BSH Grand Est octobre 2022

Synthèse du mois


Dans le bassin Rhin-Meuse, malgré les températures douces, voire même chaudes de ce mois d’octobre, les précipitations irrégulières et les passages orageux ont été suffisamment efficaces pour améliorer les écoulements dans les cours d’eau et la situation hydrologique générale s’améliore par rapport au mois précédent.
Les débits moyens mensuels affichent une amélioration sensible par rapport à ceux observés en septembre. La situation la plus favorable se retrouve sur les secteurs de la plaine alsacienne et sur les cours d’eau alimentés par l’est du massif vosgien qui proposent une hydraulicité conforme, voire même supérieure aux normales de saison. Sur les autres secteurs, le déficit d’écoulement n’est pas encore totalement résorbé.
En ce qui concerne les débits minimaux sur trois jours consécutifs (VCN3), si la situation s’améliore également par rapport au mois précédent, les VCN3 sont encore en grande majorité inférieurs au médian.


Sur les bassins de la Seine Normandie, la pluviométrie a été légèrement excédentaire au cours de ce mois d’octobre avec un excédent global de l’ordre de 10 %.
Le cumul des précipitations est compris entre 50 mm dans la Marne, dans les Ardennes et 100 mm dans le nord de la Haute-Marne.
La situation pour les hydraulicités s’améliore légèrement par rapport au mois précédent mais est hétérogène avec des valeurs comprises entre 0,8 et 1,2 sur l’amont et entre 0,2 et 0,4 sur l’aval.
En ce qui concerne les débits de base, on observe aussi une hétérogénéité avec des VCN3 supérieurs au quinquennal humide sur l’amont et inférieurs au décennal sec sur l’aval.

Concernant les eaux souterraines, l’évolution des niveaux moyens des nappes de la région pour le mois d’octobre est globalement en hausse par rapport au mois précédent, sauf sur les nappes inertielles (notamment la nappe de la craie de Champagne, le sud de la nappe d’Alsace et la nappe des grès du Trias inférieur). La recharge des nappes semble donc s’installer, sauf sur les nappes inertielles. Les valeurs moyennes restent cependant encore globalement en dessous des normales, surtout sur les nappes inertielles, la recharge démarrant à peine n’effaçant pas encore les impacts de l’étiage sévère qui s’achève.

Pluviométrie

Bilan des précipitations du mois :
Ce mois d’octobre a été extrêmement doux, voire chaud surtout à partir du 14 et normalement arrosé. Les passages pluvieux et orageux ont été irréguliers sur l’ensemble des départements de la région Grand Est, se concentrant principalement en tout début de mois le 1er et le 2, du 10 au 24 où les orages se sont manifestés,
et le 31. Les cumuls mensuels de précipitations relevés pour les stations du réseau sur la région Grand Est sont compris entre 49,5 mm à Ham-sur-Meuse (08) et 254,7 mm à Sewen-Lac d’Alfeld-SAPC (68, alt. 620 m.).
A l’échelle de la région, le bilan pluviométrique présente un excédent de 10 %.
A l’échelle des départements, les cumuls mensuels agrégés sont déficitaires de 15 % dans les Ardennes à excédentaires de 30 % en Moselle.
Situation depuis le début de l’année hydrologique (septembre dernier) :
Le cumul de précipitations agrégées sur la région est de 187 mm, ce qui représente un excédent d’à peine 25 %, et place cette période au 11ème rang des plus humides depuis 1958.

Précipitations efficaces – Bilan hydrique potentiel

Précipitations efficaces du mois :
Les précipitations efficaces sont partout positives, comprises entre 25 et 50 mm et dépassant 100 mm sur le massif vosgien.

Situation depuis le début de l’année hydrologique (septembre dernier) :
Les précipitations efficaces sont partout positives, comprises entre 50 et 100 mm pour les régions les moins arrosées et jusque 200 à 300 mm sur le massif vosgien.

Humidité des sols superficiels

Situation au 1er novembre :
Les sols se sont très nettement humidifiés au cours du mois. Ils sont saturés sur le massif des Vosges et se rapprochent de la saturation vers le plateau de Langres et de la Vôge. Malgré cette évolution, l’indice d’humidité des sols reste encore assez bas dans la plaine haut-rhinoise, dans la région de Nancy et de Toul, de la Woëvre et du Pays de Montmédy, de la Champagne humide, le sud-ouest des Ardennes et l’ouest de la Marne. Comparé à la normale, cet indice est en excédent seulement dans le nord du Bas-Rhin, le massif Vosgien et vers le plateau de Langres, le Nogentais et vers le sud de la Woëvre.

(Source : Météo-France)

Eaux superficielles


Sur le bassin du Rhin, les débits moyens mensuels observés durant le mois d’octobre 2022 poursuivent la tendance à la hausse entamée en septembre.
Le cumul pluviométrique moyen en Alsace est conforme aux normales.
Les hydraulicités sur la Doller et la Thur sont légèrement excédentaires (+20%) alors que l’Ill amont ou la Lauch restent plutôt déficitaires de 40% en moyenne.
Le centre Alsace, l’Ill de plaine, le Rhin et les cours d’eau du Nord Alsace proposent des écoulements conformes à un début d’Automne, en dehors de la Zorn encore légèrement déficitaire.

Sur le bassin de la Sarre, les hydraulicités des cours d’eau étudiés poursuivent également leur hausse par rapport au mois Septembre.
Toutefois, malgré des précipitations excédentaires (+10%) durant le mois d’octobre 2022, l’hydraulicité moyenne à l’échelle du bassin reste déficitaire de 30%.

Sur le bassin de la Meuse, les débits moyens mensuels observés durant le mois d’octobre 2022 restent à la hausse, grâce aux précipitations supérieures à la normale pour ce mois d’octobre.
Cependant l’hydraulicité du bassin reste déficitaire, un déficit de 70% pour l’amont du bassin à Goncourt et un déficit de 40% pour les situation les plus favorables à Sedan et Chooz.

Sur le bassin de la Moselle, les précipitations supérieures à la normale pour ce mois d’octobre, permettent aux station de la Moselle amont (Rupt sur Moselle et Tonnoy) d’avoir des hydraulicités excédentaires.
Le reste du bassin présente un déficit moyen d’environ 50%.

Sur les bassins de la Seine Normandie, les précipitations sont proches de la normale au cours de ce mois d’octobre.
La situation s’améliore légèrement par rapport celle du mois de septembre avec des hydraulicités qui restent globalement comprises entre 0.4 et 0.8.
Mais la situation n’est pas homogène sur le territoire, en effet sur l’amont, les hydraulicités sont comprises entre 0,8 et 1,2 (Villiers-sur-Suize, Mussey-sur-Marne, Bar-sur-Aube). Alors que sur l’aval, elles sont comprises entre 0,2 et 0,4 (Chevrières, Givry et Montmirail).

Sur le bassin du Rhin, le débit moyen minimal enregistré pendant 3 jours consécutifs s’améliore par rapport aux mois précédents.
De nombreuses stations s’approchent maintenant des normales, ou restent légèrement inférieures au médian.

Sur le bassin de la Sarre, le débit moyen minimal enregistré pendant 3 jours consécutifs est proche des moyennes interannuelles sur la partie amont, et légèrement inférieur aux moyennes sur l’Eichel et la Sarre aval.

Sur le bassin de la Meuse, le débit moyen minimal enregistré pendant 3 jours consécutifs s’améliore légèrement, la situation est contrastée à l’amont avec un débit supérieur à la médiane pour le Vair à Soulosse-sous-Saint-Élophe alors que les débits restent faibles sur la Meuse à Goncourt.
Pour le reste du bassin la situation est homogène et les débits sont inférieurs aux débits médians.

Sur le bassin de la Moselle, la situation est aussi contrastée, le débit moyen minimal enregistré pendant 3 jours consécutifs est supérieur au médian sur la Moselle amont (Rupt sur Moselle et Tonnoy), alors que pour le reste du bassin tous les débits restent inférieurs aux débits médians.

Sur les bassins de la Seine Normandie, les VCN3 sont globalement en hausse par rapport au mois de septembre mais la situation est très hétérogène sur le territoire.
Les débits de base des stations amont (Villiers-sur-Suize, Bar-sur-Aube) sont supérieurs au quinquennal humide. Au contraire, sur l’aval du territoire, la situation est plus dégradée avec des VCN3 inférieurs au décennal sec aux stations de Chevrières, Givry et Montmirail.

Eaux souterraines

SEBP>


L’évolution des niveaux moyens des nappes des calcaires du Jurassique de Lorraine pour le mois d’octobre est globalement en hausse par rapport au mois précédent. La recharge des nappes semblent s’installer sur ces nappes calcaires. Les valeurs moyennes restent cependant encore globalement en dessous des normales, la recharge démarrant à peine n’effaçant pas encore les impacts de l’étiage sévère qui s’achève.

Les niveaux moyens d’octobre sont majoritairement en hausse par rapport à ceux du mois dernier en Alsace, avec encore quelques secteurs de bordures en baisse.
Dans le Bas-Rhin, la hausse est quasi généralisée, de +7 à +10 cm en bordure à Griesheim et Lampertheim, autour de +20 cm au nord (Sessenheim et Wissembourg) et à Reichstett, jusqu’à + 35 cm à Haguenau et Lipsheim. Les niveaux restent encore très bas à Griesheim et bas à Weitbruch, mais avec les précipitations enregistrées, ils se situent à nouveau autour de la moyenne sur la partie nord (Sessenheim et Wissembourg), ainsi que plus au sud à Lipsheim ou Rossfeld, et même modérément hauts à Haguenau ou Baldenheim.
Dans le Haut-Rhin, la moitié nord est en hausse, de +18 cm à Holtzwihr et Hettenschlag, jusqu’à +24 cm à Wintzenheim. Certains secteurs de bordures sont encore en baisse, de -7 cm à Cernay (Thur), jusqu’à -11 cm à Habsheim (Sundgau oriental) et aussi à Fessenheim (Rhin). Les niveaux restent en dessous des normales de saison, en variant autour de la moyenne à Illhaeusern, Wittenheim ou Hésingue, modérément bas à Holtzwihr et Fessenheim, et toujours bas à Wintzenheim, Hettenschlag et Cernay. Seul le Sundgau oriental affiche encore des niveaux bas dans le département.

Concernant la nappe de la craie, la décharge de la nappe se poursuit, avec des niveaux moyens sur le mois d’octobre qui restent majoritairement sous les normales, avec des valeurs variant globalement de modérément bas à bas, voire très basses à Bussy-Le-Château (51) et Saint-Etienne-sur-Suippe (51).


Une liste des piézomètres de la région Grand est disponible en téléchargement ci-dessous. Le tableau contient des liens vers les informations relatives à chaque point de mesure.

Réservoirs


Pour les réservoirs et barrages de la région Grand Est, le niveau de remplissage fin octobre est de l’ordre de 25% pour les retenues destinées à la navigation. En ce qui concerne les retenues destinées à l’alimentation en eau potable, le réservoir de Madine et la retenue de Michelbach affichent un taux de remplissage de l’ordre de 74%. Pour les retenues destinées au soutien de l’étiage, le taux de remplissage est de 76% pour le réservoir de Vieux Pré et d’environ 5% pour le barrage de Kruth. Les barrages-réservoirs du bassin de la Seine affichent un taux de remplissage de 19%, conforme à l’objectif de gestion.
A noter que la retenue de Bouzey est en cours de vidange totale pour permettre la réalisation de travaux.

Liens utiles…..


Vigicrues :
https://www.vigicrues.gouv.fr/

Le suivi de l’étiage :
http://www.grand-est.developpement-durable.gouv.fr/etiage-secheresse-r244.html

La banque hydro :
http://hydro.eaufrance.fr/

Le portail d’accès aux données sur les eaux souterraines :
http://www.ades.eaufrance.fr/

Glossaire

Thème 1. Météorologie :

Évapotranspiration :
Quantité d’eau consommée qui comprend d’une part l’eau transpirée par la plante, d’autre part l’évaporation directe à partir du sol, exprimée en millimètre.

Évapotranspiration Potentielle ETP :
Correspond à la quantité maximale d’eau transpirée par les végétaux et à l’évaporation du sol dans des conditions idéales.

Normale (météorologique) :
Moyenne de variables météorologiques calculées sur une période uniforme relativement longue choisie par consensus et telle qu’une moyenne établie sur toute période plus longue n’ait pas une valeur significativement différente. En météorologie, une période de 30 années a été retenue par l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM). Les périodes de référence furent 1901-1930, 1931-1960, 1951-1980, et actuellement la période est 1971-2000.
Attention, à ne pas confondre avec la moyenne (voir définition dans ce glossaire).

Pluie efficace (ou bilan hydrique potentiel) :
Différence entre les cumuls de précipitations (RR) et l’évapotranspiration potentielle (ETP). Elle peut donc être négative.

RR (Rainfall Runoff) :
Cumul de précipitations, généralement exprimé en millimètre de pluie (mm).

Thème 2. Hydrologie :

Débit  :
Volume d’eau écoulé par unité de temps généralement exprimé en mètre cube par seconde (m3/s).

Débit de pointe de crue :
Débit instantané maximum observé.

Débit de base (VCN 3) :
Le VCN 3 correspond au débit moyen minimal calculé sur 3 jours consécutifs sur une période donnée. La date du VCN3 correspond au premier des trois jours considérés.

Débit moyen journalier (QMJ) :
Le débit moyen journalier correspond au volume écoulé sur une journée rapporté à l’unité de temps, et généralement exprimé en m3/s.

Hydraulicité mensuelle :
Rapport du débit moyen du mois considéré à la moyenne historique du mois considéré. Elle permet de positionner un mois par rapport à un mois moyen.

Module mensuel :
Moyenne de l’ensemble des débits moyen mensuels d’un mois considéré, calculé sur l’ensemble de la période d’observation de la station.

Thème 3. Piézométrie :

Aquifère (ou nappe d’eau souterraine) :
Formation géologique contenant de façon temporaire ou permanente de l’eau mobilisable, constituée de roches perméables et capables de la restituer naturellement et/ou par exploitation. On distingue deux types d’aquifères :
- Aquifère à nappe libre : l’aquifère reposant sur une couche très peu perméable est surmonté d’une zone non saturée en eau.
- Aquifère captif (ou nappe captive) : dans une nappe captive, l’eau souterraine est confinée entre deux formations très peu perméables. Lorsqu’un forage atteint une nappe captive, l’eau remonte dans le forage.

Niveau piézométrique :
Niveau auquel peut monter l’eau d’une nappe dans un tube (le piézomètre) lorsqu’on réalise un forage. Ce niveau correspond à la pression de la nappe, il est généralement donné en mètres NGF.

Piézomètre :
Tube foré dans le sol atteignant la nappe phréatique et permettant de mesurer son niveau. Certains puits ou forages qui ne sont plus exploités aujourd’hui servent également de piézomètres.

Thème 4. Statistique

Fréquence :
Pourcentage de chance qu’un événement se produise sur une période donnée.

Fréquence quinquennale (respectivement décennale) sèche ou humide :
Valeur-seuil dépassée 20 % (respectivement 10 %) du temps.

Médiane :
Valeur qui divise une séquence ordonnée de données en deux parties strictement égales. En l’absence de valeurs toutes similaires, la moitié des observations sera inférieure et l’autre moitié sera supérieure à la médiane. Elle est aussi appelée normale en hydrologie.

IPS (Indicateur Piézométrique standardisé) :
Il est défini sur une échelle dite « standard », sa valeur numérique varie entre –3 et +3 (sans unité), il facilite le calcul d’un indicateur global à partir d’un indicateur ponctuel, il permet d’avoir une vision homogène de l’état des nappes libres (ou captives) à l’échelle nationale.

Période de retour (ou durée de retour) :
Inverse de la fréquence, généralement exprimée en nombre d’années. Par exemple, pour une fréquence quinquennale (soit 20%, donc 1/5ème), la période de retour est de 5 ans.

COTECO :
Comité Technique de Coordination de l’EPTB Seine Grands Lacs.

EPTB Seine Grands Lacs :
Etablissement Public Territorial de Bassin Seine Grands Lacs.

Partager la page

S'abonner