BSH Grand Est octobre 2025
Synthèse du mois
Sur le bassin Rhin-Meuse, la situation hydrologique générale reste relativement stable par rapport au mois précédent, entretenue par la pluviométrie proche de la normale de ce mois d’octobre.
Ainsi, les débits moyens mensuels (QMM) restent globalement supérieurs aux valeurs de saison. La situation la plus favorable se retrouve sur les bassins alimentés directement par le relief vosgien, particulièrement arrosé durant la troisième décade. Les valeurs extrêmes se retrouvent sur le secteur de la Meuse amont qui affiche des écoulements de l’ordre du triple de la normale pour un mois d’octobre. A l’inverse, la situation la plus défavorable se retrouve sur les secteurs de l’Orne et de la Vence avec des hydraulicités inférieures à 0.7 (déficit d’écoulement supérieur à 30%).
En ce qui concerne les débits minimaux sur trois jours consécutifs (Q3J-N), en dépit de la longue période anticyclonique qui a procuré un temps quasi sec sur une grande partie de la région du 06 au 18, la grande majorité des points de mesure affiche des valeurs supérieures au médian, voire même supérieures au quinquennal humide.
Sur les bassins de la Seine Normandie, la pluviométrie a été légèrement supérieure à la normale pour un mois d’octobre avec un excédent moyen de 5 %.
Le cumul des précipitations est très hétérogène et compris entre 40 mm dans la Marne et 105 mm en Haute-Marne.
Les hydraulicités sont proches de celles du mois de septembre. Les valeurs sont majoritairement comprises entre 1.2 et 2.0.
En ce qui concerne les débits minimaux sur trois jours consécutifs (Q3J-N) en octobre, ils sont très majoritairement supérieurs au quinquennal humide.
Concernant les eaux souterraines, les pluies du mois d’octobre, plus disparates qu’en septembre, contribuent néanmoins à la fin de la période de vidange et les tendances à la hausse se multiplient sur les points de suivi.
Aussi, avec ces pluies efficaces, la situation continue à s’améliorer sur l’ensemble du territoire, le département des Ardennes présentant toutefois la situation la moins favorable, avec des niveaux moyens mensuels sur les Calcaires du Jurassique encore bas globalement, mais avec une tendance qui commence à s’inverser.
Globalement sur le Grand Est, le niveau moyen mensuel est autour des normales de saison et moins d’un quart des points de suivi affichent une tendance à la baisse. Les niveaux bas ou très bas ne concernent plus que 7% des points de suivi sur le Grand Est en ce mois d’octobre.
Pluviométrie
Pour lire le résumé climatique mensuel de Météo-France, téléchargez le document ci dessous.
Eaux superficielles
Hydraulicité
Sur le bassin du Rhin, les cumuls de précipitations observés durant le mois d’octobre 2025 sont supérieurs aux moyennes interannuelles pour le troisième mois consécutif. Les débits moyens observés en octobre 2025 poursuivent leur hausse entamée en août sur toutes les stations étudiées à l’exception du Rhin à Lauterbourg qui se maintient. Les hydraulicités sur les stations du Haut-Rhin sont comprises entre 2 et 2.8 soit des écoulements plus de deux fois supérieurs à la normale pour un mois d’octobre. Les hydraulicités sont également supérieures aux normales dans le Bas-Rhin, notamment sur la Bruche, le Giessen et l’Ill de plaine. Plus au nord, des écoulements conformes aux normales sont observés sur la Moder et la Zorn.
Sur le bassin de la Sarre, les débits moyens observés pour le mois d’octobre se maintiennent par rapport au mois dernier et sont de 10% supérieurs aux moyennes interannuelles pour un mois d’octobre (hydraulicité moyenne de 1.1 à l’échelle du bassin).
Sur le bassin de la Meuse, les cumuls de précipitations observés durant le mois d’octobre 2025 sont supérieurs aux moyennes interannuelles sur la partie amont du bassin. Sur la Meuse amont, en réponse aux précipitations, les stations présentent toutes une hydraulicité très excédentaire. Sur le reste du bassin les stations présentent une hydraulicité excédentaire ou proche du débit moyen mensuel interannuel. Seul la station de La Francheville présente une hydraulicité déficitaire sur le bassin, de 0.6 (soit un déficit de 40%).
Sur le bassin de la Moselle, les cumuls de précipitations observés durant le mois d’octobre 2025 sont supérieurs aux moyennes interannuelles sur la partie Vosgienne. Sur toute la partie amont du bassin, l’hydraulicité est à la hausse comme le mois dernier, et les stations présentent toutes une hydraulicité excédentaire ou proche du débit moyen mensuel interannuel. Seul le bassin de l’Orne, qui n’a pas pu bénéficier de précipitations significatives, présente une l’hydraulicité de 0.7, soit un déficit de 30%
Sur le bassin de la Seine-Normandie, les précipitations de ce mois d’octobre sont proche de la normale mais très hétérogènes.
Les hydraulicités sont en légère hausse par rapport à celles du mois précédent et sont majoritairement comprises entre 1.2 et 2.0.
Les valeurs les plus basses relevées sont comprises entre 0.4 et 0.8, sur l’aval du territoire, aux stations de Verrières et Givry.
Les hydraulicités les plus élevées, supérieures à 2.0 sont observées à Villiers-sur-Suize, Mussey-sur-Marne, Bar-sur-Seine et Bar-sur-Aube.
Débit moyen minimal enregistré pendant 3 jours consécutifs (Q3J-N)
Sur le bassin du Rhin, les débits moyens minimaux enregistrés pendant 3 jours consécutifs sont assez contrastés selon les bassins versants. Des débits de base supérieurs à la quinquennale humide sont observés sur les stations du Haut-Rhin et de l’Ill, alors que ceux sur la Zorn ou la Moder sont proches du médian.
Sur le bassin de la Sarre, les débits moyens minimaux enregistrés pendant 3 jours consécutifs sont supérieurs aux valeurs médianes sur la partie amont et proches des moyennes sur sa partie aval.
Sur le bassin de la Meuse, les débits moyens minimaux enregistrés pendant 3 jours consécutifs sont hétérogènes, cela s’explique par une réponse à la pluie plus lente sur les parties aval du bassin et un cumul de précipitations moins important qu’en amont. En effet, les Q3J-N sont supérieurs à la quinquennale humide en amont alors qu’ils sont plutôt proches ou légèrement supérieurs au médian en aval. Seule la station de La Francheville présente un Q3J-N inférieur au médian du fait d’un manque de précipitation localement sur les Ardennes.
Sur le bassin de la Moselle, les débits moyens minimaux enregistrés pendant 3 jours consécutifs pour ce mois d’octobre sont supérieurs à la quinquennale humide en amont et proche du débit médian pour le reste du bassin.
Sur le bassin de la Seine-Normandie, les débits moyens minimaux enregistrés pendant 3 jours consécutifs pour ce mois d’octobre sont en amélioration par rapport au mois précédent et sont très majoritairement supérieurs au quinquennal humide.
Cependant, ils sont très hétérogènes entre l’amont et l’aval du territoire.
Les QJ3-N sont supérieurs au quinquennal humide sur l’amont de la Marne de la Seine et de l’Aube mais inférieurs au médian à Chevières et Soudron.
Eaux souterraines
La nappe des Grès du Trias inférieur présente une situation stable, voire en légère hausse.
En moyenne, le niveau moyen mensuel se situe autour des normales de saison, et s’échelonne de modérément bas (Gélacourt (54) ou Celles-sur-Plaine (88)) à modérément haut (Grandvillers (88)) voire haut (Plombières-les-Bains (88)).
Les niveaux moyens d’octobre sont majoritairement en hausse par rapport au mois dernier en Alsace.
Dans le Bas-Rhin, les niveaux sont en hausse de +20 à +30 cm au nord (de Wissembourg à Haguenau), +18 cm à Lipsheim, +15 cm en bordure à Griesheim, +10 cm à Reichstett et Rossfeld, +6 cm à Lampertheim. Ils restent stables à Weitbruch. Les niveaux moyens mensuels sont toujours modérément bas en bordure à Griesheim, et varient ailleurs entre des niveaux modérément hauts et hauts. Seul le secteur de Baldenheim se maintient en très haut.
Dans le Haut-Rhin, les niveaux sont également pour la plupart en hausse, avec +30 cm en bordure à Wintzenheim et en centre plaine (Hettenschlag), +16 cm à Wittenheim, entre +10 et +6 cm à Guémar, Holtzwihr ou Hésingue. Les niveaux sont quasi stables à Illhaeusern ou dans le Sundgau oriental (Habsheim) et en légère baisse le long du Rhin (-6 cm à Fessenheim). Les niveaux moyens mensuels restent modérément bas à Habsheim et autour de la moyenne à Wintzenheim et Cernay. Elles remontent en modérément haut à Hettenschlag, alors que les autres secteurs varient entre des niveaux hauts (Illhaeusern, Holtzwihr, Fessenheim, Wittenheim) et très hauts pour Guémar et Hésingue.
Sur la nappe de la craie, globalement moins réactive aux précipitations, l’amorce d’une recharge semble néanmoins se dessiner avec une situation qui s’inverse doucement et des tendances à la hausse qui se multiplient.
En moyenne, le niveau moyen mensuel se rapproche des normales de saison.
Les niveaux moyens mensuels s’échelonnent de bas (comme à Hannogne-Saint-Rémy (08) ou à Saint-Etienne-sur-Suippe (51)) à modérément hauts (Linthelles (51) ou Villeloup (10)).
(Sources : APRONA, DREAL Délégation de bassin Rhin-Meuse)
Une liste des piézomètres de la région Grand est disponible en téléchargement ci-dessous. Le tableau contient des liens vers les informations relatives à chaque point de mesure.
Réservoirs
Pour les réservoirs et barrages de la région Grand Est, le niveau de remplissage fin octobre 2025 est de plus de 45% pour les retenues destinées à la navigation. En ce qui concerne les retenues destinées à l’alimentation en eau potable, le réservoir de Madine et la retenue de Michelbach affichent un taux de remplissage de plus de 80%.
Pour les retenues destinées au soutien de l’étiage, le taux de remplissage du réservoir de Vieux Pré affiche près de 87% alors qu’il qu’il baisse à 42% pour le barrage de Kruth qui se prépare à sa mission d’écrêtage de crues.
Afin également de répondre à la double mission de soutien des étiages et de lutte contre les crues, les barrages-réservoirs du bassin de la Seine poursuivent leur vidange et affichent un taux de remplissage de 21%, ce qui est légèrement supérieur à l’objectif de gestion pour une fin octobre.
Liens utiles…..
Vigicrues :
https://www.vigicrues.gouv.fr/
Le suivi de l’étiage :
http://www.grand-est.developpement-durable.gouv.fr/etiage-secheresse-r244.html
L’HydroPortail (anc. banque hydro), le portail des données quantitatives sur les cours d’eau :
https://hydro.eaufrance.fr/
Le portail d’accès aux données sur les eaux souterraines :
http://www.ades.eaufrance.fr/
Glossaire
BSH :
Bulletin publié par la DREAL Grand Est qui présente mensuellement l’évolution de la ressource en eau.
Thème 1. Météorologie :
Évapotranspiration :
Quantité d’eau consommée qui comprend d’une part l’eau transpirée par la plante, d’autre part l’évaporation directe à partir du sol, exprimée en millimètre.
Évapotranspiration Potentielle ETP :
Correspond à la quantité maximale d’eau transpirée par les végétaux et à l’évaporation du sol dans des conditions idéales.
Normale (météorologique) :
Moyenne de variables météorologiques calculées sur une période uniforme relativement longue choisie par consensus et telle qu’une moyenne établie sur toute période plus longue n’ait pas une valeur significativement différente. En météorologie, une période de 30 années a été retenue par l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM). Les périodes de référence furent 1901-1930, 1931-1960, 1951-1980, 1971-2000 , 1981-2010 et actuellement la période est 1991-2020.
Attention, à ne pas confondre avec la moyenne (voir définition dans ce glossaire).
Pluie efficace (ou bilan hydrique potentiel) :
Différence entre les cumuls de précipitations (RR) et l’évapotranspiration potentielle (ETP). Elle peut donc être négative.
RR (Rainfall Runoff) :
Cumul de précipitations, généralement exprimé en millimètre de pluie (mm).
Thème 2. Hydrologie :
Débit :
Volume d’eau écoulé par unité de temps généralement exprimé en mètre cube par seconde (m3/s).
Débit de pointe de crue :
Débit instantané maximum observé.
Débit minimum sur trois jours consécutifs (Q3J-N) :
Le Q3J-N (anciennement appelé VCN3 et aussi appelé débit de base) correspond au débit moyen minimal calculé sur 3 jours consécutifs sur une période donnée. La date du Q3J-N correspond au premier des trois jours considérés.
Débit moyen journalier (QMJ) :
Le débit moyen journalier correspond au volume écoulé sur une journée rapporté à l’unité de temps, et généralement exprimé en m3/s.
Hydraulicité mensuelle :
Rapport du débit moyen du mois considéré à la moyenne historique du mois considéré. Elle permet de positionner un mois par rapport à un mois moyen.
Module mensuel :
Moyenne de l’ensemble des débits moyen mensuels d’un mois considéré, calculé sur l’ensemble de la période d’observation de la station.
Thème 3. Piézométrie :
Aquifère (ou nappe d’eau souterraine) :
Formation géologique contenant de façon temporaire ou permanente de l’eau mobilisable, constituée de roches perméables et capables de la restituer naturellement et/ou par exploitation. On distingue deux types d’aquifères :
- Aquifère à nappe libre : l’aquifère reposant sur une couche très peu perméable est surmonté d’une zone non saturée en eau.
- Aquifère captif (ou nappe captive) : dans une nappe captive, l’eau souterraine est confinée entre deux formations très peu perméables. Lorsqu’un forage atteint une nappe captive, l’eau remonte dans le forage.
Niveau piézométrique :
Niveau auquel peut monter l’eau d’une nappe dans un tube (le piézomètre) lorsqu’on réalise un forage. Ce niveau correspond à la pression de la nappe, il est généralement donné en mètres NGF.
Piézomètre :
Tube foré dans le sol atteignant la nappe phréatique et permettant de mesurer son niveau. Certains puits ou forages qui ne sont plus exploités aujourd’hui servent également de piézomètres.
Thème 4. Statistique
Fréquence :
Pourcentage de chance qu’un événement se produise sur une période donnée.
Fréquence quinquennale (respectivement décennale) sèche ou humide :
Valeur-seuil dépassée 20 % (respectivement 10 %) du temps.
Médiane :
Valeur qui divise une séquence ordonnée de données en deux parties strictement égales. En l’absence de valeurs toutes similaires, la moitié des observations sera inférieure et l’autre moitié sera supérieure à la médiane. Elle est aussi appelée normale en hydrologie.
IPS (Indicateur Piézométrique standardisé) :
Il est défini sur une échelle dite « standard », sa valeur numérique varie entre –3 et +3 (sans unité), il facilite le calcul d’un indicateur global à partir d’un indicateur ponctuel, il permet d’avoir une vision homogène de l’état des nappes libres (ou captives) à l’échelle nationale.
Période de retour (ou durée de retour) :
Inverse de la fréquence, généralement exprimée en nombre d’années. Par exemple, pour une fréquence quinquennale (soit 20%, donc 1/5ème), la période de retour est de 5 ans.
Thème 5. Divers :
COTECO :
Comité Technique de Coordination de l’EPTB Seine Grands Lacs.
EPTB Seine Grands Lacs :
Etablissement Public Territorial de Bassin Seine Grands Lacs.