BSH Grand Est mars 2025

 

Synthèse du mois


Sur le bassin Rhin-Meuse, la situation hydrologique générale est fortement influencée par le contexte météorologique particulier de ce début de printemps ensoleillé et surtout très sec. Le déficit pluviométrique observé durant le mois de mars 2025 s’élève à 70%, ce qui le classe à la 4ème place des mois de mars les plus secs à l’échelle de la région depuis 1976.
En conséquence de ce manque d’apport, les débits moyens mensuels affichent partout une nette baisse par rapport au mois dernier. L’hydraulicité est inférieure aux valeurs de saison sur tous les secteurs. La situation la plus défavorable se retrouve sur le bassin de l’Orne qui affiche une hydraulicité de 0.35, soit un déficit d’écoulement de 65%.
Les débits minimaux sur trois jours consécutifs (Q3J-N) de ce mois de mars sont eux aussi sous l’influence du déficit pluviométrique marqué. Les QJ-N sont inférieurs au débit médian sur une grande majorité de stations.


Sur les bassins de la Seine Normandie, la pluviométrie a été très déficitaire pour un mois de mars avec un cumul mensuel moyen de 71 mm.
Le cumul des précipitations est compris entre 5 mm à l’est de la Marne et 40 mm au sud de la Haute-Marne.
Les hydraulicités sont proches de celles du mois de février. Les valeurs sont très majoritairement comprises entre 0.4 et 0.8.
En ce qui concerne les débits minimaux sur trois jours consécutifs (Q3J-N) en mars, ils sont très hétérogènes et globalement proches du médian.


Concernant les eaux souterraines, la pluviométrie déficitaire pour ce mois de mars sur le Grand Est freine la recharge des nappes.
Les niveaux moyens mensuels sont en moyenne conformes aux normales de saison, mais les tendances à la baisse sont très majoritaires (77% des piézomètres) et bien présentes sur tous les secteurs.
Dans les cas les plus défavorables, les niveaux sont bas voire très bas, comme dans la partie centrale des Calcaires du Jurassique qui présente la situation la moins satisfaisante pour ce mois de mars. L’évolution y est par ailleurs à la baisse.
Les niveaux les plus hauts (hauts ou très hauts) ne représentent plus que 12% des points de suivi, et se retrouvent surtout sur la nappe de la craie.
La nappe d’Alsace présente une situation satisfaisante, malgré les baisses majoritaires, avec des niveaux se situant en moyenne entre les normales et des niveaux modérément hauts.

Pluviométrie

Pour lire le résumé climatique mensuel de Météo-France, téléchargez le document ci dessous.

(Source : Météo-France)

Eaux superficielles

Hydraulicité


Sur le bassin du Rhin, les pluies du mois de mars 2025 sont largement déficitaires sur l’Alsace avec un déficit de l’ordre de 60% par rapport à la normale.
Les débits moyens de mars sont en baisse par rapport à ceux de février et sont inférieurs aux moyennes mensuelles interannuelles. Une hydraulicité moyenne de 0.6 (déficit de 40%) s’observe dans le Haut-Rhin. Les hydraulicités du Bas-Rhin et du Rhin à Lauterbourg sont également à la baisse avec une moyenne autour de 0.5 (déficit de 50%). L’hydraulicité du Giessen à Sélestat accuse un déficit supérieur à 60% (hydraulicité inférieure à 0.4).

Sur le bassin de la Sarre, les hydraulicités observées en mars 2025 sont également inférieures aux moyennes mensuelles interannuelles. Une hydraulicité moyenne de 0.5 (déficit de 50%) s’observe à l’échelle du bassin.

Sur le bassin de la Meuse, suite à ce mois de mars exceptionnellement sec et doux, le débit des rivières est en baisse sur l’intégralité du bassin. De l’amont à l’aval du bassin de la Meuse les hydraulicités sont en baisses par rapport au mois dernier et comprise entre 0.5 et 0.6. Cela correspond à un déficit situé entre 40 et 50% par rapport à la normale.

Sur le bassin de la Moselle, suite à ce mois de mars exceptionnellement sec et doux, le débit des rivières est en baisse sur l’intégralité du bassin. De l’amont à l’aval du bassin l’hydraulicité de la Moselle est d’environ 0.6, soit 40% de déficit par rapport à la normale. Le bassin du Madon, dispose lui d’une situation légèrement plus favorable avec une hydraulicité de 0.75. En revanche le bassin de l’Orne présente une hydraulicité déjà basse pour un mois de mars avec une valeur de 0.35, ce qui représente un déficit de 65% par, rapport à la normale.

Sur le bassin de la Seine-Normandie, les précipitations de ce mois de mars ont encore été déficitaires.
Les hydraulicités sont proches de celles du mois précédent et sont très majoritairement comprises entre 0.4 et 0.8. La valeur la plus basse, entre 0.2 et 0.4 est observée à Chevrières. Les hydraulicités les plus élevées, entre 1.2 et 2.0 sont observées aux stations de Soudron et de Saint-Saturnin.

Débit moyen minimal enregistré pendant 3 jours consécutifs (Q3J-N)


Sur le bassin du Rhin, les débits moyens minimaux enregistrés pendant 3 jours consécutifs sont proches, voir inférieurs aux débits médians. Seules les stations de Didenheim sur l’Ill et de Waltenheim sur la Zorn sont supérieures aux débits médians.

Sur le bassin de la Sarre, les débits moyens minimaux enregistrés pendant 3 jours consécutifs sont proches, voir inférieurs aux débits médians.

Sur le bassin de la Meuse, en réponse à ce mois de mars exceptionnellement sec, les débits moyens minimaux enregistrés pendant 3 jours consécutifs sont inférieurs au débit médian aux stations, excepté pour l’amont du bassin de la Meuse et de la Chiers où le Qj3-N est proche, voire très légèrement supérieur, au débit médian.

Sur le bassin de la Moselle, en réponse à ce mois de mars exceptionnellement sec, les débits moyens minimaux enregistrés pendant 3 jours consécutifs sont inférieurs au débit médian aux stations, excepté pour la Seille où le Qj3-N est proche du débit médian et pour le Madon où le Qj3-N est encore supérieur au débit médian.

Sur le bassin de la Seine-Normandie, les débits moyens minimaux enregistrés pendant 3 jours consécutifs pour ce mois de février sont très hétérogènes et globalement proches du médian.
Ils sont supérieurs à la médiane au sud du territoire (Villiers-sur-Suize, Bar-sur-Seine, Bar-sur-Aube, Pont-sur-Seine, Saint-Saturnin et Soudron) et inférieurs au médian au nord (Frignicourt, Vitry-en-Perthois, Châlons-en-Champagne, Verrières, Chevières et Givry).

Eaux souterraines


Concernant les nappes des Calcaires du Jurassique de Lorraine, la recharge est fortement ralentie en ce mois de mars. La situation présente des baisses sur quasiment tous les points de suivi. Les niveaux moyens mensuels sont aussi affectés et sont en moyenne modérément bas : ils atteignent encore des niveaux autour de la normale au Nord (département des Ardennes) mais sont modérément bas ailleurs, et atteignent même ponctuellement des niveaux bas voire très bas pour la saison.

La nappe des grès du Trias inférieur, ayant bénéficié des pluies plus favorables du début d’année sur le piémont vosgien, affiche une évolution globalement à la hausse. Les niveaux moyens mensuels y sont en moyenne un peu au-dessus des normales de saison, et atteignent des niveaux encore modérément hauts pour 40% des points de suivi, comme à Celles-sur-Plaine (88).

Les niveaux moyens de mars sont majoritairement orientés à la baisse par rapport à ceux du mois dernier en Alsace.
Dans le Bas-Rhin, les niveaux sont en baisse presque partout, de -6 cm au nord à Sessenheim, -10 cm au sud à Baldenheim, autour de -15 cm sur beaucoup de secteurs (Wissembourg, Haguenau, Lipsheim, Rossfeld), jusqu’à -20 cm en bordure à Lampertheim. Deux sites sont en légère hausse, +7 cm à Weitbruch et +8 cm à Griesheim. Concernant les niveaux moyens mensuels, ils sont stables ou baissent d’une classe, avec des niveaux autour de la moyenne pour Lipsheim, Rossfeld ou Griesheim, modérément hauts à Wissembourg, Sessenheim, Reichstett et Baldenheim, toujours hauts à Haguenau ou Weitbruch, voire très hauts à Lampertheim.
Dans le Haut-Rhin, les niveaux sont également pour la plupart en baisse, de -4 cm en centre plaine, -12 cm au nord à Holtzwihr ou Guémar, -17 cm dans l’extrême sud à Hésingue et -42 cm à Cernay (Thur). Ils sont stables le long du Rhin (Fessenheim) ainsi qu’à Wittenheim, et en hausse en bordure à Wintzenheim (+11 cm) et dans le Sundgau oriental (+23 cm à Habsheim). Les niveaux moyens mensuels se situent autour de la moyenne à Holtzwihr, Illhaeusern, Habsheim et Cernay, alors que tous les autres secteurs affichent des niveaux modérément hauts.

Sur la nappe de la craie, plus inertielle, les niveaux moyens mensuels varient de modérément bas à très hauts, les niveaux modérément hauts et hauts restant majoritaires. Cependant, la tendance d’évolution s’inverse aussi sur la craie avec des baisses relevées pour plus des 3/4 des points de suivi.

(Sources : APRONA, Délégation de bassin Rhin-Meuse)

Une liste des piézomètres de la région Grand est disponible en téléchargement ci-dessous. Le tableau contient des liens vers les informations relatives à chaque point de mesure.

Réservoirs


Pour les réservoirs et barrages de la région Grand Est, le niveau de remplissage fin mars 2025 est de plus de 82% pour les retenues destinées à la navigation. En ce qui concerne les retenues destinées à l’alimentation en eau potable, le réservoir de Madine et la retenue de Michelbach affichent un taux de remplissage de 98%.
Pour les retenues destinées au soutien de l’étiage, le taux de remplissage du réservoir de Vieux Pré reste à un niveau confortable avec près de 99% alors qu’il s’élève à près de 84% pour le barrage de Kruth qui poursuit sa recharge.
Les barrages-réservoirs du bassin de la Seine poursuivent aussi leur recharge. Leur taux de remplissage s’élève fin février à 82%, conformément à l’objectif de gestion.

Liens utiles…..

Vigicrues :
https://www.vigicrues.gouv.fr/

Le suivi de l’étiage :
http://www.grand-est.developpement-durable.gouv.fr/etiage-secheresse-r244.html

L’HydroPortail (anc. banque hydro), le portail des données quantitatives sur les cours d’eau :
https://hydro.eaufrance.fr/

Le portail d’accès aux données sur les eaux souterraines :
http://www.ades.eaufrance.fr/

Glossaire

BSH  :
Bulletin publié par la DREAL Grand Est qui présente mensuellement l’évolution de la ressource en eau.
Thème 1. Météorologie :

Évapotranspiration  :
Quantité d’eau consommée qui comprend d’une part l’eau transpirée par la plante, d’autre part l’évaporation directe à partir du sol, exprimée en millimètre.

Évapotranspiration Potentielle ETP :
Correspond à la quantité maximale d’eau transpirée par les végétaux et à l’évaporation du sol dans des conditions idéales.

Normale (météorologique) :
Moyenne de variables météorologiques calculées sur une période uniforme relativement longue choisie par consensus et telle qu’une moyenne établie sur toute période plus longue n’ait pas une valeur significativement différente. En météorologie, une période de 30 années a été retenue par l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM). Les périodes de référence furent 1901-1930, 1931-1960, 1951-1980, 1971-2000 , 1981-2010 et actuellement la période est 1991-2020.
Attention, à ne pas confondre avec la moyenne (voir définition dans ce glossaire).

Pluie efficace (ou bilan hydrique potentiel) :
Différence entre les cumuls de précipitations (RR) et l’évapotranspiration potentielle (ETP). Elle peut donc être négative.

RR (Rainfall Runoff) :
Cumul de précipitations, généralement exprimé en millimètre de pluie (mm).

Thème 2. Hydrologie :

Débit  :
Volume d’eau écoulé par unité de temps généralement exprimé en mètre cube par seconde (m3/s).

Débit de pointe de crue  :
Débit instantané maximum observé.

Débit minimum sur trois jours consécutifs (Q3J-N) :
Le Q3J-N (anciennement appelé VCN3 et aussi appelé débit de base) correspond au débit moyen minimal calculé sur 3 jours consécutifs sur une période donnée. La date du Q3J-N correspond au premier des trois jours considérés.
Débit moyen journalier (QMJ) :
Le débit moyen journalier correspond au volume écoulé sur une journée rapporté à l’unité de temps, et généralement exprimé en m3/s.

Hydraulicité mensuelle  :
Rapport du débit moyen du mois considéré à la moyenne historique du mois considéré. Elle permet de positionner un mois par rapport à un mois moyen.

Module mensuel  :
Moyenne de l’ensemble des débits moyen mensuels d’un mois considéré, calculé sur l’ensemble de la période d’observation de la station.

Thème 3. Piézométrie :

Aquifère (ou nappe d’eau souterraine) :
Formation géologique contenant de façon temporaire ou permanente de l’eau mobilisable, constituée de roches perméables et capables de la restituer naturellement et/ou par exploitation. On distingue deux types d’aquifères :
- Aquifère à nappe libre : l’aquifère reposant sur une couche très peu perméable est surmonté d’une zone non saturée en eau.
- Aquifère captif (ou nappe captive) : dans une nappe captive, l’eau souterraine est confinée entre deux formations très peu perméables. Lorsqu’un forage atteint une nappe captive, l’eau remonte dans le forage.

Niveau piézométrique  :
Niveau auquel peut monter l’eau d’une nappe dans un tube (le piézomètre) lorsqu’on réalise un forage. Ce niveau correspond à la pression de la nappe, il est généralement donné en mètres NGF.

Piézomètre  :
Tube foré dans le sol atteignant la nappe phréatique et permettant de mesurer son niveau. Certains puits ou forages qui ne sont plus exploités aujourd’hui servent également de piézomètres.

Thème 4. Statistique

Fréquence  :
Pourcentage de chance qu’un événement se produise sur une période donnée.

Fréquence quinquennale (respectivement décennale) sèche ou humide :
Valeur-seuil dépassée 20 % (respectivement 10 %) du temps.

Médiane  :
Valeur qui divise une séquence ordonnée de données en deux parties strictement égales. En l’absence de valeurs toutes similaires, la moitié des observations sera inférieure et l’autre moitié sera supérieure à la médiane. Elle est aussi appelée normale en hydrologie.

IPS (Indicateur Piézométrique standardisé) :
Il est défini sur une échelle dite « standard », sa valeur numérique varie entre –3 et +3 (sans unité), il facilite le calcul d’un indicateur global à partir d’un indicateur ponctuel, il permet d’avoir une vision homogène de l’état des nappes libres (ou captives) à l’échelle nationale.

Période de retour (ou durée de retour) :
Inverse de la fréquence, généralement exprimée en nombre d’années. Par exemple, pour une fréquence quinquennale (soit 20%, donc 1/5ème), la période de retour est de 5 ans.

Thème 5. Divers :

COTECO  :
Comité Technique de Coordination de l’EPTB Seine Grands Lacs.

EPTB Seine Grands Lacs  :
Etablissement Public Territorial de Bassin Seine Grands Lacs.

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