BSH Grand Est novembre 2025

Synthèse du mois


Sur le bassin Rhin-Meuse, la situation hydrologique générale de ce mois de novembre est influencée par un déficit pluviométrique conséquent, de l’ordre de -30% à l’échelle de la région Grand Est. Ce manque d’apport a entrainé une baisse des écoulements. Cependant, si les débits moyens mensuels (QMM) de novembre affichent une baisse par rapport au mois précédent, les hydraulicités restent encore en grande majorité proches des valeurs de saison. La situation la plus défavorable se retrouve sur les secteurs de la Seille et du Giessen, peu arrosés, qui affichent des hydraulicités de l’ordre de 0.5, soit un déficit d’écoulement de 50%. À l’inverse, les écoulements représentent le double des valeurs de saison sur le secteur de l’Ill amont qui a bénéficié des précipitations importantes qui ont balayé le relief haut-rhinois.

En ce qui concerne les débits minimaux sur trois jours consécutifs (Q3J-N), la situation reste globalement stable par rapport au mois précédent. La grande majorité des points de mesure affiche des valeurs supérieures au médian, voire même supérieures au quinquennal humide. Seuls les secteurs de la Seille, de la Vence, de la Moder et de la Sarre affichent des Q3J-N inférieurs au médian.

Sur les bassins de la Seine Normandie, la pluviométrie a été inférieure à la normale pour un mois de novembre avec un déficit moyen de 30 %. Le cumul des précipitations est hétérogène et compris entre 25 mm au nord de la Marne et 70 mm en Haute-Marne. Les hydraulicités sont proches de celles du mois d’octobre. Les valeurs sont majoritairement comprises entre 1.2 et 2.0.

En ce qui concerne les débits minimaux sur trois jours consécutifs (Q3J-N) en novembre, ils sont tous supérieurs à la médiane.

Concernant les eaux souterraines, la situation sur la région se maintient globalement malgré des précipitations déficitaires pour le mois de novembre.
Le département des Ardennes présente encore ce mois-ci la situation la moins favorable, avec des niveaux moyens mensuels encore bas sur les Calcaires du Jurassique .
Globalement sur le Grand Est, le niveau moyen mensuel est autour des normales de saison et moins d’un quart des points de suivi affichent une tendance à la baisse. Les niveaux bas ou très bas concernent 9% des points de suivi sur le Grand Est en ce mois de novembre.

Pluviométrie

Pour lire le résumé climatique mensuel de Météo-France, téléchargez le document ci dessous.

(Source : Météo-France)

Eaux superficielles

Hydraulicité


Sur le bassin du Rhin, les cumuls de précipitations observés durant le mois de novembre 2025 sont essentiellement survenues en deuxième partie de mois avec un gradient sud (excédentaire) nord (déficitaire). Les hydraulicités sur les stations du Haut-Rhin se situent dans les normales sur les cours d’eau issus du massif vosgien (hydraulicités proches de 1 sur la Lauch, la Thur, la Fecht et la Doller). Par contre, l’Ill amont à Didenheim avec des pluies excédentaires affiche une hydraulicité supérieure à 2. Les hydraulicités sont également supérieures aux normales (excédent d’environ 30%) dans l’Ill de plaine à Kogenheim et sur le Rhin à Lauterbourg. Dans le Bas-Rhin, des écoulements inférieurs aux normales sont généralement observés, les hydraulicités sont comprises entre 0.5 (déficit de 50%) sur le Giessen à Sélestat et 0.8 (déficit de 20%) sur la Bruche à Holtzheim ou la Moder à Schweighouse.

Sur le bassin de la Sarre, les pluies déficitaires observées en novembre impliquent une baisse généralisée des débits moyens mensuels sur la Sarre par rapport au mois d’octobre. A l’échelle du bassin une hydraulicité de 0.7 (déficit de 30%) est observée.

Sur le bassin de la Meuse, les cumuls de précipitations observés durant le mois de novembre 2025 sont inférieurs aux moyennes interannuelles sur l’intégralité du bassin. Cependant l’hydraulicité des stations du bassin sont proches du débit moyen mensuel interannuel voir légèrement excédentaire comme par exemple à Soulosse. Seul la station de La Francheville présente une hydraulicité déficitaire sur le bassin, de 0.5 (soit un déficit de 50%).

Sur le bassin de la Moselle, les cumuls de précipitations observés durant le mois de novembre 2025 sont inférieurs aux moyennes interannuelles sur l’intégralité du bassin, sauf sur la partie amont des Vosges où les précipitations sont proches de la normale. Sur l’intégralité du bassin, les stations présentent toutes une hydraulicité proche du débit moyen mensuel interannuel. Sur les affluents le bassin de l’Orne et de la Meurthe aval présente une l’hydraulicité de 0.8, soit un déficit de 20%. Le bassin de la Seille présente la situation la plus défavorable, avec une hydraulicité de 0.5 (soit un déficit de 50%) à la station de Nomeny.

Sur le bassin de la Seine-Normandie, les précipitations de ce mois de novembre ont été inférieures à la normale.
Les hydraulicités sont proches de celles du mois précédent et sont majoritairement comprises entre 1.2 et 2.0.
Les valeurs les plus basses relevées sont comprises entre 0.4 et 0.8, sur l’aval du territoire, aux stations de Verrières et Givry.

Débit moyen minimal enregistré pendant 3 jours consécutifs (Q3J-N)


Sur le bassin du Rhin, les débits moyens minimaux enregistrés pendant 3 jours consécutifs sont supérieurs à la quinquennale humide sur les stations de l’Ill ainsi que sur la Fecht et la Lauch. Des valeurs proches ou juste supérieures à la normale sont observées partout ailleurs.

Sur le bassin de la Sarre, les débits moyens minimaux enregistrés pendant 3 jours consécutifs sont supérieurs au médian sur la plupart des stations.

Sur le bassin de la Meuse, les débits moyens minimaux enregistrés pendant 3 jours consécutifs sont supérieurs au quinquennal humide sur la quasi totalité du bassin. Seules les stations de Chooz, et de Carignan sur la Chiers, présentent un Q3J-N supérieur au médian. La station de La Francheville reste toujours la station sur laquelle le Q3J-N est le plus faible du bassin et inférieur à la médiane.

Sur le bassin de la Moselle, les débits moyens minimaux enregistrés pendant 3 jours consécutifs pour ce mois de novembre sont proches du débit médian sur l’intégralité du bassin. Seule la station de Nomeny sur la Seille présente Q3J-N inférieur au médian.

Sur le bassin de la Seine-Normandie, les débits moyens minimaux enregistrés pendant 3 jours consécutifs pour ce mois de novembre sont proches de ceux du mois précédent et sont tous supérieurs à la médiane.
Les QJ3-N sont supérieurs au quinquennal humide sur l’amont de la Marne, de la Seine et de l’Aube.

Eaux souterraines

Concernant les nappes des Calcaires du Jurassique de Lorraine, la situation se maintient globalement sur la région, l’installation de la recharge hivernale semblant se confirmer avec des tendances majoritairement à la hausse. Le niveau moyen mensuel de ces nappes se situe en moyenne dans les normales de saison, certaines nappes affichant des niveaux modérément hauts, d’autres restant encore basses (comme à Brieulles-sur-Bar (08)), le département des Ardennes continuant à être moins favorisé par les précipitations et les pluies efficaces depuis le mois de février.

La nappe des Grès du Trias inférieur présente une situation stable, avec en moyenne un niveau moyen mensuel qui approche les normales de saison.
Les niveaux moyens mensuels sont plutôt modérément bas dans la partie nord (Gélacourt (54) ou Celles-sur-Plaine (88)) mais sont, plus au sud, dans les normales (Grandvillers (88)) voire modérément hauts (Plombières-les-Bains (88)).

Les niveaux moyens de novembre sont en hausse presque partout en Alsace par rapport au mois d’octobre.
Dans le Bas-Rhin, les niveaux sont en hausse au nord, autour de +20 cm à Sessenheim et Haguenau, près de +40 cm à Wissembourg, quasi stables entre +1 et +4 cm au nord de Strasbourg, ainsi qu’à Baldenheim, et autour de +10 cm à Lipsheim, Griesheim et Rossfeld. Les niveaux moyens mensuels remontent autour de la moyenne en bordure à Griesheim, et varient ailleurs entre des niveaux modérément hauts et hauts. Le secteur de Baldenheim reste très haut comme les 2 mois précédents.
Dans le Haut-Rhin, les niveaux sont partout en hausse, à l’exception des secteurs le long du Rhin, comme à Fessenheim (-10 cm). Les hausses varient au nord de +5 cm (Wintzenheim) à +12 cm (Holtzwihr), +18 cm en centre plaine, entre +14 cm (Habsheim) et +22 cm (Hésingue) dans le sud, +29 cm à Wittenheim, jusqu’à +65 cm à Cernay (Thur). Les niveaux moyens mensuels sont stables ou remontent par rapport au mois dernier, avec des niveaux autour de la moyenne à Habsheim, modérément hauts à Wintzenheim et Cernay, toujours hauts à Fessenheim, Holtzwihr, Illhaeusern et désormais aussi en centre plaine à Hettenschlag. Les secteurs de Guémar, Wittenheim et Hésingue sont classés très hauts pour la saison.

Sur la nappe de la craie, avec des précipitations déficitaires depuis deux mois sur le secteur, la recharge s’installe difficilement. Les tendances évoluent peu : la moitié des piézomètres affichent encore des tendances à la baisse.
En moyenne, le niveau moyen mensuel recule par rapport au mois d’octobre et se situe à un niveau modérément bas pour la saison.
Les niveaux moyens mensuels s’échelonnent de bas (comme à Hannogne-Saint-Rémy (08) ou à Saint-Etienne-sur-Suippe (51)), voire très bas (Vanault-le-Châtel (51)) à modérément hauts (Linthelles (51) ou Villeloup (10)).

(Sources : APRONA, DREAL Délégation de bassin Rhin-Meuse)


Une liste des piézomètres de la région Grand est disponible en téléchargement ci-dessous. Le tableau contient des liens vers les informations relatives à chaque point de mesure.

Réservoirs


Pour les réservoirs et barrages de la région Grand Est, le niveau de remplissage fin novembre 2025 est de plus de 43% pour les retenues destinées à la navigation. En ce qui concerne les retenues destinées à l’alimentation en eau potable, le réservoir de Madine et la retenue de Michelbach affichent un taux de remplissage de 82%.
Pour les retenues destinées au soutien de l’étiage, le taux de remplissage du réservoir de Vieux Pré affiche plus de 88% alors qu’il baisse à 40% pour le barrage de Kruth qui se prépare à sa mission d’écrétage de crues.
Afin également de répondre à la double mission de soutien des étiages et de lutte contre les crues, les barrages-réservoirs du bassin de la Seine poursuivent leur vidange et affichent un taux de remplissage de 16%, ce qui est conforme à l’objectif de gestion pour une fin novembre.

Liens utiles…..

Vigicrues :
https://www.vigicrues.gouv.fr/

Le suivi de l’étiage :
http://www.grand-est.developpement-durable.gouv.fr/etiage-secheresse-r244.html

L’HydroPortail (anc. banque hydro), le portail des données quantitatives sur les cours d’eau :
https://hydro.eaufrance.fr/

Le portail d’accès aux données sur les eaux souterraines :
http://www.ades.eaufrance.fr/

Glossaire

BSH  :
Bulletin publié par la DREAL Grand Est qui présente mensuellement l’évolution de la ressource en eau.
Thème 1. Météorologie :

Évapotranspiration  :
Quantité d’eau consommée qui comprend d’une part l’eau transpirée par la plante, d’autre part l’évaporation directe à partir du sol, exprimée en millimètre.

Évapotranspiration Potentielle ETP :
Correspond à la quantité maximale d’eau transpirée par les végétaux et à l’évaporation du sol dans des conditions idéales.

Normale (météorologique) :
Moyenne de variables météorologiques calculées sur une période uniforme relativement longue choisie par consensus et telle qu’une moyenne établie sur toute période plus longue n’ait pas une valeur significativement différente. En météorologie, une période de 30 années a été retenue par l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM). Les périodes de référence furent 1901-1930, 1931-1960, 1951-1980, 1971-2000 , 1981-2010 et actuellement la période est 1991-2020.
Attention, à ne pas confondre avec la moyenne (voir définition dans ce glossaire).

Pluie efficace (ou bilan hydrique potentiel) :
Différence entre les cumuls de précipitations (RR) et l’évapotranspiration potentielle (ETP). Elle peut donc être négative.

RR (Rainfall Runoff) :
Cumul de précipitations, généralement exprimé en millimètre de pluie (mm).

Thème 2. Hydrologie :

Débit  :
Volume d’eau écoulé par unité de temps généralement exprimé en mètre cube par seconde (m3/s).

Débit de pointe de crue  :
Débit instantané maximum observé.

Débit minimum sur trois jours consécutifs (Q3J-N) :
Le Q3J-N (anciennement appelé VCN3 et aussi appelé débit de base) correspond au débit moyen minimal calculé sur 3 jours consécutifs sur une période donnée. La date du Q3J-N correspond au premier des trois jours considérés.
Débit moyen journalier (QMJ) :
Le débit moyen journalier correspond au volume écoulé sur une journée rapporté à l’unité de temps, et généralement exprimé en m3/s.

Hydraulicité mensuelle  :
Rapport du débit moyen du mois considéré à la moyenne historique du mois considéré. Elle permet de positionner un mois par rapport à un mois moyen.

Module mensuel  :
Moyenne de l’ensemble des débits moyen mensuels d’un mois considéré, calculé sur l’ensemble de la période d’observation de la station.

Thème 3. Piézométrie :

Aquifère (ou nappe d’eau souterraine) :
Formation géologique contenant de façon temporaire ou permanente de l’eau mobilisable, constituée de roches perméables et capables de la restituer naturellement et/ou par exploitation. On distingue deux types d’aquifères :
- Aquifère à nappe libre : l’aquifère reposant sur une couche très peu perméable est surmonté d’une zone non saturée en eau.
- Aquifère captif (ou nappe captive) : dans une nappe captive, l’eau souterraine est confinée entre deux formations très peu perméables. Lorsqu’un forage atteint une nappe captive, l’eau remonte dans le forage.

Niveau piézométrique  :
Niveau auquel peut monter l’eau d’une nappe dans un tube (le piézomètre) lorsqu’on réalise un forage. Ce niveau correspond à la pression de la nappe, il est généralement donné en mètres NGF.

Piézomètre  :
Tube foré dans le sol atteignant la nappe phréatique et permettant de mesurer son niveau. Certains puits ou forages qui ne sont plus exploités aujourd’hui servent également de piézomètres.

Thème 4. Statistique

Fréquence  :
Pourcentage de chance qu’un événement se produise sur une période donnée.

Fréquence quinquennale (respectivement décennale) sèche ou humide :
Valeur-seuil dépassée 20 % (respectivement 10 %) du temps.

Médiane  :
Valeur qui divise une séquence ordonnée de données en deux parties strictement égales. En l’absence de valeurs toutes similaires, la moitié des observations sera inférieure et l’autre moitié sera supérieure à la médiane. Elle est aussi appelée normale en hydrologie.

IPS (Indicateur Piézométrique standardisé) :
Il est défini sur une échelle dite « standard », sa valeur numérique varie entre –3 et +3 (sans unité), il facilite le calcul d’un indicateur global à partir d’un indicateur ponctuel, il permet d’avoir une vision homogène de l’état des nappes libres (ou captives) à l’échelle nationale.

Période de retour (ou durée de retour) :
Inverse de la fréquence, généralement exprimée en nombre d’années. Par exemple, pour une fréquence quinquennale (soit 20%, donc 1/5ème), la période de retour est de 5 ans.

Thème 5. Divers :

COTECO  :
Comité Technique de Coordination de l’EPTB Seine Grands Lacs.

EPTB Seine Grands Lacs  :
Etablissement Public Territorial de Bassin Seine Grands Lacs.

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