BSH Grand Est novembre 2021

Synthèse du mois


Sur le bassin Rhin-Meuse, la situation hydrologique générale est sous l’influence d’un déficit pluviométrique qui dure maintenant depuis plusieurs mois. En conséquence, les débits moyens mensuels de novembre sont en très grande majorité inférieurs, voire même très inférieurs aux normales de saison. Le rapport d’hydraulicité est généralement compris entre 0.4 et 0.8, mais sur certain secteurs (Giessen, Meurthe amont, Madon), ce rapport se rapproche de 0.2 (déficit d’écoulement de 80%).
L’évolution des débits minimaux sur trois jours consécutifs (VCN3) est plus contrastée. La situation reste globalement stable par rapport au mois précédent sur les bassins de la Moselle, de la Sarre et du Rhin qui affichaient déjà en octobre des VCN3 globalement proches ou légèrement inférieurs au débit médian. Le bassin de la Meuse, qui était jusque là préservé, voit ses débits minimaux passer sous le médian pour la première fois depuis le mois de juin. La situation reste cependant favorable sur le secteur de la Meuse ardennaise où les VCN3 sont encore supérieurs aux normales pour un mois de novembre.


Sur les bassins de la Seine Normandie, la pluviométrie a été inférieure à la normale pour un mois de novembre avec un déficit global de l’ordre 40 %. Les cumuls des précipitations sont compris entre 25 mm au nord des Ardennes et 80 mm au sud des Ardennes. Les hydraulicités sont en baisse par rapport au mois précédent et sont globalement comprises entre 0.4 et 1.2. Les débits minimaux sur trois jours consécutif (VCN3) sont observés au début du mois et sont globalement proches du quinquennal humide.


Globalement, les nappes de la région ont entamé leur phase de recharge à la fin novembre, soit avec environ 1 mois de retard par rapport à la période classiquement observée, sauf pour les nappes les plus inertielles où elle ne s’observe pas encore.

Pluviométrie


Après des mois d’août à octobre 2021 moins humides que la normale, novembre 2021 est à nouveau plus sec qu’à l’ordinaire. Il présente un bilan pluviométrique mensuel agrégé sur le Grand Est déficitaire de 40 % par rapport à la valeur statistique 1981-2010.

Un petit épisode neigeux blanchit les sommets du massif vosgien en tout début de mois, où on relève jusqu’à 7 cm au niveau des crêtes au matin du 5. Cette neige au sol n’est pas durable et finit par disparaître le 8.
La neige fait son retour en montagne et sur les premiers plateaux au-dessus de 400 à 500 m d’altitude dans la nuit du 26 au 27. Elle reste au programme des jours suivants jusqu’au 30, s’invitant parfois jusqu’en plaine, notamment le 28 où les sols autour de Nancy se parent temporairement de blanc.
Les hauteurs maximales de neige sont les suivantes :
• 2 cm à Epinal (88) le 28
• 5 cm à Langres (52) le 27
• 21cm au Val d’Ajol( 88) le 28
• 21 cm à Grandfontaine (67 – Alt. 736 m) le 30
• 29 cm à Bussang (88 – Alt. 615 m) le 30
• 36 cm à La Bresse (88 – Alt. 772 m) le 30
• 38 cm à Vagney (88 – Alt. 805 m) le 30
• 44 cm au Markstein (68 – Alt. 1184 m) le 30.

I. PLUVIOMÉTRIE

La pluviométrie de novembre 2021 moyennée sur la région est faible et atteint seulement 48 mm. Ce mois reste malgré tout plus arrosé que novembre 2020, très sec. Il avait enregistré seulement 29 mm de précipitations agrégées, ce qui représente un déficit de 65 % par rapport à la valeur statistique.

A l’échelle départementale, le Bas-Rhin et le Haut-Rhin sont concernés par les déficits les plus importants, l’Aube et la Marne par les déficits les plus faibles.

Les cumuls de précipitations relevés par les stations du réseau entre le 1er et le 30 novembre 2021 sont compris entre 17.4 mm à Waltenheim-sur-Zorn (67) et 134.4 mm à La Bresse (88 – Alt. 772 m).

- CHAMPAGNE-ARDENNE

Le cumul des précipitations agrégées sur la Champagne-Ardenne sur le mois de novembre 2021 (47 mm), présente un déficit de près de 40 % par rapport à la normale.
A l’échelle du département, la pluviométrie mensuelle se situe en dessous de la normale, avec un déficit proche des :
• 40 % en Ardennes
• 30 % dans l’Aube et en Marne
• 45 % en Haute-Marne.

Les cumuls mensuels relevés par les stations du réseau sont compris :
• entre 25 mm et 80 mm en Ardennes
• entre 35 mm et 69 mm dans l’Aube
• entre 31 mm et 61 mm en Marne
• entre 28 mm et 68 mm en Haute-Marne.

- LORRAINE

Le cumul des précipitations agrégées sur la Lorraine sur le mois de novembre 2021 (53 mm), affiche un déficit de 40 % par rapport à la normale.
A l’échelle du département, la pluviométrie mensuelle se situe en dessous de la normale, avec un déficit proche de :
• 40 % en Meurthe-et-Moselle et Moselle
• 35 % en Meuse
• 45 % dans les Vosges.

Les cumuls mensuels relevés par les stations du réseau sont compris :
• entre 33 mm et 66 mm en Meurthe-et-Moselle
• entre 34 mm et 72 mm en Meuse
• entre 37 mm et 61 mm en Moselle
• entre 27 mm et 134 mm dans les Vosges.

- ALSACE

Le cumul des précipitations agrégées sur l’Alsace sur le mois de novembre 2021 (36 mm), affiche un déficit de près de 50 % par rapport à la valeur statistique.
A l’échelle du département, la pluviométrie mensuelle se situe en dessous de la normale, avec un déficit proche de :
• 50 % dans le Bas-Rhin
• 60 % dans le Haut-Rhin.

Les cumuls mensuels relevés par les stations du réseau sont compris :
• entre 17 mm et 94 mm dans le Bas-Rhin
• entre 19 mm et 111 mm dans le Haut-Rhin.

II. HUMIDITÉ DANS LE SOL AU 01/12/2021

La situation au 1er décembre 2021 par rapport au 1er novembre 2021 montre une évolution à la baisse de l’écart pondéré à la moyenne quotidienne de référence 1981-2010 de l’indice d’humidité des sols, liée notamment au déficit de précipitations du mois de novembre 2021.

(Source : Météo-France)

Eaux superficielles

Hydraulicité :
Sur le bassin du Rhin, les hydraulicités observées sur les cours d’eau du domaine sont encore inférieures aux normales saisonnières. Après un été humide, les précipitations observées lors des 3 derniers mois sont déficitaires de moitié.
On observe des hydraulicités autour de 0.4, ou inférieures à 0.4 (déficit supérieur à 60%), sur l’ensemble des cours d’eau du Haut-Rhin, sur la Bruche à Holtzheim ou sur la Zorn à Waltenheim. Le déficit est même supérieur à 80% sur le Giessen à Sélestat. Des valeurs à peine plus hautes (hydraulicités généralement comprises entre 0.6 et 0.8) sont observées sur le Rhin, la Moder ou l’Ill de plaine.

Sur le bassin de la Sarre, les précipitations sont également déficitaires par rapport aux normales.
Une hydraulicité de 0.5 est observée à l’échelle du bassin.

Sur le bassin de la Meuse, le cumul de précipitations est inférieur à la normale excepté sur la partie aval et plus précisément sur le nord des Ardennes. L’hydraulicité observée comprise entre 0.2 et 0.4 est relativement basse pour les tronçons Meuse Amont et Meuse Médiane. En aval de la confluence avec la Chiers, l’hydraulicité est plus forte, comprise entre 0.4 et 0.8 à Sedan et entre 0.8 et 1.2 à Chooz.

Sur le bassin de la Moselle, le cumul de précipitations est inférieur à la normale. L’hydraulicité observée est généralement comprise entre 0.4 et 0.8. Sur Meurthe Amont (Saint-Dié) et Madon (Mirecourt) l’hydraulicité est encore plus faible, elle est comprise entre 0.2 et 0.4.

Sur les bassins de la Seine Normandie, les précipitations du mois de novembre sont déficitaires par rapport à la normale. Les hydraulicités sont en baisse par rapport au mois d’octobre avec des valeurs qui sont globalement comprises entre 0.4 et 0.8. Cependant, elles sont comprises entre 0.2 et 0.4 pour plusieurs stations : Villiers-sur-Suize, Mussey-sur-Marne, Vitry-en-Perthois et Saint-Saturnin.

VCN3 :
Sur le bassin du Rhin, le débit moyen minimal enregistré pendant 3 jours consécutifs est inférieur au médian sur la plupart des stations.

Sur le bassin de la Sarre, le débit moyen minimal enregistré pendant 3 jours consécutifs est généralement proche du débit médian.

Sur le bassin de la Meuse, le débit moyen minimal enregistré pendant 3 jours consécutifs est généralement proche du débit médian sur les tronçons Meuse Amont et Meuse Médiane. En revanche, pour le tronçon Meuse Aval (Sedan et Chooz) les débits de base sont supérieurs.

Sur le bassin de la Moselle, le débit moyen minimal enregistré pendant 3 jours consécutifs est généralement inférieur au débit médian excepté pour la Seille (Nomeny) et l’Orne (Moyeuvre-Grande) où il est supérieur.

Sur les bassins de la Seine Normandie, de faibles précipitations ont été observées au cours du mois de novembre et les débits de base sont observés sur la fin de la période. Les débits minimaux sur trois jours consécutifs sont globalement proches du médian avec plusieurs stations supérieures au médian (Méry-sur-Seine, Bar-sur-Aube, Mussey-sur-Marne,…). Inversement, plusieurs points de mesure ont des VCN3 inférieurs au médian (Bar-sur-Seine, Arcis-sur-Aube, Vitry-en-Pertois,…).

Eaux souterraines

SEBP>


Globalement, les nappes de la région ont entamé leur phase de recharge à la fin novembre, soit avec environ 1 mois de retard par rapport à la période classiquement observée. Ainsi, la majorité des points de surveillance présente donc toujours une tendance à la hausse du niveau des nappes. Les niveaux sont globalement légèrement inférieurs aux valeurs moyennes pour un mois de novembre, probablement du fait du retard de la recharge.
L’évolution des niveaux moyens de novembre par rapport au mois dernier est contrastée en Alsace selon les secteurs.
Dans le Bas-Rhin, les niveaux sont en légère hausse, de +6 cm à Wissembourg ou Rossfeld, +11 cm à Lipsheim, jusqu’à +23 cm à Haguenau et plutôt stables par rapport au mois dernier au nord à Sessenheim, à Reichstett ou Griesheim. On peut noter une légère baisse de -4 cm à Weitbruch et -7 cm à Lampertheim. Les niveaux varient globalement entre modérément bas (Rossfeld, Lipsheim, Weitbruch) et modérément hauts (Sessenheim, Haguenau, Reichstett) sur le département. Dans le Haut-Rhin, la tendance générale est à la baisse des niveaux, à l’exception du secteur au nord de Colmar (de +4 à +6 cm sur Holtzwihr ou Guémar). Cette baisse est conséquente sur les secteurs de la Fecht (-21 cm à Wintzenheim), le long du Rhin et l’extrême sud (-22 cm à Fessenheim et Hésingue), du Sundgau oriental (-31 cm à Habsheim) et de la Thur (-36 cm à Cernay). Les niveaux sont principalement autour de la moyenne (Wintzenheim, Cernay) et modérément hauts (Hettenschlag, Fessenheim, Wittenheim).
Sur la nappe de la craie, du fait de son inertie, la recharge ne s’observe pas encore sur tous les ouvrages.


Une liste des piézomètres de la région Grand est disponible en téléchargement ci-dessous. Le tableau contient des liens vers les informations relatives à chaque point de mesure.

Réservoirs


Pour les réservoirs et barrages de la région Grand Est, le niveau de remplissage global est de l’ordre de 38% pour les retenues destinées à la navigation. Pour les retenues destinées à l’alimentation en eau potable, le réservoir de Madine affiche un taux de remplissage de 94% et la retenue de Michelbach de 72%. Pour les retenues destinées au soutien de l’étiage, le remplissage est de l’ordre de 28%, hors réservoir de Kruth qui a été vidé durant l’été du fait de travaux programmés cet automne. Il présente actuellement un taux de remplissage de 9%, en raison de l’installation d’un batardeau amont permettant le stockage de 850 000 m3.

Liens utiles…..


Vigicrues :
https://www.vigicrues.gouv.fr/

Le suivi de l’étiage :
http://www.grand-est.developpement-durable.gouv.fr/etiage-secheresse-r244.html

La banque hydro :
http://hydro.eaufrance.fr/

Le portail d’accès aux données sur les eaux souterraines :
http://www.ades.eaufrance.fr/

Glossaire

Thème 1. Météorologie :

Évapotranspiration :
Quantité d’eau consommée qui comprend d’une part l’eau transpirée par la plante, d’autre part l’évaporation directe à partir du sol, exprimée en millimètre.

Évapotranspiration Potentielle ETP :
Correspond à la quantité maximale d’eau transpirée par les végétaux et à l’évaporation du sol dans des conditions idéales.

Normale (météorologique) :
Moyenne de variables météorologiques calculées sur une période uniforme relativement longue choisie par consensus et telle qu’une moyenne établie sur toute période plus longue n’ait pas une valeur significativement différente. En météorologie, une période de 30 années a été retenue par l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM). Les périodes de référence furent 1901-1930, 1931-1960, 1951-1980, et actuellement la période est 1971-2000.
Attention, à ne pas confondre avec la moyenne (voir définition dans ce glossaire).

Pluie efficace (ou bilan hydrique potentiel) :
Différence entre les cumuls de précipitations (RR) et l’évapotranspiration potentielle (ETP). Elle peut donc être négative.

RR (Rainfall Runoff) :
Cumul de précipitations, généralement exprimé en millimètre de pluie (mm).

Thème 2. Hydrologie :

Débit  :
Volume d’eau écoulé par unité de temps généralement exprimé en mètre cube par seconde (m3/s).

Débit de pointe de crue :
Débit instantané maximum observé.

Débit de base (VCN 3) :
Le VCN 3 correspond au débit moyen minimal calculé sur 3 jours consécutifs sur une période donnée. La date du VCN3 correspond au premier des trois jours considérés.

Débit moyen journalier (QMJ) :
Le débit moyen journalier correspond au volume écoulé sur une journée rapporté à l’unité de temps, et généralement exprimé en m3/s.

Hydraulicité mensuelle :
Rapport du débit moyen du mois considéré à la moyenne historique du mois considéré. Elle permet de positionner un mois par rapport à un mois moyen.

Module mensuel :
Moyenne de l’ensemble des débits moyen mensuels d’un mois considéré, calculé sur l’ensemble de la période d’observation de la station.

Thème 3. Piézométrie :

Aquifère (ou nappe d’eau souterraine) :
Formation géologique contenant de façon temporaire ou permanente de l’eau mobilisable, constituée de roches perméables et capables de la restituer naturellement et/ou par exploitation. On distingue deux types d’aquifères :
- Aquifère à nappe libre : l’aquifère reposant sur une couche très peu perméable est surmonté d’une zone non saturée en eau.
- Aquifère captif (ou nappe captive) : dans une nappe captive, l’eau souterraine est confinée entre deux formations très peu perméables. Lorsqu’un forage atteint une nappe captive, l’eau remonte dans le forage.

Niveau piézométrique :
Niveau auquel peut monter l’eau d’une nappe dans un tube (le piézomètre) lorsqu’on réalise un forage. Ce niveau correspond à la pression de la nappe, il est généralement donné en mètres NGF.

Piézomètre :
Tube foré dans le sol atteignant la nappe phréatique et permettant de mesurer son niveau. Certains puits ou forages qui ne sont plus exploités aujourd’hui servent également de piézomètres.

Thème 4. Statistique

Fréquence :
Pourcentage de chance qu’un événement se produise sur une période donnée.

Fréquence quinquennale (respectivement décennale) sèche ou humide :
Valeur-seuil dépassée 20 % (respectivement 10 %) du temps.

Médiane :
Valeur qui divise une séquence ordonnée de données en deux parties strictement égales. En l’absence de valeurs toutes similaires, la moitié des observations sera inférieure et l’autre moitié sera supérieure à la médiane. Elle est aussi appelée normale en hydrologie.

IPS (Indicateur Piézométrique standardisé) :
Il est défini sur une échelle dite « standard », sa valeur numérique varie entre –3 et +3 (sans unité), il facilite le calcul d’un indicateur global à partir d’un indicateur ponctuel, il permet d’avoir une vision homogène de l’état des nappes libres (ou captives) à l’échelle nationale.

Période de retour (ou durée de retour) :
Inverse de la fréquence, généralement exprimée en nombre d’années. Par exemple, pour une fréquence quinquennale (soit 20%, donc 1/5ème), la période de retour est de 5 ans.

COTECO :
Comité Technique de Coordination de l’EPTB Seine Grands Lacs.

EPTB Seine Grands Lacs :
Établissement Public Territorial de Bassin Seine Grands Lacs

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