre 2019 à juillet 2020, la pluviométrie agrégée sur le Grand Est (846.3 mm) est inférieure à la normale de 1.3 % et se positionne au 27ème rang des valeurs les plus élevées depuis 1959, avec un peu plus de 280 mm de moins que le record haut de 1983 (1127.5 mm).
L’an dernier sur la même période, la pluviométrie moyenne s’élevait à 643.4 mm et plaçait cette période au 9ème rang des valeurs les plus faibles depuis 1959, le record bas datant de 1964 (518.3 mm).

(Source : Météo-France)

Eaux superficielles


Sur le bassin du Rhin, les débits moyens mensuels du mois de juillet sont encore très faibles et sont nettement inférieurs aux normales pour la quatrième année consécutive.
Des stations comme Didenheim (Ill amont) ou Sélestat (Giessen) suivent les tendances des années références pour les étiages (1976 ou 2003).
Sur le Haut-Rhin il est observé en général des hydraulicités inférieures à 0.4. Dans le Bas-Rhin, en dehors du Giessen, les hydraulicités s’échelonnent entre 0.5 et 0.6.
Le Rhin aussi accuse un léger déficit de -20%.

Sur le bassin de la Sarre, une légère dégradation du déficit s’observe par rapport au mois de Juin et atteint -60% sur la Sarre à Keskastel et -75% sur l’Eichel à Oermingen.

Sur le bassin Meuse-Moselle, les débits moyens mensuels du mois de juillet sont inférieurs aux moyennes interannuelles pour l’ensemble des stations. Les très faibles précipitations observées pour le mois de juillet, notamment sur l’amont des bassins versants conduisent à observer un gradient amont / aval avec des écarts à la moyenne plus marqués sur les bassins amont (les stations de Goncourt sur la Meuse et Rupt sur Moselle sur la Moselle affichent des hydraulicités inférieures à 20%).

Sur le bassin Seine-Oise, les débits moyens mensuels du mois de juillet sont encore en majeure partie faibles et inférieurs aux normales avec une forte dégradation sur le site de Saint-Saturnin qui atteint une hydraulicité inférieure à 0.2 au lieu de 04 à 0.8 au mois de juin. On observe cependant une amélioration des écoulements sur les sites de Frignicourt (La Marne), Arcis sur Aube (L’Aube) et Bar sur Seine (La Seine).

Sur le bassin du Rhin, le débit minimal enregistré pendant 3 jours consécutifs est généralement observé en toute fin de mois. Les valeurs sont inférieures aux débits de base (entre 3 et 5 ans sec selon les secteurs) mais quelques stations affichent des débits inférieurs à la décennale sèche comme à Willer/Thur (influencée par les travaux en cours sur le barrage de Kruth), Didenheim, Sélestat ou encore Schweighouse sur Moder.

Sur le bassin de la Sarre, le débit minimal enregistré pendant 3 jours consécutifs est compris entre 4 ans et plus que 10 ans sec notamment sur la Sarre à Wittring.

Sur les bassins Meuse et Moselle, la quasi absence de précipitations sur l’ensemble des bassins conduit à une situation d’étiage marquée pour l’ensemble des stations. L’intégralité des débits minimum enregistrés pendant 3 jours consécutifs sont inférieurs au médian, voire inférieurs au décennal sec. Ces valeurs sont observées en fin de mois. Certaines stations affichent des débits minimum enregistrés pendant 3 jours consécutifs dont les temps de retour sont compris entre 10 et 20 ans sec, notamment sur la Moselle aval à Custines et Uckange.

Sur le bassin Seine-Oise, les débits minimum enregistrés pendant 3 jours consécutifs sont majoritairement inférieurs au médian, sauf pour le site de Bar-sur-Seine qui reste supérieur au médian et le site de Mery-sur-Seine qui reste proche de médian. Les débits de base se dégradent au niveau des sites de Saint-Saturnin (Affluent crayeux du secteur Seine) et Bar-sur-Aube (Aube) et sont maintenant inférieurs au décennal sec

Eaux souterraines


Sur les nappes de Lorraine, la tendance d’évolution du niveau moyen mensuel continue à la baisse et la décharge estivale est maintenant bien marquée. Le déficit pluviométrique important de ce mois de juillet n’a fait qu’accentuer cette situation. Les niveaux moyens mensuels des calcaires sont globalement modérément bas à bas. Les alluvions eux aussi, présentent des niveaux bas dans la partie amont des bassins et modérément bas dans la partie aval. Les grès du Trias inférieur conservent encore des niveaux inférieurs aux niveaux habituellement observés à cette période en raison des deux dernières années de sécheresse de 2018 et 2019, certains niveaux sont très bas (Gelacourt, Relanges).

Les niveaux moyens de juillet sont en baisse par rapport à ceux du mois dernier sur l’ensemble de l’Alsace.
Dans le Bas-Rhin, les moyennes sont partout en baisse, au nord du département (-19 cm à Sessenheim) et sur la nappe du Pliocène (de -18 cm à Haguenau à -25 cm à Wissembourg), ainsi qu’autour de Strasbourg (-20 cm à Reichstett et Lipsheim). En bordure (Lampertheim), dans le secteur de Weitbruch) et dans la partie sud du département, la baisse est un peu moins prononcée, mais reste toutefois importante, env. -15 cm en moyenne dans ces secteurs. Les niveaux sont encore modérément bas sur la nappe rhénane au nord, mais dans l’ensemble, ils sont désormais bas, voire très bas localement à Weitbruch.
Dans le Haut-Rhin, La baisse est là aussi généralisée, avec -21 cm au nord (Holtzwihr), -30 cm en centre plaine (Hettenschlag), ainsi que pour les secteurs de Wittenheim (-43 cm), de Cernay (-53 cm) et toute la partie sud (-26 cm à Habsheim). Les secteurs sous l’influence principale du Rhin sont également en baisse mais de manière moins marquée. Les niveaux restent encore localement autour de la moyenne à Wittenheim et Cernay, mais ils varient en majorité sur le département entre modérément bas et bas. Seul le Sundgau oriental reste toujours à des niveaux très bas (Habsheim).

Pour les aquifères du bassin Seine-Normandie, les nappes sont en phase de vidange depuis le mois de mars et les niveaux moyens mensuels sont tous à la baisse. Les niveaux des nappes atteignent maintenant des niveaux moyens globalement modérément bas, mais certains restent encore modérément hauts (Calcaires de Brie et de Champigny) et d’autres sont déjà à des niveaux bas (calcaires du Tithonien et sables de l’Albien).

(Sources : BRGM, APRONA, Délégation de bassin Rhin-Meuse)


Une liste des piézomètres de la région Grand est disponible en téléchargement ci-dessous. Le tableau contient des liens vers les informations relatives à chaque point de mesure.

Réservoirs


Pour les réservoirs et barrages de la région Grand Est, le niveau de remplissage global est de l’ordre de 46% pour les retenues destinées à la navigation. Pour les retenues destinées à l’alimentation en eau potable, le réservoir de Madine affiche un taux de remplissage de 89% et la retenue de Michelbach de 80%. Pour les retenues destinées au soutien de l’étiage, le remplissage est de l’ordre de 67%. A noter que le barrage de Kruth est en travaux d’entretien depuis cet automne et affiche un taux de remplissage inférieur à 10%.

Observations de l’Observatoire National des Étiages (ONDE)

L’Agence Française pour la Biodiversité (AFB) présente dans les Bulletins de Situation Hydrologique de bassin les observations collectées dans le cadre de l’Observatoire National Des Étiages (ONDE) qui vise à apporter de l’information sur l’évolution quantitative des ressources en eau sur des secteurs où le réseau de suivi traditionnel est moins dense.
S’il y a lieu, des éléments sur les conséquences des conditions hydro-climatiques remarquables sur les habitats et le fonctionnement des milieux aquatiques sont également présentés.

Etat des observations ONDE - juillet 2020
Etat des observations ONDE - juillet 2020

Liens utiles…..


Vigicrues :
https://www.vigicrues.gouv.fr/

Le suivi de l’étiage :
http://www.grand-est.developpement-durable.gouv.fr/etiage-secheresse-r244.html

La banque hydro :
http://hydro.eaufrance.fr/
Le portail d’accès aux données sur les eaux souterraines :
http://www.ades.eaufrance.fr/

Glossaire

Thème 1. Météorologie :

Évapotranspiration :
Quantité d’eau consommée qui comprend d’une part l’eau transpirée par la plante, d’autre part l’évaporation directe à partir du sol, exprimée en millimètre.

Évapotranspiration Potentielle ETP :
Correspond à la quantité maximale d’eau transpirée par les végétaux et à l’évaporation du sol dans des conditions idéales.

Normale (météorologique) :
Moyenne de variables météorologiques calculées sur une période uniforme relativement longue choisie par consensus et telle qu’une moyenne établie sur toute période plus longue n’ait pas une valeur significativement différente. En météorologie, une période de 30 années a été retenue par l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM). Les périodes de référence furent 1901-1930, 1931-1960, 1951-1980, et actuellement la période est 1971-2000.
Attention, à ne pas confondre avec la moyenne (voir définition dans ce glossaire).

Pluie efficace (ou bilan hydrique potentiel) :
Différence entre les cumuls de précipitations (RR) et l’évapotranspiration potentielle (ETP). Elle peut donc être négative.

RR (Rainfall Runoff) :
Cumul de précipitations, généralement exprimé en millimètre de pluie (mm).

Thème 2. Hydrologie :

Débit  :
Volume d’eau écoulé par unité de temps généralement exprimé en mètre cube par seconde (m3/s).

Débit de pointe de crue :
Débit instantané maximum observé.

Débit de base (VCN 3) :
Le VCN 3 correspond au débit moyen minimal calculé sur 3 jours consécutifs sur une période donnée. La date du VCN3 correspond au premier des trois jours considérés.

Débit moyen journalier (QMJ) :
Le débit moyen journalier correspond au volume écoulé sur une journée rapporté à l’unité de temps, et généralement exprimé en m3/s.

Hydraulicité mensuelle :
Rapport du débit moyen du mois considéré à la moyenne historique du mois considéré. Elle permet de positionner un mois par rapport à un mois moyen.

Module mensuel :
Moyenne de l’ensemble des débits moyen mensuels d’un mois considéré, calculé sur l’ensemble de la période d’observation de la station.

Thème 3. Piézométrie :

Aquifère (ou nappe d’eau souterraine) :
Formation géologique contenant de façon temporaire ou permanente de l’eau mobilisable, constituée de roches perméables et capables de la restituer naturellement et/ou par exploitation. On distingue deux types d’aquifères :
- Aquifère à nappe libre : l’aquifère reposant sur une couche très peu perméable est surmonté d’une zone non saturée en eau.
- Aquifère captif (ou nappe captive) : dans une nappe captive, l’eau souterraine est confinée entre deux formations très peu perméables. Lorsqu’un forage atteint une nappe captive, l’eau remonte dans le forage.

Niveau piézométrique :
Niveau auquel peut monter l’eau d’une nappe dans un tube (le piézomètre) lorsqu’on réalise un forage. Ce niveau correspond à la pression de la nappe, il est généralement donné en mètres NGF.

Piézomètre :
Tube foré dans le sol atteignant la nappe phréatique et permettant de mesurer son niveau. Certains puits ou forages qui ne sont plus exploités aujourd’hui servent également de piézomètres.

Thème 4. Statistique

Fréquence :
Pourcentage de chance qu’un événement se produise sur une période donnée.

Fréquence quinquennale (respectivement décennale) sèche ou humide :
Valeur-seuil dépassée 20 % (respectivement 10 %) du temps.

Médiane :
Valeur qui divise une séquence ordonnée de données en deux parties strictement égales. En l’absence de valeurs toutes similaires, la moitié des observations sera inférieure et l’autre moitié sera supérieure à la médiane. Elle est aussi appelée normale en hydrologie.

IPS (Indicateur Piézométrique standardisé) :
Il est défini sur une échelle dite « standard », sa valeur numérique varie entre –3 et +3 (sans unité), il facilite le calcul d’un indicateur global à partir d’un indicateur ponctuel, il permet d’avoir une vision homogène de l’état des nappes libres (ou captives) à l’échelle nationale.

Période de retour (ou durée de retour) :
Inverse de la fréquence, généralement exprimée en nombre d’années. Par exemple, pour une fréquence quinquennale (soit 20%, donc 1/5ème), la période de retour est de 5 ans.

COTECO :
Comité Technique de Coordination de l’EPTB Seine Grands Lacs.

EPTB Seine Grands Lacs :
Etablissement Public Territorial de Bassin Seine Grands Lacs.

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