BSH Grand Est juillet 2023

Synthèse du mois


Sur le bassin Rhin-Meuse, la situation hydrologique générale de juillet est influencée par le contexte météorologique de la deuxième partie du mois. Avec des précipitations observées significatives sur l’intégralité du bassin, ce mois de juillet présente des précipitations excédentaires ou proches des moyennes.
Le bassin de la Moselle et celui de la Sarre sont ceux à qui profitent le plus ces précipitations, les cumuls observés étant localement deux à trois plus importants que la moyenne.
En conséquence, les hydraulicités sont en hausses ou à des valeurs comparables au mois de juin, que ce soit sur le bassin de la Meuse, de la Moselle, du Rhin ou de ses affluents. Cependant les secteurs du Giessen et de la Meuse amont, présentent une hydraulicité inférieure à 0.2 (déficit d’écoulement supérieur à 80%) ; ces secteurs n’ont pas autant bénéficié des précipitations que d’autres parties du bassin.
Les débits minimaux sur trois jours consécutifs (Q3J-N) sont observés en première partie de mois avant l’arrivée des précipitations, et restent inférieurs aux normales de saison. Globalement les Q3J-N restent identiques, voire sont en hausses, notamment sur le bassin de la Meuse amont et de la Moselle.

Sur les bassins de la Seine Normandie, la pluviométrie a été excédentaire par rapport à la normale pour un mois de juillet avec un excédent moyen de 25 %.
Le cumul des précipitations est compris entre 40 mm et 80 mm sur les 2/3 du bassin mais plus important au nord-est du département de la Marne avec des valeurs de plus de 120 mm et pouvant dépasser les 150 mm ponctuellement au nord-ouest du département des Ardennes.
Cependant, les hydraulicités sont en baisse par rapport à celles de juin avec des valeurs très majoritairement comprises entre 0.2 et 0.8.
En ce qui concerne les Q3J-N en juillet, ils restent majoritairement inférieurs au médian.

Concernant les eaux souterraines, la baisse des niveaux des nappes de la région Grand Est se généralise ce mois de juillet, malgré le bilan excédentaire des précipitations.
Les niveaux moyens mensuels restent globalement inférieurs aux valeurs habituellement observées pour un mois de juillet. Les Calcaires du Jurassique affichent encore des niveaux globalement modérément bas, tandis que les nappes de la Craie présentent des niveaux modérément bas à bas. Pour les Grès du Trias Inférieur et la nappe d’Alsace, les niveaux sont plutôt bas à très bas.

Pluviométrie

Pour lire le résumé climatique mensuel de Météo-France, téléchargez le document ci dessous.

(Source : Météo-France)

Eaux superficielles

Hydraulicité


Sur le bassin du Rhin, les débits moyens mensuels observés durant le mois de Juillet 2023 sont supérieurs ou équivalents à ceux observés en Juillet 2022.
Les précipitations du mois de Juillet 2023 sont excédentaires dans le Bas-Rhin et sur les massifs haut-rhinois, grâce aux pluies observées à partir du milieu de mois.
Les hydraulicités sur l’ensemble des cours d’eau restent toutefois inférieures aux moyennes interannuelles pour un mois de Juillet.
Dans le Bas-Rhin, le Giessen à Sélestat accuse toujours un déficit supérieur à 80% (hydraulicité inférieure à 0.2). Le Rhin à Lauterbourg, la Zorn, la Moder, l’Ill ou la Bruche proposent des hydraulicités comprises entre 0.4 et 0.6.
Dans le Haut-Rhin, des déficits compris entre 25% (hydraulicité de 0.75 à Willer/Thur) et 60% (hydraulicité de 0.4 sur la Fecht à Ostheim) sont constatés.

Sur le bassin de la Sarre, les précipitations observées durant le mois de Juillet ont été excédentaires, grâce aux pluies observées à partir du milieu de mois.
Les hydraulicités des cours d’eau étudiés sont équivalentes à celles observées en Juin, et supérieures aux valeurs de Juillet 2022.
La station d’Oermingen sur l’Eichel accuse encore un déficit proche de 70% (hydraulicité de 0.3).

Sur le bassin de la Meuse, les débits moyens mensuels observés durant le mois de Juillet 2023 sont équivalents à ceux du mois de Juin 2023 : la situation n’a que très peu évolué, ceci grâce aux pluies observées à la fin du mois.

Sur le bassin de la Moselle, malgré des précipitations excédentaires sur le bassin, les débits moyens mensuels observés sur l’amont des bassins de la Meurthe et de la Moselle présentent un déficit de 70%.
Les précipitations ont cependant profité à la partie médiane du bassin : l’hydraulicité des cours d’eau est en hausse par rapport au mois précédent avec une hydraulicité de 0.5. Pour les affluents, notamment l’Orne et la Seille, la situation est identique à celle du mois précédent avec un déficit de 70% sur les deux cours d’eau.

Sur le bassin de la Seine-Normandie, les précipitations de ce mois de juillet ont été excédentaires.
Cependant, les hydraulicités sont en baisse par rapport au mois précédent avec des valeurs qui sont très majoritairement comprises entre 0.2 et 0.8.
La situation est la plus dégradée à Villiers-sur-Suize avec une hydraulicité de 0.13. et la plus conforme pour Arcis-sur-Aube, avec une valeur de 0.88.

Débit moyen minimal enregistré pendant 3 jours consécutifs (Q3J-N)


Sur le bassin du Rhin, les débits moyens minimaux enregistrés pendant 3 jours consécutifs sont inférieurs aux valeurs médianes sur la quasi-totalité des stations pour un mois de Juillet. Les valeurs minimales mensuelles sont observées en première partie de mois avant l’arrivée des pluies.
La Doller à Reiningue (débit soutenu) est la seule station affichant des débits moyens minimaux enregistrés pendant 3 jours consécutifs conformes aux moyennes. Pour l’ensemble des autres stations du domaine, ces débits sont inférieurs aux valeurs médianes, et même inférieurs à la décennale sèche à Sélestat sur le Giessen.

Sur le bassin de la Sarre, les débits moyens minimaux enregistrés pendant 3 jours consécutifs sont majoritairement inférieurs au médian, notamment vers l’aval du bassin. Des périodes de retour de 5 ans sec sont observées à Keskastel, Wittring et Oermingen sur l’Eichel.

Sur le bassin de la Meuse, les débits moyens minimaux enregistrés pendant 3 jours consécutifs restent inférieurs aux débits médians sur la partie aval du bassin. A l’amont la situation s’améliore, notamment grâce aux pluies observées, avec des Q3J-N qui deviennent inférieurs au médian pour Soullosse et Goncourt.

Sur le bassin de la Moselle, les débits moyens minimaux enregistrés pendant 3 jours consécutifs sont inférieurs au médian (en hausse par rapport au mois dernier) sur l’intégralité du bassin à l’exception des stations de Saint Dié sur l’amont de la Meurthe et Custines sur la partie médiane de la Moselle qui présentent des Q3J-N inférieurs au décennal.

Sur le bassin de la Seine-Normandie, les débit moyens minimaux enregistrés pendant 3 jours consécutifs sont majoritairement inférieurs au médian pour ce mois de juillet.
La station de Montmirail a un Q3J-N inférieur au décennal sec. Pour les stations de Châlons-en-Champagne, Frignicourt, Bar-sur-Seine et Méry-sur-Seine, les débits de base sont moins dégradés et proches du médian. Une situation supérieure au médian est même observée pour la station d’Arcis-sur-Aube.

Eaux souterraines

La pluviométrie de ce mois de juillet, globalement excédentaire sur la région, est hétérogène spatialement et contrastée dans le temps avec une accentuation des précipitations en 3ème décade.

Cependant, l’impact des pluies est peu visible sur les niveaux des nappes des Calcaires du Jurassique de Lorraine. La décharge se poursuit et se généralise en ce mois de juillet. Le niveau moyen mensuel est globalement modérément bas et atteint des niveaux localement bas (Calcaires de l’Oxfordien à Epiez-sur-Meuse (55) ou Calcaires du Tithonien/Argonne à Nubécourt (55)). Toutefois, il se maintient encore autour de la moyenne pour les Calcaires du Dogger des Côtes de Moselle Nord (Villers-en-Haye (54) et Vernéville (57)).

Pour la nappe des Grès du Trias Inférieur, malgré quelques réactions positives aux précipitations (comme à Voyer (57), les piézomètres sont aussi globalement à la baisse et atteignent des niveaux inférieurs aux valeurs habituellement observées pour un mois de juillet, pouvant être même localement très bas (Gélacourt (54) ou Relanges (88)).

Sur pratiquement toute l’Alsace, les niveaux moyens de juillet sont en baisse par rapport au mois de juin, à l’exception de l’extrême sud et de certains secteurs proches du Rhin.
Dans le Bas-Rhin, la baisse reste généralisée comme au mois dernier, -30 cm à Wissembourg ou Griesheim, entre -20 et -25 cm au nord à Sessenheim, sur le secteur de Haguenau, au sud de Strasbourg (Lipsheim) et en bordure à Lampertheim, -13 cm à Reichstett ou Weitbruch et seulement -6 cm plus au sud à Rossfeld. Les niveaux sont encore partout inférieurs aux normales de saison et varient de modérément bas sur toute la partie nord du département, à bas sur les secteurs de Weitbruch et Lampertheim, jusqu’à très bas en bordure à Griesheim, ainsi qu’à Lipsheim et Rossfeld.
Dans le Haut-Rhin, la plupart des secteurs sont en baisse, de -27 cm à Cernay (Thur), autour de -20 cm en centre plaine (Hettenschlag) et dans le Sundgau oriental (Habsheim), -16 cm à Wittenheim et autour de -10 cm au nord de Colmar et en bordure à Wintzenheim (Fecht). Le long du Rhin (+14 cm à Fessenheim ; +4 cm à Artolsheim) et dans l’extrême sud (+10 cm à Hésingue), les niveaux sont en légère hausse par rapport au mois de juin. Les périodes de retour restent en dessous des normales sur tout le département, variant là aussi entre des niveaux modérément bas (Fessenheim, Cernay), bas (Hettenschlag, Guémar, Illhaeusern) et très bas (Holtzwihr, Habsheim, Wintzenheim).

Sur la nappe de la craie, la décharge se généralise, avec des niveaux moyens mensuels majoritairement sous les normales. Les nappes les plus inertielles présentent en juillet, comme en juin, un niveau modérément bas à bas. Malgré les précipitations, les zones les plus réactives restent donc aussi à la baisse : les niveaux y sont globalement en dessous des normales de saison, et la classification sensiblement comparable à celle du mois de juin. Notons aussi la poursuite de la baisse avec des niveaux déjà très bas pour deux ouvrages (Val-des-Marais (51) et Songy (51)).


Une liste des piézomètres de la région Grand est disponible en téléchargement ci-dessous. Le tableau contient des liens vers les informations relatives à chaque point de mesure.

Réservoirs


Pour les réservoirs et barrages de la région Grand Est, le niveau de remplissage fin juillet 2023 est de plus de 43% pour les retenues destinées à la navigation. En ce qui concerne les retenues destinées à l’alimentation en eau potable, le réservoir de Madine et la retenue de Michelbach affichent un taux de remplissage de plus de 88%. Pour les retenues destinées au soutien de l’étiage, le taux de remplissage est de près de 90% pour le réservoir de Vieux Pré et de 36% pour le barrage de Kruth. Les barrages-réservoirs du bassin de la Seine affichent un taux de remplissage de 78%, proche de l’objectif de gestion.
A noter que la retenue de Bouzey est en cours de vidange totale pour permettre la réalisation de travaux.

Liens utiles…..

Vigicrues :
https://www.vigicrues.gouv.fr/

Le suivi de l’étiage :
http://www.grand-est.developpement-durable.gouv.fr/etiage-secheresse-r244.html

L’HydroPortail (anc. banque hydro), le portail des données quantitatives sur les cours d’eau :
https://hydro.eaufrance.fr/

Le portail d’accès aux données sur les eaux souterraines :
http://www.ades.eaufrance.fr/

Glossaire

BSH  :
Bulletin publié par la DREAL Grand Est qui présente mensuellement l’évolution de la ressource en eau.
Thème 1. Météorologie :

Évapotranspiration  :
Quantité d’eau consommée qui comprend d’une part l’eau transpirée par la plante, d’autre part l’évaporation directe à partir du sol, exprimée en millimètre.

Évapotranspiration Potentielle ETP :
Correspond à la quantité maximale d’eau transpirée par les végétaux et à l’évaporation du sol dans des conditions idéales.

Normale (météorologique) :
Moyenne de variables météorologiques calculées sur une période uniforme relativement longue choisie par consensus et telle qu’une moyenne établie sur toute période plus longue n’ait pas une valeur significativement différente. En météorologie, une période de 30 années a été retenue par l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM). Les périodes de référence furent 1901-1930, 1931-1960, 1951-1980, et actuellement la période est 1971-2000.
Attention, à ne pas confondre avec la moyenne (voir définition dans ce glossaire).

Pluie efficace (ou bilan hydrique potentiel) :
Différence entre les cumuls de précipitations (RR) et l’évapotranspiration potentielle (ETP). Elle peut donc être négative.

RR (Rainfall Runoff) :
Cumul de précipitations, généralement exprimé en millimètre de pluie (mm).

Thème 2. Hydrologie :

Débit  :
Volume d’eau écoulé par unité de temps généralement exprimé en mètre cube par seconde (m3/s).

Débit de pointe de crue  :
Débit instantané maximum observé.

Débit minimum sur trois jours consécutifs (VCN 3) :
Le VCN 3 (aussi appelé débit de base) correspond au débit moyen minimal calculé sur 3 jours consécutifs sur une période donnée. La date du VCN3 correspond au premier des trois jours considérés.

Débit moyen journalier (QMJ) :
Le débit moyen journalier correspond au volume écoulé sur une journée rapporté à l’unité de temps, et généralement exprimé en m3/s.

Hydraulicité mensuelle  :
Rapport du débit moyen du mois considéré à la moyenne historique du mois considéré. Elle permet de positionner un mois par rapport à un mois moyen.

Module mensuel  :
Moyenne de l’ensemble des débits moyen mensuels d’un mois considéré, calculé sur l’ensemble de la période d’observation de la station.

Thème 3. Piézométrie :

Aquifère (ou nappe d’eau souterraine) :
Formation géologique contenant de façon temporaire ou permanente de l’eau mobilisable, constituée de roches perméables et capables de la restituer naturellement et/ou par exploitation. On distingue deux types d’aquifères :
- Aquifère à nappe libre : l’aquifère reposant sur une couche très peu perméable est surmonté d’une zone non saturée en eau.
- Aquifère captif (ou nappe captive) : dans une nappe captive, l’eau souterraine est confinée entre deux formations très peu perméables. Lorsqu’un forage atteint une nappe captive, l’eau remonte dans le forage.

Niveau piézométrique  :
Niveau auquel peut monter l’eau d’une nappe dans un tube (le piézomètre) lorsqu’on réalise un forage. Ce niveau correspond à la pression de la nappe, il est généralement donné en mètres NGF.

Piézomètre  :
Tube foré dans le sol atteignant la nappe phréatique et permettant de mesurer son niveau. Certains puits ou forages qui ne sont plus exploités aujourd’hui servent également de piézomètres.

Thème 4. Statistique

Fréquence  :
Pourcentage de chance qu’un événement se produise sur une période donnée.

Fréquence quinquennale (respectivement décennale) sèche ou humide :
Valeur-seuil dépassée 20 % (respectivement 10 %) du temps.

Médiane  :
Valeur qui divise une séquence ordonnée de données en deux parties strictement égales. En l’absence de valeurs toutes similaires, la moitié des observations sera inférieure et l’autre moitié sera supérieure à la médiane. Elle est aussi appelée normale en hydrologie.

IPS (Indicateur Piézométrique standardisé) :
Il est défini sur une échelle dite « standard », sa valeur numérique varie entre –3 et +3 (sans unité), il facilite le calcul d’un indicateur global à partir d’un indicateur ponctuel, il permet d’avoir une vision homogène de l’état des nappes libres (ou captives) à l’échelle nationale.

Période de retour (ou durée de retour) :
Inverse de la fréquence, généralement exprimée en nombre d’années. Par exemple, pour une fréquence quinquennale (soit 20%, donc 1/5ème), la période de retour est de 5 ans.

Thème 5. Divers :

COTECO  :
Comité Technique de Coordination de l’EPTB Seine Grands Lacs.

EPTB Seine Grands Lacs  :
Etablissement Public Territorial de Bassin Seine Grands Lacs.

Partager la page

S'abonner