BSH Grand Est juin 2025

Synthèse du mois


Sur le bassin Rhin-Meuse, bien que le mois de juin ait été très chaud (il se classe en deuxième position des mois de juin les plus chauds, après 2023), les précipitations apportées par les passages orageux ont généré des cumuls proches des valeurs de saison.
En dépit des sols très secs, ces apports ont en partie alimenté les cours d’eau, ce qui a permis de stabiliser la situation hydrologique générale.
Ainsi, si les débits moyens mensuels de juin s’améliorent globalement par rapport au mois précédent, ils restent encore partout inférieurs aux normales de saison. La situation la plus défavorable se retrouve sur les secteurs de l’Orne et de la Lauch qui affichent un déficit d’écoulement de l’ordre de 80%.
A l’inverse, la situation est nettement plus favorable sur l’amont de la Chiers. Ce secteur particulièrement arrosé lors des orages de la mi-juin affiche une hydraulicité de 0.86 à Longlaville, soit un déficit d’écoulement limité à 14%.
Les débits minimaux sur trois jours consécutifs (Q3J-N) restent également en très grande majorité inférieurs aux normales de saison. La situation la plus défavorable se retrouve également sur les secteurs de la Moselle amont et de la Lauch avec des périodes de retour des Q3J-N de l’ordre du decennal sec.


Sur les bassins de la Seine Normandie, la pluviométrie a été proche de la normale pour un mois de juin avec un excédent de 5 %.
Le cumul des précipitations est hétérogène et compris entre 40 mm dans la Marne et 100 mm au nord de la Haute-Marne.
Les hydraulicités sont en hausse par rapport à celles du mois de mai. Les valeurs sont majoritairement comprises entre 0.4 et 0.8.
En ce qui concerne les débits minimaux sur trois jours consécutifs (Q3J-N) en juin, ils sont encore majoritairement inférieurs au médian.


Concernant les eaux souterraines, les averses orageuses (mai - juin) limitent la dégradation de la situation sur le Grand Est.
Les niveaux moyens mensuels restent en moyenne modérément bas, mais près d’un quart des points de suivi affichent une stabilité voire une tendance à la hausse.
Néanmoins, des niveaux moyens mensuels très bas restent observables sur la Craie ou sur la nappe des Calcaires du Jurassique notamment.
Les niveaux bas ou très bas concernent un quart des points de suivi sur le Grand Est en ce mois de juin.

Pluviométrie

Pour lire le résumé climatique mensuel de Météo-France, téléchargez le document ci dessous.

(Source : Météo-France)

Eaux superficielles

Hydraulicité


Sur le bassin du Rhin, après 4 mois de déficit pluviométrique, le cumul des pluies du mois de juin 2025 sont proches de la normale 1991-2020. Ce mois de juin a connu deux périodes sèches entrecoupées d’épisodes pluvio-orageux plus ou moins significatifs selon les secteurs.

Sur le bassin du Rhin, les débits moyens de juin 2025 sont par conséquent légèrement re-montés, mais restent néanmoins sous les valeurs des moyennes mensuelles interannuelles sur l’ensemble des bassins étudiés. Les valeurs de débits sont comprises entre 0.8 et 0.4 (déficit de 20 à 60%). La Lauch à Guebwiller a une hydraulicité encore plus basse avec une valeur de 0.25 (déficit de 75%).

Sur le bassin de la Sarre, les hydraulicités observées en juin 2025 sont elles aussi sous les valeurs des moyennes mensuelles interannuelles, avec des valeurs comprises entre 0.8 et 0.4 (déficit de 20 à 60%).

Sur le bassin de la Meuse, les cumuls pluviométriques sont très légèrement supérieurs à la moyenne d’un mois de juin sur l’intégralité du bassin, cela a permis de maintenir une hydraulicité proche du mois précédent, ne créant pas de déficit supplémentaire.
Seule la station de Goncourt présente une hydraulicité de 0.36 soit un déficit de 74%, plus à l’aval la situation s’améliore au fil de la Meuse avec une hydraulicité à Chooz de 0.5 soit un déficit de 50%. La situation est plus favorable sur le bassin de la Chiers : grâce aux précipitations observées, l’hydraulicité de Longlaville est de 0.86 soit une hydraulicité proche de la normale d’un mois de juin.

Sur le bassin de la Moselle, les cumuls pluviométriques sont proches de la normale, malgré un excédent pluviométrique sur l’amont du bassin, l’hydraulicité de Rupt-sur-Moselle reste faible avec 0.32, soit un déficit de 68%.
Pour le reste du bassin, la situation est globalement la même. Les hydraulicités sont proches de 0.5, soit un déficit de 50%. Le bassin de l’Orne présente le déficit le plus marqué du bassin (80%) avec une hydraulicité de 0.2.

Sur le bassin de la Seine-Normandie, les précipitations de ce mois de juin sont légèrement excédentaires mais très hétérogènes.
En conséquence, les hydraulicités sont en hausse par rapport à celles du mois précédent et sont majoritairement comprises entre 0.4 et 0.8. Les valeurs les plus basses relevées sont comprises entre 0.2 et 0.4.
L’hydraulicité la plus élevée, entre 0.8 et 1.2 est observée à la station de Bar-sur-Seine.

Débit moyen minimal enregistré pendant 3 jours consécutifs (Q3J-N)


Sur le bassin du Rhin, les débits moyens minimaux enregistrés pendant 3 jours consécutifs sont inférieurs aux débits médians.

Sur le bassin de la Sarre, les débits moyens minimaux enregistrés pendant 3 jours consécutifs sont proches, voire inférieurs aux débits médians.

Sur le bassin de la Meuse, les débits moyens minimaux enregistrés pendant 3 jours consécutifs sont inférieurs aux débits médians sur l’intégralité du bassin.
La situation est globalement stable par rapport au mois dernier.

Sur le bassin de la Moselle, les précipitations du mois de juin ont permis une amélioration de la situation pour la station de Rupt-sur-Moselle, malgré cela le débit moyen minimal enregistré pendant 3 jours consécutifs reste d’une période de retour 10 ans sec.
La situation est plus favorable sur le bassin du Madon à Mirecourt avec un Q3J-N proche de la médiane. Pour le reste du bassin, les débits sont inférieurs aux débits médians.

Sur le bassin de la Seine-Normandie, les débits moyens minimaux enregistrés pendant 3 jours consécutifs pour ce mois de juin sont proches de ceux du mois précédent et sont majoritairement inférieurs au médian.
Ils sont encore supérieurs à la médiane à Bar-sur-Seine mais inférieurs à la décennale sèche à Chevrières et à Châlons-en-Champagne en raison des travaux sur un ouvrage VNF.

Eaux souterraines

Concernant les nappes des Calcaires du Jurassique de Lorraine, les épisodes pluvio-orageux de juin ont permis de freiner la tendance à la baisse qui s’est amorcée dès le mois de février. Ainsi, certains points de suivi présentent une stabilité, voire une hausse par rapport aux mois précédents, la majorité restant cependant à la baisse. En moyenne les niveaux moyens mensuels se rapprochent d’un niveau modérément bas pour la saison et ils s’échelonnent de très bas (Bouvellemont (08)) à modérément haut (Ville-sur-Yron (54)).

La nappe des Grès du Trias inférieur affiche encore, en ce mois de juin, une évolution à la baisse sur tous les points de suivi. Les niveaux moyens mensuels y restent, en moyenne, entre un niveau modérément bas et les normales de saison, et s’échelonnent de bas à modérément haut, le niveau bas étant atteint pour le capteur de Gélacourt (54), et 60% des autres points de suivi affichant un niveau modérément bas.

Les niveaux moyens de juin sont majoritairement en baisse par rapport à ceux du mois de mai en Alsace, avec quelques secteurs encore en légère hausse.
Dans le Bas-Rhin, les niveaux baissent presque partout, de -7 cm à Lipsheim et Reichstett, -10 cm à Weitbruch, -13 cm à Lampertheim et Griesheim, -15 cm à Sessenheim et -20 cm à Wissembourg. Ils restent plus ou moins stables à Rossfeld et Haguenau (+2 cm) et sont en hausse de +8 cm au sud à Baldenheim. Concernant les niveaux moyens mensuels, ils sont comparables à ceux du mois de mai, toujours modérément bas à Lipsheim et Rossfeld, autour de la moyenne pour Sessenheim, Wissembourg, Reichstett et Griesheim, et modérément hauts sur les autres sites.
Dans le Haut-Rhin, les niveaux sont en baisse de -10 cm en centre plaine, -14 cm en bordure à Wintzenheim, -35 cm à Cernay (Thur) et dans le Sundgau oriental (Habsheim), stables à Holtzwihr et dans l’extrême sud, et en hausse de +5 cm au nord de Colmar ainsi que le long du Rhin (+28 cm à Fessenheim). Les niveaux moyens mensuels varient de modérément bas à Holtzwihr, Cernay et Habsheim, autour de la moyenne à Hettenschlag, Illhaeusern, Wintzenheim, Fessenheim ou Hésingue, à modérément hauts pour Guémar.

Sur la nappe de la craie, la situation est globalement comparable à celle du mois de mai. Tous les points de suivi affichent une tendance à la baisse.
En moyenne, les niveaux moyens mensuels se maintiennent proches d’un niveau modérément bas pour la saison.
Mais la situation reste contrastée : des niveaux moyens mensuels très bas sont encore observés sur les secteurs les plus réactifs (comme à Bussy-le-Château (51) ou à Saint-Hilaire-sous-Romilly (10)).
Tandis que d’autres points de suivi, sur les secteurs les plus inertiels, affichent encore un niveau autour des normales voire modérément haut (comme à Vailly (10)).

(Sources : APRONA, DREAL Délégation de bassin Rhin-Meuse)


Une liste des piézomètres de la région Grand Est est disponible en téléchargement ci-dessous. Le tableau contient des liens vers les informations relatives à chaque point de mesure.

Réservoirs


Pour les réservoirs et barrages de la région Grand Est, le niveau de remplissage à fin juin 2025 est de plus de 56% pour les retenues destinées à la navigation. En ce qui concerne les retenues destinées à l’alimentation en eau potable, le réservoir de Madine et la retenue de Michelbach affichent un taux de remplissage de près de 92%.
Pour les retenues destinées au soutien de l’étiage, le taux de remplissage du réservoir de Vieux Pré reste à un niveau confortable avec plus de 96% alors qu’il s’élève à près de 66% pour le barrage de Kruth.
En ce qui concerne les barrages-réservoirs du bassin de la Seine, leur taux de remplissage reste globalement stable par rapport au mois précédent avec 85%, ce qui est proche de l’objectif de gestion pour une fin juin.

Liens utiles…..

Vigicrues :
https://www.vigicrues.gouv.fr/

Le suivi de l’étiage :
http://www.grand-est.developpement-durable.gouv.fr/etiage-secheresse-r244.html

L’HydroPortail (anc. banque hydro), le portail des données quantitatives sur les cours d’eau :
https://hydro.eaufrance.fr/

Le portail d’accès aux données sur les eaux souterraines :
http://www.ades.eaufrance.fr/

Glossaire

BSH  :
Bulletin publié par la DREAL Grand Est qui présente mensuellement l’évolution de la ressource en eau.
Thème 1. Météorologie :

Évapotranspiration  :
Quantité d’eau consommée qui comprend d’une part l’eau transpirée par la plante, d’autre part l’évaporation directe à partir du sol, exprimée en millimètre.

Évapotranspiration Potentielle ETP :
Correspond à la quantité maximale d’eau transpirée par les végétaux et à l’évaporation du sol dans des conditions idéales.

Normale (météorologique) :
Moyenne de variables météorologiques calculées sur une période uniforme relativement longue choisie par consensus et telle qu’une moyenne établie sur toute période plus longue n’ait pas une valeur significativement différente. En météorologie, une période de 30 années a été retenue par l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM). Les périodes de référence furent 1901-1930, 1931-1960, 1951-1980, 1971-2000 , 1981-2010 et actuellement la période est 1991-2020.
Attention, à ne pas confondre avec la moyenne (voir définition dans ce glossaire).

Pluie efficace (ou bilan hydrique potentiel) :
Différence entre les cumuls de précipitations (RR) et l’évapotranspiration potentielle (ETP). Elle peut donc être négative.

RR (Rainfall Runoff) :
Cumul de précipitations, généralement exprimé en millimètre de pluie (mm).

Thème 2. Hydrologie :

Débit  :
Volume d’eau écoulé par unité de temps généralement exprimé en mètre cube par seconde (m3/s).

Débit de pointe de crue  :
Débit instantané maximum observé.

Débit minimum sur trois jours consécutifs (Q3J-N) :
Le Q3J-N (anciennement appelé VCN3 et aussi appelé débit de base) correspond au débit moyen minimal calculé sur 3 jours consécutifs sur une période donnée. La date du Q3J-N correspond au premier des trois jours considérés.
Débit moyen journalier (QMJ) :
Le débit moyen journalier correspond au volume écoulé sur une journée rapporté à l’unité de temps, et généralement exprimé en m3/s.

Hydraulicité mensuelle  :
Rapport du débit moyen du mois considéré à la moyenne historique du mois considéré. Elle permet de positionner un mois par rapport à un mois moyen.

Module mensuel  :
Moyenne de l’ensemble des débits moyen mensuels d’un mois considéré, calculé sur l’ensemble de la période d’observation de la station.

Thème 3. Piézométrie :

Aquifère (ou nappe d’eau souterraine) :
Formation géologique contenant de façon temporaire ou permanente de l’eau mobilisable, constituée de roches perméables et capables de la restituer naturellement et/ou par exploitation. On distingue deux types d’aquifères :
- Aquifère à nappe libre : l’aquifère reposant sur une couche très peu perméable est surmonté d’une zone non saturée en eau.
- Aquifère captif (ou nappe captive) : dans une nappe captive, l’eau souterraine est confinée entre deux formations très peu perméables. Lorsqu’un forage atteint une nappe captive, l’eau remonte dans le forage.

Niveau piézométrique  :
Niveau auquel peut monter l’eau d’une nappe dans un tube (le piézomètre) lorsqu’on réalise un forage. Ce niveau correspond à la pression de la nappe, il est généralement donné en mètres NGF.

Piézomètre  :
Tube foré dans le sol atteignant la nappe phréatique et permettant de mesurer son niveau. Certains puits ou forages qui ne sont plus exploités aujourd’hui servent également de piézomètres.

Thème 4. Statistique

Fréquence  :
Pourcentage de chance qu’un événement se produise sur une période donnée.

Fréquence quinquennale (respectivement décennale) sèche ou humide :
Valeur-seuil dépassée 20 % (respectivement 10 %) du temps.

Médiane  :
Valeur qui divise une séquence ordonnée de données en deux parties strictement égales. En l’absence de valeurs toutes similaires, la moitié des observations sera inférieure et l’autre moitié sera supérieure à la médiane. Elle est aussi appelée normale en hydrologie.

IPS (Indicateur Piézométrique standardisé) :
Il est défini sur une échelle dite « standard », sa valeur numérique varie entre –3 et +3 (sans unité), il facilite le calcul d’un indicateur global à partir d’un indicateur ponctuel, il permet d’avoir une vision homogène de l’état des nappes libres (ou captives) à l’échelle nationale.

Période de retour (ou durée de retour) :
Inverse de la fréquence, généralement exprimée en nombre d’années. Par exemple, pour une fréquence quinquennale (soit 20%, donc 1/5ème), la période de retour est de 5 ans.

Thème 5. Divers :

COTECO  :
Comité Technique de Coordination de l’EPTB Seine Grands Lacs.

EPTB Seine Grands Lacs  :
Établissement Public Territorial de Bassin Seine Grands Lacs.

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