BSH Grand Est mars 2023

Synthèse du mois

Sur le bassin Rhin-Meuse, la situation hydrologique générale s’améliore par rapport au mois précédent grâce aux précipitations nettement excédentaires de ce mois de mars 2023 (+60% en moyenne sur la région Grand est) qui ont généré des apports dont ont bénéficié tous les cours d’eau.
En conséquence, les débits moyens mensuels de mars repartent à la hausse par rapport au mois de février et le rapport d’hydraulicité des cours d’eau se rapproche des normales de saison, notamment sur les secteurs alimentés par le relief vosgien, sur l’Orne et sur la Meuse ardennaise.
Sur les autres cours d’eau du bassin Rhin-Meuse, un déficit d’écoulement de l’ordre de 30 à 40% est encore observé.
Les débits minimaux sur trois jours consécutifs (VCN3) relevés à la fin de la première semaine du mois, avant le début des pluies sont représentatifs de la situation hydrologique héritée du mois de février doux et historiquement sec.

Sur les bassins de la Seine Normandie, la pluviométrie a été supérieure à la normale pour un mois de mars avec un excédent de 60 % (cumul global de 110 mm). Le cumul des précipitations est compris entre 60 mm au nord de la Marne et 120 mm au centre de la Haute-Marne.
Les hydraulicités sont en amélioration par rapport au mois de février avec des valeurs majoritairement comprises entre 0,4 et 0,8.
En ce qui concerne les débits de base, les valeurs observées en début de mois sont soit inférieures au médian, soit inférieures au décennal sec.

Concernant les eaux souterraines, suite aux précipitations du mois de mars, l’évolution des niveaux moyens des nappes de la région est globalement à la hausse pour la nappe de la craie, pour la nappe des Grès du Trias Inférieur et les alluvions. L’évolution est plus contrastée pour la nappe des calcaires du Jurassique de Lorraine et pour la nappe d’Alsace. Mais globalement, les précipitations de ce mois ont freiné les baisses des niveaux des nappes sur le Grand Est, et les 4/5èmes des piézomètres affichent une hausse ou une stabilité.
Cependant, les niveaux moyens mensuels se situent entre bas et modérément bas. Les niveaux sont très bas pour encore 1/5ème des piézomètres, notamment sur la nappe de la craie. Mais 20% des piézomètres affichent un niveau autour de la moyenne et jusqu’à haut, notamment sur les alluvions et les grès du Trias.

Pluviométrie

Suite à l’évolution des documents produits par Météo France, la partie météorologique du BSH a été modifiée.


Pour lire le résumé climatique mensuel de Météo-France, téléchargez le document ci dessous.

(Source : Météo-France)

Eaux superficielles

Hydraulicité


Sur le bassin du Rhin, les débits moyens mensuels observés durant le mois de mars 2023 repartent sensiblement à la hausse sur tous les bassins. Au gré de précipitations excédentaires sur l’ensemble de l’Alsace, les hydraulicités des cours d’eau retrouvent des valeurs proches des moyennes, même si elles restent légèrement déficitaires selon les bassins.
Les bassins versants de l’Ill amont, et ceux des cours d’eau bas-rhinois sont encore déficitaires : hydraulicité de 0.7 pour l’Ill amont, la Zorn ou encore la Moder (soit un déficit de 30%), hydraulicité de 0.6 pour la Bruche ou le Giessen (soit un déficit de 40%). Les cours d’eau haut-rhinois du massif vosgien présentent des hydraulicités proches de 1, alimentant l’Ill de plaine.

Sur le bassin de la Sarre, les hydraulicités des cours d’eau étudiés sont également en hausse par rapport au mois de février. Toutefois, à l’échelle du bassin, un déficit moyen d’environ 30% par rapport aux moyennes interannuelles est observé.

Sur le bassin de la Meuse, les précipitations de ce mois de mars ont permis une amélioration de la situation, les débits moyens mensuels observés sont à la hausse par rapport au mois précédent, l’amont et l’aval du bassin ont des débits proches de la normale. Pour le reste du bassin et la Chiers, un déficit persiste, mais il est beaucoup moins important que le mois précédent.

Sur le bassin de la Moselle, les précipitations de ce mois de mars ont permis une amélioration de la situation. Les débits moyens mensuels observés sont à la hausse par rapport au mois précédent, l’amont du bassin de la Moselle ainsi que le bassin de l’Orne ont des débits proches de la normale, voire excédentaires. Pour le reste du bassin un déficit d’environ 40% est toujours notable.

Sur les bassins de la Seine Normandie, les précipitations excédentaires de ce mois de mars ont permis une amélioration de la situation. Les hydraulicités sont en hausse par rapport au mois précédent avec des valeurs qui sont globalement comprises entre 0.4 et 0.8. La situation reste un peu plus dégradée pour quelques stations du territoire, avec des hydraulicités comprises entre 0.2 et 0.4 à Frignicourt, Arcis-sur-Aube, Méry-sur-Seine et Pont-sur-Seine.

Débit moyen minimal enregistré pendant 3 jours consécutifs (VNC3)


Sur le bassin du Rhin, le débit moyen minimal enregistré pendant 3 jours consécutifs est bas à très bas sur la plupart des stations. Ces valeurs sont observées en début du mois de mars et sont la conséquence du mois de février très déficitaire. Les stations de Didenheim sur l’Ill amont, Sélestat sur le Giessen, Kogenheim sur l’Ill et Lauterbourg sur le Rhin présentent des périodes de retour supérieures à 10 ans sec.

Sur le bassin de la Sarre, le débit moyen minimal enregistré pendant 3 jours consécutifs est également inférieur au médian sur la plupart des stations. La station de Wittring à l’aval de la Sarre affiche une période de retour supérieure à 5 ans sec.

Sur le bassin de la Meuse, le débit moyen minimal enregistré pendant 3 jours consécutifs est inférieur au débit décennal, sur quasiment l’intégralité du bassin. Ces valeurs sont observées en début du mois de mars et sont la conséquence du mois de février très déficitaire.

Sur le bassin de la Moselle, la situation est moins déficitaire que pour le bassin de la Meuse, le débit moyen minimal enregistré pendant 3 jours consécutifs est en général inférieur au débit médian sur l’intégralité du bassin, excepté pour Custines et Uckange où il est inférieur au décennal. Toutefois, ces valeurs sont observées en début du mois de mars et sont la conséquence du mois de février très déficitaire.

Sur les bassins de la Seine Normandie, les VCN3 sont encore très bas pour ce mois de mars. Les débits de base sont soit inférieurs au médian, soit inférieurs au décennal sec. Ils sont observés en début de période en raison des faibles précipitations du mois de février. Les stations avec des VCN3 inférieurs au décennal sec sont : Châlons-en-Champagne, Montmirail, Verrières, Chevrières, Givry, Villiers-sur-Suize, Mussey-sur-Marne et Pont-sur-Seine.

Eaux souterraines

Contrairement au mois précédent, le cumul de précipitations au mois de mars agrégées sur Grand Est est nettement supérieur à la normale. Mais la traduction de cette pluviométrie favorable sur la recharge des nappes des calcaires du Jurassique de Lorraine est variable et les niveaux moyens mensuels restent globalement bas. La nappe des Calcaires de l’Oxfordien à Brieulles-sur-Bar (08) affiche encore un niveau très bas et une évolution à la baisse par rapport au mois précédent. A Epiez-sur-Meuse (55) ou à Les Cléry (55), la nappe est à un niveau bas comme pour la nappe des Calcaires du Dogger à Villers-en-Haye (54), avec une évolution stable ou à la baisse. Par contre, la nappe des Calcaires du Dogger à Vernéville (57) s’est maintenue à un niveau modérément bas, et à Fréville (88), tout comme pour le Barrois à Stainville (55), la nappe a retrouvé un niveau modérément bas avec une évolution à la hausse. A Nubécourt (55), la nappe des Calcaires du Tithonien est passée d’un niveau très bas en février à un niveau autour de la moyenne et l’évolution y est à la hausse. Les niveaux de la nappe des Grès du Trias Inférieur sont très hétérogènes : de très bas (à Celles_sur_Plaine (88), à Gélacourt (54) ou à Relanges (88)) à hauts (comme à Dombasle-sur-Meurthe (54) et à Val-de-Meuse (88)), les niveaux sont globalement modérément bas. Mais par rapport au mois de février, l’évolution des niveaux est globalement à la hausse, sauf à Celles-sur-Plaine (88) et Relanges (88) où c’est stable.

En Alsace, l’évolution des niveaux moyens de mars est très hétérogène selon les secteurs et aussi par rapport à ceux du mois de février.
Dans le Bas-Rhin, les niveaux sont en baisse dans l’extrême nord (-4 cm à Wissembourg ou -8 cm à Sessenheim), au sud de Strasbourg (-8 cm à Lipsheim) et dans la partie sud du département (-5 cm à Baldenheim), plutôt stables à Weitbruch ou Rossfeld, et en hausse de +8 cm à Haguenau ou +5 cm en bordure à Griesheim. Par rapport aux normales de saison, les niveaux varient de modérément hauts autour de Haguenau jusqu’à très bas à Griesheim-près-Molsheim. Mais dans l’ensemble, la plupart des sites restent inférieurs aux normales, avec des niveaux modérément bas à Wissembourg, au nord de Strasbourg, à Rossfeld, et bas à Weitbruch et Lipsheim.
Dans le Haut-Rhin, les niveaux sont stables par rapport au mois dernier au nord de Colmar (Holtzwihr ou Illhaeusern), en baisse le long du Rhin à Fessenheim (-4 cm), en bordure à Wintzenheim (-13 cm), en centre plaine à Hettenschlag (-12 cm), à Cernay (-15 cm), et en hausse à Guémar (+8 cm) et dans le Sundgau oriental à Habsheim (+9 cm). Les périodes de retour restent encore localement autour de la moyenne à Fessenheim, Guémar et dans l’extrême sud à Hésingue, mais les niveaux varient ailleurs de modérément bas (Hettenschlag ou Wittenheim) à bas (Holtzwihr, Wintzenheim, Cernay), avec toujours un niveau très bas dans le Sundgau oriental (Habsheim), malgré une légère remontée.

Sur la nappe de la craie, les niveaux moyens mensuels sont globalement à la hausse en mars mais restent bas pour cette période de l’année. Pour la moitié des piézomètres, le niveau est très bas. Les autres affichent des niveaux bas à modérément bas, excepté à Chamoy (10) où le niveau se situe autour de la moyenne. Par ailleurs, pour les zones à plus forte inertie, le niveau des nappes a tendance à remonter (Hannogne-Saint-Rémy (08) ou Vailly (10)…) mais on note encore des baisses pour des nappes dont le niveau est très bas (Songy (51), Vanault-le-Châtel (51) ou encore Villeloup (10)).


Une liste des piézomètres de la région Grand est disponible en téléchargement ci-dessous. Le tableau contient des liens vers les informations relatives à chaque point de mesure.

Réservoirs


Pour les réservoirs et barrages de la région Grand Est, le niveau de remplissage fin mars 2023 est de l’ordre de 69% pour les retenues destinées à la navigation. En ce qui concerne les retenues destinées à l’alimentation en eau potable, le réservoir de Madine et la retenue de Michelbach affichent un taux de remplissage de plus de 96%. Pour les retenues destinées au soutien de l’étiage, le taux de remplissage est de plus de 94% pour le réservoir de Vieux Pré et de 100% pour le barrage de Kruth. Les barrages-réservoirs du bassin de la Seine affichent un taux de remplissage de 82%, conforme à l’objectif de gestion.
A noter que la retenue de Bouzey est en cours de vidange totale pour permettre la réalisation de travaux.

Liens utiles…..

Vigicrues :
https://www.vigicrues.gouv.fr/

Le suivi de l’étiage :
http://www.grand-est.developpement-durable.gouv.fr/etiage-secheresse-r244.html

La banque hydro :
https://hydro.eaufrance.fr/

Le portail d’accès aux données sur les eaux souterraines :
http://www.ades.eaufrance.fr/

Glossaire

Thème 1. Météorologie :

Évapotranspiration  :
Quantité d’eau consommée qui comprend d’une part l’eau transpirée par la plante, d’autre part l’évaporation directe à partir du sol, exprimée en millimètre.

Évapotranspiration Potentielle ETP :
Correspond à la quantité maximale d’eau transpirée par les végétaux et à l’évaporation du sol dans des conditions idéales.

Normale (météorologique) :
Moyenne de variables météorologiques calculées sur une période uniforme relativement longue choisie par consensus et telle qu’une moyenne établie sur toute période plus longue n’ait pas une valeur significativement différente. En météorologie, une période de 30 années a été retenue par l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM). Les périodes de référence furent 1901-1930, 1931-1960, 1951-1980, et actuellement la période est 1971-2000.
Attention, à ne pas confondre avec la moyenne (voir définition dans ce glossaire).

Pluie efficace (ou bilan hydrique potentiel) :
Différence entre les cumuls de précipitations (RR) et l’évapotranspiration potentielle (ETP). Elle peut donc être négative.

RR (Rainfall Runoff) :
Cumul de précipitations, généralement exprimé en millimètre de pluie (mm).

Thème 2. Hydrologie :

Débit  :
Volume d’eau écoulé par unité de temps généralement exprimé en mètre cube par seconde (m3/s).

Débit de pointe de crue  :
Débit instantané maximum observé.

Débit minimum sur trois jours consécutifs (VCN 3) :
Le VCN 3 (aussi appelé débit de base) correspond au débit moyen minimal calculé sur 3 jours consécutifs sur une période donnée. La date du VCN3 correspond au premier des trois jours considérés.

Débit moyen journalier (QMJ) :
Le débit moyen journalier correspond au volume écoulé sur une journée rapporté à l’unité de temps, et généralement exprimé en m3/s.

Hydraulicité mensuelle  :
Rapport du débit moyen du mois considéré à la moyenne historique du mois considéré. Elle permet de positionner un mois par rapport à un mois moyen.

Module mensuel  :
Moyenne de l’ensemble des débits moyen mensuels d’un mois considéré, calculé sur l’ensemble de la période d’observation de la station.

Thème 3. Piézométrie :

Aquifère (ou nappe d’eau souterraine) :
Formation géologique contenant de façon temporaire ou permanente de l’eau mobilisable, constituée de roches perméables et capables de la restituer naturellement et/ou par exploitation. On distingue deux types d’aquifères :
- Aquifère à nappe libre : l’aquifère reposant sur une couche très peu perméable est surmonté d’une zone non saturée en eau.
- Aquifère captif (ou nappe captive) : dans une nappe captive, l’eau souterraine est confinée entre deux formations très peu perméables. Lorsqu’un forage atteint une nappe captive, l’eau remonte dans le forage.

Niveau piézométrique  :
Niveau auquel peut monter l’eau d’une nappe dans un tube (le piézomètre) lorsqu’on réalise un forage. Ce niveau correspond à la pression de la nappe, il est généralement donné en mètres NGF.

Piézomètre  :
Tube foré dans le sol atteignant la nappe phréatique et permettant de mesurer son niveau. Certains puits ou forages qui ne sont plus exploités aujourd’hui servent également de piézomètres.

Thème 4. Statistique

Fréquence  :
Pourcentage de chance qu’un événement se produise sur une période donnée.

Fréquence quinquennale (respectivement décennale) sèche ou humide :
Valeur-seuil dépassée 20 % (respectivement 10 %) du temps.

Médiane  :
Valeur qui divise une séquence ordonnée de données en deux parties strictement égales. En l’absence de valeurs toutes similaires, la moitié des observations sera inférieure et l’autre moitié sera supérieure à la médiane. Elle est aussi appelée normale en hydrologie.

IPS (Indicateur Piézométrique standardisé) :
Il est défini sur une échelle dite « standard », sa valeur numérique varie entre –3 et +3 (sans unité), il facilite le calcul d’un indicateur global à partir d’un indicateur ponctuel, il permet d’avoir une vision homogène de l’état des nappes libres (ou captives) à l’échelle nationale.

Période de retour (ou durée de retour) :
Inverse de la fréquence, généralement exprimée en nombre d’années. Par exemple, pour une fréquence quinquennale (soit 20%, donc 1/5ème), la période de retour est de 5 ans.

COTECO  :
Comité Technique de Coordination de l’EPTB Seine Grands Lacs.

EPTB Seine Grands Lacs  :
Etablissement Public Territorial de Bassin Seine Grands Lacs.

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