BSH Grand Est novembre 2024

 

Synthèse du mois


Sur le bassin Rhin-Meuse, ce mois de novembre est le premier mois de l’année où les précipitations sont déficitaires.
En effet, les perturbations qui ont balayé tous les bassins durant la seconde quinzaine n’ont pas suffi à compenser les conditions anticycloniques observées lors de la première moitié du mois.
En dépit du déficit pluviométrique qui s’élève à -20% à l’échelle de la région, les écoulements moyens mensuels restent globalement proches des valeurs de saison, soutenus par les conditions très humides des derniers mois. La situation la plus défavorable se retrouve sur les secteurs de la Meurthe et de la Moselle amont. Sur ces bassins réactifs, donc impactés plus rapidement par le déficit pluviométrique, l’hydraulicité de novembre s’élève à seulement 0.7 (déficit d’écoulement de 30% par rapport aux normales de saison).
Les débits minimaux sur trois jours consécutifs (Q3J-N) qui ont généralement été relevés à la fin de la première quinzaine du mois globalement sèche, restent en grande majorité proches du médian. Comme pour les débits moyens mensuels, la situation la plus défavorable se retrouve sur les secteurs alimentés directement par le relief vosgien. Sur ces têtes de bassins, les Q3J-N affichent des valeurs inférieures au médian.


Sur les bassins de la Seine Normandie, la pluviométrie a été déficitaire pour un mois de novembre avec un cumul mensuel moyen de 65 mm.
Le cumul des précipitations est compris entre 30 mm au nord de la Marne et 100 mm au nord de la Haute-Marne.
Les hydraulicités sont en baisse par rapport à celles du mois d’octobre avec des valeurs majoritairement comprises entre 0.8 et 1.2.
En ce qui concerne les débits minimaux sur trois jours consécutifs (Q3J-N) en novembre, ils sont compris entre inférieurs au médian et supérieurs au quinquennal humide.

Concernant les eaux souterraines, la pluviométrie moins favorable en ce mois de novembre a un impact sur la recharge des nappes : les niveaux moyens mensuels sont modérément hauts en moyenne (ils étaient hauts à très hauts en octobre), et les tendances à la baisse sont majoritaires sur le Grand Est (c’est le cas pour près de 60% des piézomètres).
Les niveaux les plus hauts (hauts ou très hauts) représentent encore 45% des points de suivi, et se retrouvent surtout sur la nappe de la craie.
C’est sur la nappe des cailloutis du Sundgau, au sud de l’Alsace, ainsi que sur la nappe des GTI que la situation est la moins favorable. La nappe du Sundgau présente une stabilité des niveaux mais avec un niveau globalement modérément bas. Sur la nappe des GTI, le niveau est en moyenne proche des normales de saison mais tous les points de suivi sont à la baisse.

Pluviométrie

Pour lire le résumé climatique mensuel de Météo-France, téléchargez le document ci dessous.

(Source : Météo-France)

Eaux superficielles

Hydraulicité


Sur le bassin du Rhin, les pluies du mois de novembre 2024 sont légèrement déficitaires sur l’ensemble de l’Alsace.
Les hydraulicités sont généralement en baisse par rapport au mois d’octobre mais restent comprises entre 0.8 et 1.1 sur la plupart des stations proposant ainsi des écoulements moyens mensuels conformes aux normales pour un mois de novembre.
Des déficits de plus de 20% sont ponctuellement observés à Guebwiller (Lauch), Sélestat (Giessen) et Willer/Thur (Thur).

Sur le bassin de la Sarre, les hydraulicités des stations sont stables de l’amont vers l’aval. Une hydraulicité moyenne de 0.8 (déficit de 20%) s’observe à l’échelle du bassin.

Sur le bassin de la Meuse, les pluies ont été légèrement déficitaires pour le mois de novembre, cependant l’hydraulicité des cours d’eau très excédentaire des derniers mois permet d’avoir une situation où l’intégralité des stations de la Meuse et de ses affluents disposent d’une hydraulicité autour de la normale.

Sur le bassin de la Moselle, les pluies ont elles aussi été légèrement déficitaires pour le mois de novembre, cela se ressent sur l’hydraulicité des cours d’eau à l’amont du bassin versant par rapport au mois dernier. Pour la Meurthe et la Moselle jusqu’à leur confluence à Custines, les stations présentent une hydraulicité de 0.7 (déficit de 30% par rapport à la normale). Pour les affluents principaux, que ce soit le Madon, la Seille et l’Orne leur hydraulicité est proche de la normale ou excédentaire.

Sur le bassin de la Seine-Normandie, les précipitations de ce mois de novembre ont été inférieures à la normale.
Les hydraulicités sont en baisse par rapport à celles du mois précédent. Elles sont très hétérogènes sur le territoire mais majoritairement comprise entre 0.8 et 1.2.
Les valeurs les plus basses sont aux stations de Villiers-sur-Suize, Bar-sur-Aube et Bar-sur-Seine où elles sont comprises entre 0.4 et 0.8.

Débit moyen minimal enregistré pendant 3 jours consécutifs (Q3J-N)


Sur le bassin du Rhin, les débits moyens minimaux enregistrés pendant 3 jours consécutifs se situent majoritairement autour du débit médian.

Sur le bassin de la Sarre, les débits moyens minimaux enregistrés pendant 3 jours consécutifs sont légèrement supérieurs à la médiane sur les stations amont et conformes au débit médian en aval.

Sur l’ensemble du bassin de la Meuse, les débits moyens minimaux enregistrés pendant 3 jours consécutifs sont majoritairement autour du débit médian.

Sur le bassin de la Moselle, les débits moyens minimaux enregistrés pendant 3 jours consécutifs sont inférieurs à la médiane sur le bassin de la Moselle et de la Meurthe jusqu’à leur confluence à Custines.
En ce qui concerne les principaux affluents, qui sont le Madon, la Seille et l’Orne les débits moyens minimaux enregistrés pendant 3 jours consécutifs sur ces cours d’eau sont supérieurs à la médiane.

Sur le bassin de la Seine-Normandie, les débits moyens minimaux enregistrés pendant 3 jours consécutifs pour ce mois de novembre sont très hétérogènes sur le territoire.
Les valeurs sont comprises entre inférieures au médian à l’amont (Villiers-sur-Suize) et supérieures au quinquennal humide à l’aval (Pont-sur-Seine).

Eaux souterraines


Concernant les nappes des calcaires du Jurassique, après un démarrage de la recharge au mois d’octobre dans des conditions confortables avec des hausses généralisées, la recharge de ces nappes réactives a ralenti au mois de novembre : les niveaux moyens mensuels sont en moyenne modérément hauts pour la saison, et s’échelonnent de modérément bas (comme à Fréville (88) sur les calcaires du Dogger de Bassigny) à très hauts (comme à Brieulles-sur-Bar (08) sur les calcaires Oxfordien des Côtes de Meuse Nord) ; la tendance d’évolution y est majoritairement à la baisse.

Pour la nappe des grès du Trias inférieur, la réaction est similaire avec une tendance à la baisse qui s’est généralisée. Les niveaux moyens mensuels y sont en moyenne proche de la normale pour un mois de novembre, et s’échelonnent de modérément bas à modérément haut.

L’évolution des niveaux moyens de novembre est variable selon les secteurs par rapport au mois d’octobre en Alsace, globalement stable dans le nord, en baisse dans la partie sud, avec localement quelques secteurs en hausse.
Dans le Bas-Rhin, les niveaux sont stables au nord sur Sessenheim, Haguenau et Weitbruch, plutôt en baisse du nord de Strasbourg (-22 cm à Reichstett) jusqu’au sud du département (-12 cm à Baldenheim). Deux secteurs sont en hausse, en zone de bordure à Griesheim (+8 cm) et sur le Pliocène à Wissembourg (+10 cm). Concernant les niveaux moyens mensuels, Griesheim-près-Molsheim remonte presque à hauteur de la normale, certains secteurs retombent en modérément hauts (Lipsheim, Rossfeld), et les autres se maintiennent en hauts (Wissembourg, Weitbruch, Reichstett) et très hauts (Lampertheim, Haguenau, Sessenheim).
Dans le Haut-Rhin, les niveaux sont en hausse de +3 cm en bordure à Wintzenheim et de +8 cm en centre plaine à Hettenschlag. Ils sont en baisse partout ailleurs, de -9 cm à Habsheim, -13 cm à Illhaeusern ou Holtzwihr, -18 cm à Guémar ou Hésingue et de -21 à -24 cm pour Wittenheim, Fessenheim et Cernay. Les niveaux moyens mensuels varient de modérément bas pour Habsheim, autour de la moyenne pour Wintzenheim, à modérément hauts pour Holtzwihr, Cernay ou Illhaeusern, et hauts pour Guémar, Hettenschlag ou Fessenheim.

Sur la nappe de la craie, plus inertielle, les niveaux moyens mensuels varient encore de haut à très haut, les très hauts niveaux étant majoritaires et concernent les secteurs où l’inertie est la plus forte (comme à Hannogne-Saint-Rémy (08) ou à Vailly (10)). Par ailleurs, la tendance à la hausse sur la craie concerne encore plus de la moitié des points de suivi.

(Sources : APRONA, Délégation de bassin Rhin-Meuse)

Une liste des piézomètres de la région Grand est disponible en téléchargement ci-dessous. Le tableau contient des liens vers les informations relatives à chaque point de mesure.

Réservoirs


Pour les réservoirs et barrages de la région Grand Est, le niveau de remplissage fin novembre 2024 est de plus de 52% pour les retenues destinées à la navigation. En ce qui concerne les retenues destinées à l’alimentation en eau potable, le réservoir de Madine et la retenue de Michelbach affichent un taux de remplissage de l’ordre de 92%.
Pour les retenues destinées au soutien de l’étiage, le taux de remplissage reste à un niveau confortable de 99% pour le réservoir de Vieux Pré alors qu’il s’élève à seulement 47% pour le barrage de Kruth afin de pouvoir remplir sa mission d’écrêtage de crues.
Afin également de répondre à la double mission de soutien des étiages et de lutte contre les crues, les barrages-réservoirs du bassin de la Seine poursuivent leur vidange et affichent un taux de remplissage de 14%, proche de l’objectif de gestion.

Liens utiles…..

Vigicrues :
https://www.vigicrues.gouv.fr/

Le suivi de l’étiage :
http://www.grand-est.developpement-durable.gouv.fr/etiage-secheresse-r244.html

L’HydroPortail (anc. banque hydro), le portail des données quantitatives sur les cours d’eau :
https://hydro.eaufrance.fr/

Le portail d’accès aux données sur les eaux souterraines :
http://www.ades.eaufrance.fr/

Glossaire

BSH  :
Bulletin publié par la DREAL Grand Est qui présente mensuellement l’évolution de la ressource en eau.
Thème 1. Météorologie :

Évapotranspiration  :
Quantité d’eau consommée qui comprend d’une part l’eau transpirée par la plante, d’autre part l’évaporation directe à partir du sol, exprimée en millimètre.

Évapotranspiration Potentielle ETP :
Correspond à la quantité maximale d’eau transpirée par les végétaux et à l’évaporation du sol dans des conditions idéales.

Normale (météorologique) :
Moyenne de variables météorologiques calculées sur une période uniforme relativement longue choisie par consensus et telle qu’une moyenne établie sur toute période plus longue n’ait pas une valeur significativement différente. En météorologie, une période de 30 années a été retenue par l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM). Les périodes de référence furent 1901-1930, 1931-1960, 1951-1980, 1971-2000 , 1981-2010 et actuellement la période est 1991-2020.
Attention, à ne pas confondre avec la moyenne (voir définition dans ce glossaire).

Pluie efficace (ou bilan hydrique potentiel) :
Différence entre les cumuls de précipitations (RR) et l’évapotranspiration potentielle (ETP). Elle peut donc être négative.

RR (Rainfall Runoff) :
Cumul de précipitations, généralement exprimé en millimètre de pluie (mm).

Thème 2. Hydrologie :

Débit  :
Volume d’eau écoulé par unité de temps généralement exprimé en mètre cube par seconde (m3/s).

Débit de pointe de crue  :
Débit instantané maximum observé.

Débit minimum sur trois jours consécutifs (Q3J-N) :
Le Q3J-N (anciennement appelé VCN3 et aussi appelé débit de base) correspond au débit moyen minimal calculé sur 3 jours consécutifs sur une période donnée. La date du Q3J-N correspond au premier des trois jours considérés.
Débit moyen journalier (QMJ) :
Le débit moyen journalier correspond au volume écoulé sur une journée rapporté à l’unité de temps, et généralement exprimé en m3/s.

Hydraulicité mensuelle  :
Rapport du débit moyen du mois considéré à la moyenne historique du mois considéré. Elle permet de positionner un mois par rapport à un mois moyen.

Module mensuel  :
Moyenne de l’ensemble des débits moyen mensuels d’un mois considéré, calculé sur l’ensemble de la période d’observation de la station.

Thème 3. Piézométrie :

Aquifère (ou nappe d’eau souterraine) :
Formation géologique contenant de façon temporaire ou permanente de l’eau mobilisable, constituée de roches perméables et capables de la restituer naturellement et/ou par exploitation. On distingue deux types d’aquifères :
- Aquifère à nappe libre : l’aquifère reposant sur une couche très peu perméable est surmonté d’une zone non saturée en eau.
- Aquifère captif (ou nappe captive) : dans une nappe captive, l’eau souterraine est confinée entre deux formations très peu perméables. Lorsqu’un forage atteint une nappe captive, l’eau remonte dans le forage.

Niveau piézométrique  :
Niveau auquel peut monter l’eau d’une nappe dans un tube (le piézomètre) lorsqu’on réalise un forage. Ce niveau correspond à la pression de la nappe, il est généralement donné en mètres NGF.

Piézomètre  :
Tube foré dans le sol atteignant la nappe phréatique et permettant de mesurer son niveau. Certains puits ou forages qui ne sont plus exploités aujourd’hui servent également de piézomètres.

Thème 4. Statistique

Fréquence  :
Pourcentage de chance qu’un événement se produise sur une période donnée.

Fréquence quinquennale (respectivement décennale) sèche ou humide :
Valeur-seuil dépassée 20 % (respectivement 10 %) du temps.

Médiane  :
Valeur qui divise une séquence ordonnée de données en deux parties strictement égales. En l’absence de valeurs toutes similaires, la moitié des observations sera inférieure et l’autre moitié sera supérieure à la médiane. Elle est aussi appelée normale en hydrologie.

IPS (Indicateur Piézométrique standardisé) :
Il est défini sur une échelle dite « standard », sa valeur numérique varie entre –3 et +3 (sans unité), il facilite le calcul d’un indicateur global à partir d’un indicateur ponctuel, il permet d’avoir une vision homogène de l’état des nappes libres (ou captives) à l’échelle nationale.

Période de retour (ou durée de retour) :
Inverse de la fréquence, généralement exprimée en nombre d’années. Par exemple, pour une fréquence quinquennale (soit 20%, donc 1/5ème), la période de retour est de 5 ans.

Thème 5. Divers :

COTECO  :
Comité Technique de Coordination de l’EPTB Seine Grands Lacs.

EPTB Seine Grands Lacs  :
Etablissement Public Territorial de Bassin Seine Grands Lacs.

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