BSH Grand Est juillet 2025

Synthèse du mois


Sur le bassin Rhin-Meuse, les passages orageux observés lors de ce mois de juillet ont généré des apports supérieurs aux valeurs de saison à l’échelle de la région Grand Est. Ces orages qui ont pu être très violents ont apporté localement de très forts cumuls pluviométriques. Cependant, tous les bassins n’ont pas bénéficié des mêmes précipitations.
Ainsi, dans un contexte estival avec une forte activité végétative qui limite l’efficacité des pluies, les débits moyens mensuels de juillet restent en très grande majorité inférieurs, voire même très inférieurs aux normales de saison.
La situation la plus favorable se retrouve sur les secteurs de la Sarre et de la Moder, particulièrement arrosés, alors qu’à l’inverse, sur les secteurs plutôt épargnés par les orages, les écoulements sont remarquablement faibles. C’est le cas pour la Meuse amont avec une hydraulicité de seulement 0.08 à Goncourt (déficit d’écoulement de 92%) et de 0.18 sur le Giessen (déficit d’écoulement de 82%).
Les débits minimaux sur trois jours consécutifs (Q3J-N) de juillet restent également en très grande majorité inférieurs aux normales de saison. La situation la plus défavorable se retrouve sur les secteurs de la Moselle amont et de la Meuse amont avec des périodes de retour des Q3J-N dépassant le décennal sec.


Sur les bassins de la Seine Normandie, la pluviométrie a été supérieure à la normale pour un mois de juillet avec un excédent de 20 %.
Le cumul des précipitations est très hétérogène et compris entre 45 mm au sud de la Haute-Marne et 120 mm dans la Marne.
Les hydraulicités sont proches de celles du mois de juin. Les valeurs sont majoritairement comprises entre 0.4 et 0.8.
En ce qui concerne les débits minimaux sur trois jours consécutifs (Q3J-N) en juillet, ils sont très majoritairement inférieurs au médian.


Concernant les eaux souterraines, les averses orageuses (juin et juillet) ralentissent la dégradation de la situation sur le Grand Est.
Globalement, le niveau moyen mensuel reste en moyenne modérément bas. Cependant, seulement 12% des points de suivi affichent une stabilité voire une tendance à la hausse.
Par ailleurs, des niveaux moyens mensuels très bas restent observables sur la Craie ou sur les nappes des Calcaires du Jurassique notamment.
Les niveaux bas ou très bas concernent plus d’un quart des points de suivi sur le Grand Est en ce mois de juillet.

Pluviométrie

Pour lire le résumé climatique mensuel de Météo-France, téléchargez le document ci dessous.

(Source : Météo-France)

Eaux superficielles

Hydraulicité


Sur le bassin du Rhin, les cumuls de précipitations observés durant le mois de juillet 2025 sont légèrement excédentaires sur le département du Bas-Rhin et conformes aux normales dans le Haut-Rhin.
Les débits moyens calculés en juillet 2025 restent cependant inférieurs aux valeurs moyennes mensuelles interannuelles sur l’ensemble des bassins étudiés.
Comme en juin, malgré les pluies, les réservoirs peinent à rattraper les forts déficits observés durant le printemps.
Une hydraulicité de 0.5 (déficit de 50%) est observée sur la plupart des cours d’eau issus du massif vosgien et sur l’Ill amont en dehors de la Lauch à Guebwiller (hydraulicité de 0.3) et du Giessen à Sélestat (hydraulicité de 0.2).
Les affluents du Rhin (Ill de plaine, Moder et Zorn) ainsi que le Rhin à Lauterbourg présentent des hydraulicités un peu plus conséquentes comprises entre 0.65 (déficit de 35%) à Waltenheim sur Zorn et 0.8 (déficit de 20%) à Schweighouse sur Moder.

Sur le bassin de la Sarre, les hydraulicités observées en juillet 2025 se situent également sous les valeurs moyennes mensuelles interannuelles. Une hydraulicité moyenne de 0.7 (déficit de 30%) est observée à l’échelle du bassin.

Sur le bassin de la Meuse, les cumuls pluviométriques sont inférieurs à la moyenne d’un mois de juillet sur l’intégralité du bassin, avec un déficit pluviométrique plus marqué sur l’amont.
La station de Goncourt présente une hydraulicité très basse de 0.08 soit un déficit de 92%, la situation s’améliore au fil de la Meuse avec une hydraulicité d’environ 0.4 sur la partie médiane et une hydraulicité comprise entre 05 et 0.6 sur la partie aval.
La situation est plus favorable sur le bassin de la Chiers grâce aux précipitations observées, l’hydraulicité des stations de la Chiers est d’environ 0.75 soit un déficit de 25%.

Sur le bassin de la Moselle, les cumuls pluviométriques sont excédentaires sur la partie Vosgienne du bassin et proches de la normale sur le reste du bassin. Malgré un excédent pluviométrique sur l’amont du bassin, l’hydraulicité de Rupt sur Moselle reste faible avec 0.2, soit un déficit de 80%.
Pour le reste du bassin, la situation est globalement la même, les hydraulicités sont proches de 0.5, soit un déficit de 50%. Le bassin de l’Orne présente le déficit le plus marqué du bassin (80%) avec une hydraulicité de 0.2.

Sur le bassin de la Seine-Normandie, les précipitations de ce mois de juillet sont légèrement excédentaires mais très hétérogènes.
Les hydraulicités sont proches de celles du mois précédent et sont majoritairement comprises entre 0.4 et 0.8. Les valeurs les plus basses relevées sont inférieures à 0.4 aux stations de Villiers-sur-Suize, Sourdon et Chevières.
Les hydraulicités les plus élevées, entre 0.8 et 1.2 sont observées à la station de Méry-sur-Seine et Arcis-sur-Aube.

Débit moyen minimal enregistré pendant 3 jours consécutifs (Q3J-N)


Sur le bassin du Rhin, les débits moyens minimaux enregistrés pendant 3 jours consécutifs sont inférieurs à proches des débits médians pour un mois de juillet.

Sur le bassin de la Sarre, les débits moyens minimaux enregistrés pendant 3 jours consécutifs sont proches, voire inférieurs aux débits médians.

Sur le bassin de la Meuse, les débits moyens minimaux enregistrés pendant 3 jours consécutifs sont inférieurs aux débits médians sur l’intégralité du bassin y compris pour la Chiers.
La station de Goncourt présente un Q3J-N faible, équivalent au débit décennal sec, le débit minimum du mois de juillet est le 4eme plus faible observé depuis 1971. Ceci s’explique par un déficit pluviométrique sur la partie amont du bassin.

Sur le bassin de la Moselle, la situation pour la station de Rupt sur Moselle reste inchangée par rapport au mois dernier avec un débit moyen minimal enregistré pendant 3 jours consécutifs d’une période de retour 10 ans sec.
Ce faible débit s’observe en début de mois avant que les précipitations n’aient eu lieu. Pour le reste du bassin, les Q3J-N sont inférieurs aux débits médians.
La situation est plus favorable sur le bassin du Madon à Mirecourt avec un Q3J-N proche de la médiane.

Sur le bassin de la Seine-Normandie, les débits moyens minimaux enregistrés pendant 3 jours consécutifs pour ce mois de juillet sont proches de ceux du mois précédent et sont très majoritairement inférieurs au médian.
Ils sont encore supérieurs à la médiane à Bar-sur-Seine, Méry-sur-Seine et Vitry-en-Perthois mais inférieurs à la décennale sèche à Chevières.

Eaux souterraines


Concernant les nappes des Calcaires du Jurassique de Lorraine, les épisodes pluvio-orageux de juin et juillet ont permis de freiner la tendance, qui reste néanmoins orientée à la baisse.
En moyenne le niveau moyen mensuel de ces nappes est entre un niveau bas et un niveau modérément bas pour la saison, certains points de suivi atteignant un niveau très bas (Bouvellemont (08) ou Vaux-sur-Blaise (52)).

La nappe des Grès du Trias inférieur affiche encore ce mois de juillet une évolution à la baisse sur tous les points de suivi.
En moyenne, le niveau moyen mensuel est à peine au-dessus d’un niveau modérément bas.
Les niveaux s’échelonnent de bas à modérément haut, le niveau bas étant atteint pour le capteur de Gélacourt (54), la majorité des autres points de suivi affichant un niveau modérément bas.

Les niveaux moyens de juillet sont partout en baisse par rapport à ceux du mois de juin en Alsace, à l’exception de rares secteurs le long du Rhin (Fessenheim, Artolsheim).
Dans le Bas-Rhin, les niveaux baissent partout, de -14 cm à Weitbruch, autour de -18 cm à Sessenheim et Rossfeld, de -20 à -28 cm sur la plupart des autres secteurs (Lipsheim, Haguenau, Griesheim ou Wissembourg), jusqu’à -31 cm au sud à Baldenheim. Les niveaux moyens mensuels sont quasi identiques à ceux du mois de juin, toujours modérément hauts à Haguenau, Weitbruch, Lampertheim, autour de la moyenne au nord (Wissembourg, Sessenheim), à Reichstett ou Baldenheim, et ils baissent en modérément bas à Griesheim et bas à Lipsheim et Rossfeld.
Dans le Haut-Rhin, les niveaux sont en baisse de -18 cm à Wintzenheim ou Hésingue, autour de -24 cm à Holtzwihr et Illhaeusern, -34 cm en centre plaine, -51 cm à Cernay (Thur) et -56 cm dans le Sundgau oriental (Habsheim). Les rares secteurs en hausse se situent le long du Rhin (+13 cm à Fessenheim). Les niveaux moyens mensuels sont partout, soit autour de la moyenne (Wintzenheim, Wittenheim, Fessenheim, Hésingue), soit en niveaux modérément bas (Guémar, Illhaeusern, Holtzwihr, Hettenschlag, Cernay, Habsheim).

Sur la nappe de la craie, la situation est globalement comparable à celle du mois de juin. Quasiment tous les points de suivi affichent une tendance à la baisse.
En moyenne, le niveau moyen mensuel se maintient juste en dessous d’un niveau modérément bas pour la saison.
Des niveaux moyens mensuels très bas sont encore observés (comme à Vanault-le-Châtel (51) ou à Saint-Hilaire-sous-Romilly (10)).
Mais 75% des points de suivi affichent un niveau modérément bas voire autour des normales.

(Sources : APRONA, DREAL Délégation de bassin Rhin-Meuse)


Une liste des piézomètres de la région Grand est disponible en téléchargement ci-dessous. Le tableau contient des liens vers les informations relatives à chaque point de mesure.

Réservoirs


Pour les réservoirs et barrages de la région Grand Est, le niveau de remplissage fin juillet 2025 est de plus de 46% pour les retenues destinées à la navigation. En ce qui concerne les retenues destinées à l’alimentation en eau potable, le réservoir de Madine et la retenue de Michelbach affichent un taux de remplissage de plus de 85%.
Pour les retenues destinées au soutien de l’étiage, le taux de remplissage du réservoir de Vieux Pré reste à un niveau confortable avec plus de 89% alors qu’il s’élève à près de 48% pour le barrage de Kruth.
En ce qui concerne les barrages-réservoirs du bassin de la Seine, leur taux de remplissage s’élève à 72%, ce qui est conforme à l’objectif de gestion pour une fin juillet.

Liens utiles…..

Vigicrues :
https://www.vigicrues.gouv.fr/

Le suivi de l’étiage :
http://www.grand-est.developpement-durable.gouv.fr/etiage-secheresse-r244.html

L’HydroPortail (anc. banque hydro), le portail des données quantitatives sur les cours d’eau :
https://hydro.eaufrance.fr/

Le portail d’accès aux données sur les eaux souterraines :
http://www.ades.eaufrance.fr/

Glossaire

Bulletin de Situation Hydrologique (BSH) :
Bulletin publié par la DREAL Grand Est qui présente mensuellement l’évolution de la ressource en eau.

Thème 1. Météorologie :

Évapotranspiration  :
Quantité d’eau consommée qui comprend d’une part l’eau transpirée par la plante, d’autre part l’évaporation directe à partir du sol, exprimée en millimètre.

Évapotranspiration Potentielle (ETP) :
Correspond à la quantité maximale d’eau transpirée par les végétaux et à l’évaporation du sol dans des conditions idéales.

Normale (météorologique) :
Moyenne de variables météorologiques calculées sur une période uniforme relativement longue choisie par consensus et telle qu’une moyenne établie sur toute période plus longue n’ait pas une valeur significativement différente. En météorologie, une période de 30 années a été retenue par l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM). Les périodes de référence furent 1901-1930, 1931-1960, 1951-1980, 1971-2000 , 1981-2010 et actuellement la période est 1991-2020.
Attention, à ne pas confondre avec la moyenne (voir définition dans ce glossaire).

Pluie efficace (ou bilan hydrique potentiel) :
Différence entre les cumuls de précipitations (RR) et l’évapotranspiration potentielle (ETP). Elle peut donc être négative.

RR (Rainfall Runoff) :
Cumul de précipitations, généralement exprimé en millimètre de pluie (mm).

Thème 2. Hydrologie :

Débit  :
Volume d’eau écoulé par unité de temps généralement exprimé en mètre cube par seconde (m3/s).

Débit de pointe de crue  :
Débit instantané maximum observé.

Débit minimum sur trois jours consécutifs (Q3J-N) :
Le Q3J-N (anciennement appelé VCN3 et aussi appelé débit de base) correspond au débit moyen minimal calculé sur 3 jours consécutifs sur une période donnée. La date du Q3J-N correspond au premier des trois jours considérés.

Débit moyen journalier (QMJ) :
Le débit moyen journalier correspond au volume écoulé sur une journée rapporté à l’unité de temps, et généralement exprimé en m3/s.

Hydraulicité mensuelle  :
Rapport du débit moyen du mois considéré à la moyenne historique du mois considéré. Elle permet de positionner un mois par rapport à un mois moyen.

Module mensuel  :
Moyenne de l’ensemble des débits moyen mensuels d’un mois considéré, calculé sur l’ensemble de la période d’observation de la station.

Thème 3. Piézométrie :

Aquifère (ou nappe d’eau souterraine) :
Formation géologique contenant de façon temporaire ou permanente de l’eau mobilisable, constituée de roches perméables et capables de la restituer naturellement et/ou par exploitation. On distingue deux types d’aquifères :
- Aquifère à nappe libre : l’aquifère reposant sur une couche très peu perméable est surmonté d’une zone non saturée en eau.
- Aquifère captif (ou nappe captive) : dans une nappe captive, l’eau souterraine est confinée entre deux formations très peu perméables. Lorsqu’un forage atteint une nappe captive, l’eau remonte dans le forage.

Niveau piézométrique  :
Niveau auquel peut monter l’eau d’une nappe dans un tube (le piézomètre) lorsqu’on réalise un forage. Ce niveau correspond à la pression de la nappe, il est généralement donné en mètres NGF.

Piézomètre  :
Tube foré dans le sol atteignant la nappe phréatique et permettant de mesurer son niveau. Certains puits ou forages qui ne sont plus exploités aujourd’hui servent également de piézomètres.

Thème 4. Statistique

Fréquence  :
Pourcentage de chance qu’un événement se produise sur une période donnée.

Fréquence quinquennale (respectivement décennale) sèche ou humide :
Valeur-seuil dépassée 20 % (respectivement 10 %) du temps.

Médiane  :
Valeur qui divise une séquence ordonnée de données en deux parties strictement égales. En l’absence de valeurs toutes similaires, la moitié des observations sera inférieure et l’autre moitié sera supérieure à la médiane. Elle est aussi appelée normale en hydrologie.

IPS (Indicateur Piézométrique standardisé) :
Il est défini sur une échelle dite « standard », sa valeur numérique varie entre –3 et +3 (sans unité), il facilite le calcul d’un indicateur global à partir d’un indicateur ponctuel, il permet d’avoir une vision homogène de l’état des nappes libres (ou captives) à l’échelle nationale.

Période de retour (ou durée de retour) :
Inverse de la fréquence, généralement exprimée en nombre d’années. Par exemple, pour une fréquence quinquennale (soit 20%, donc 1/5ème), la période de retour est de 5 ans.

Thème 5. Divers :

COTECO  :
Comité Technique de Coordination de l’EPTB Seine Grands Lacs.

EPTB Seine Grands Lacs  :
Etablissement Public Territorial de Bassin Seine Grands Lacs.

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