BSH Grand Est septembre 2021

Synthèse du mois


Sur le bassin Rhin-Meuse, la situation hydrologique générale est influencée par le déficit pluviométrique conséquent (de l’ordre de 60%) observé durant ce mois de septembre.
Les écoulements sont à la baisse partout, avec des débits moyens mensuels qui repassent sous la moyenne inter-annuelle sur environ la moitié des points de mesure.
La situation reste cependant plus favorable sur les bassins de la Meuse, de la Sarre et du Rhin où les hydraulicités de septembre sont encore globalement proches, voire même supérieures à 1.
Les débits minimaux sur trois jours consécutifs (VCN3) de ce mois sont aussi hétérogènes selon les bassins. A l’instar des débits moyens mensuels, la situation la plus défavorable se retrouve sur les secteurs alimentés par le relief vosgien, notamment sur le secteur du Haut-Rhin.


Sur les bassins de la Seine Normandie, la pluviométrie a été inférieure à la normale d’un mois de septembre avec un déficit global de l’ordre 21 %.
Les cumuls des précipitations sont compris entre 25 mm à l’est de la Marne et 130 mm ponctuellement dans les Ardennes.
Les hydraulicités sont stables par rapport au mois précédent et sont majoritairement supérieures à 1.2.
Les débits minimaux sur trois jours consécutifs (VCN3) sont observés à la fin du mois et sont majoritairement supérieurs au quinquennal humide.

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Après la recharge exceptionnelle observée à la mi-juillet, les nappes de la région ont repris leur phase de décharge. Sur le mois de septembre 2021, tous les points de surveillance présentent donc une tendance à la baisse du niveau des nappes. Cependant, les niveaux restent encore globalement supérieurs aux valeurs observées pour un mois de septembre.

Pluviométrie


Ce mois est peu arrosé, avec un bilan pluviométrique mensuel global sur la région Grand Est déficitaire de 45 % par rapport à la normale.

I. PLUVIOMÉTRIE DU MOIS

La pluviométrie agrégée sur le Grand Est de septembre 2021 s’élève à 40,8 mm et se situe 45 % en dessous de la valeur statistique 1981-2010 (73,8 mm).
L’année dernière, en 2020, septembre avait enregistré une pluviométrie plus élevée, avec 60,0 mm de précipitations agrégées sur la région.

Les cumuls de précipitations relevés par les stations du réseau entre le 1er et le 30 septembre 2021 varient de 11,0 mm à Metzervisse (57) à 131,0 mm à Liart (08).

L’Alsace et la Lorraine sont les territoires les moins arrosés, alors que la bordure ouest de la Marne et le nord-ouest de l’Aube sont les zones les plus humides, en raison de fortes précipitations qui se sont produites les 8, 10, 14 et 15 septembre 2021.

- CHAMPAGNE-ARDENNE

Le cumul des précipitations agrégées sur la Champagne-Ardenne sur le mois de septembre 2021 (53,5 mm), est déficitaire de 21 % par rapport à la normale 1981-2010.
A l’échelle départementale, la pluviométrie mensuelle globale se situe en dessous de la normale, avec un déficit de :
• 20 % dans les Ardennes
• 14 % dans l’Aube
• 18 % en Marne
• 29 % en Haute-Marne.

Les cumuls mensuels relevés aux postes sont compris :
• entre 30,3 mm et 131,0 mm dans les Ardennes
• entre 28,6 mm et 102,7 mm dans l’Aube
• entre 25,0 mm et 100,6 mm en Marne
• entre 41,4 mm et 86,8 mm en Haute-Marne.

- LORRAINE

Le cumul des précipitations agrégées sur la Lorraine sur le mois de septembre 2021 (32,6 mm), est déficitaire de 59 % par rapport à la normale 1981-2010.
A l’échelle départementale, la pluviométrie mensuelle globale se situe en dessous de la normale, avec un déficit de :
• 58 % en Meurthe-et-Moselle
• 53 % en Meuse
• 65 % en Moselle
• 61 % dans les Vosges.

Les cumuls mensuels relevés aux postes sont compris :
• entre 23,6 mm et 55,0 mm en Meurthe-et-Moselle
• entre 16,6 mm et 59,4 mm en Meuse
• entre 11,0 mm et 45,9 mm en Moselle
• entre 21,6 mm et 69,4 mm dans les Vosges.

- ALSACE

Le cumul des précipitations agrégées sur l’Alsace sur le mois de septembre 2021 (27,7 mm), est déficitaire de 62 % par rapport à la normale 1981-2010.
A l’échelle départementale, la pluviométrie mensuelle globale se situe en dessous de la normale, avec
un déficit de :
• 63 % dans le Bas-Rhin
• 62 % dans le Haut-Rhin.

Les cumuls mensuels relevés aux postes sont compris :
• entre 15,4 mm et 43,8 mm dans le Bas-Rhin
• entre 12,0 mm et 65,7 mm dans le Haut-Rhin.

II. EAU DANS LE SOL AU 01/10/2021

La situation au 1er octobre 2021 par rapport au 1er septembre 2021 de l’écart pondéré à la moyenne quotidienne de référence 1981-2010 de l’indice d’humidité des sols montre qu’il est en baisse, en raison des faibles précipitations de septembre 2021 sur la région.

(Source : Météo-France)

Eaux superficielles


Sur le bassin du Rhin, le débit moyen minimal enregistré pendant 3 jours consécutifs est assez hétérogène selon les bassins.
On peut par exemple citer la station de Willer sur Thur ou de Holtzheim, sur la Bruche, qui proposent respectivement des valeurs inférieures à la décennale sèche et supérieures à la décennale humide.

Sur le bassin de la Sarre, le débit moyen minimal enregistré pendant 3 jours consécutifs reste proche ou supérieur au débit médian.

Sur les bassins de la Meuse et de la Moselle, le débit moyen minimal enregistré pendant 3 jours consécutifs est assez hétérogène selon les stations avec une situation contrastée entre le bassin de la Meuse
et celui de la Moselle. En effet, pour le bassin de la Meuse, les valeurs sont toutes supérieures au médian, voire au quinquennale humide pour la partie aval.
Pour le bassin de la Moselle, la faiblesse des précipitations observées sur le massif vosgien conduit à observer des débits minimaux enregistrés pendant 3 jours consécutifs inférieurs au médian.

Sur les bassins de la Seine Normandie, la météo plutôt sèche s’est poursuivie au mois de septembre et les débits de base sont observés en fin de période.
Les débits minimaux sur trois jours consécutifs sont assez hétérogènes mais restent globalement proches du quinquennal humide.
Cependant, les débits de base sont en baisse pour plusieurs stations. en effet, les VCN3 restent supérieurs au médian à Mussey-sur-Marne mais sont inférieurs au médian à Saint-Saturnin, à Montmirail et à Bar-sur-Seine.

Sur le bassin du Rhin, les précipitations du mois de septembre ont été déficitaires (environ -60%) sur l’ensemble du domaine.
La baisse des hydraulicités se poursuit sur nos stations et les valeurs sont maintenant proches ou inférieures aux normales.
On observe des valeurs comprises entre 0.4 (stations de Ostheim ou de Willer sur Thur impactée par les travaux sur le barrage de Kruth) et 0.7 sur les stations haut-rhinoise et des hydraulicités comprises entre 0.4 (Sélestat) et 1 sur les stations bas-rhinoise et sur le Rhin.

Sur le bassin de la Sarre, les précipitations sont également déficitaires par rapport aux normales.
Les hydraulicités baissent moins sensiblement que sur le bassin du Rhin et une hydraulicité moyenne de 1 est observée à l’échelle du bassin.

Sur les bassins de la Meuse et de la Moselle, on observe un contraste entre le bassin de la Meuse et celui de la Moselle. En effet, les débits moyens mensuels restent proches ou supérieurs aux normales pour la Meuse contrairement au bassin de la Moselle pour lequel la baisse des hydraulicités du mois d’août se poursuit du fait des précipitations déficitaires sur le massif vosgien.

Sur les bassins de la Seine Normandie, après un été excédentaire en pluies, les précipitations du mois de septembre sont déficitaires par rapport à la normale.
Les débits moyens mensuels sont encore en baisse par rapport au mois d’août et les hydraulicités sont maintenant partout inférieures à 2.0.
Sur l’aval des bassins de la Seine, de la Marne et de l’Aube, bénéficiant d’un soutien d’étiage, les hydraulicités sont proches de 1.5. Sur l’amont des bassins, elles sont comprises entre 0.5 et 1.0.
Cependant à Saint-Saturnin où l’hydraulicité est inférieure à 0.5.

Eaux souterraines


Après la recharge exceptionnelle observée à la mi-juillet, les nappes de la région ont repris leur phase de décharge. Sur le mois de septembre 2021, tous les points de surveillance présentent donc une tendance à la baisse du niveau des nappes. Cependant, les niveaux restent encore globalement supérieurs aux valeurs observées pour un mois de septembre.

Sur la nappe d’Alsace, les niveaux moyens de septembre sont en baisse par rapport au mois d’août, à l’exception de quelques rares secteurs isolés.
Dans le Bas-Rhin, les niveaux sont partout en baisse, de -5 cm à Weitbruch, de -10 à -20 cm sur la partie nord, le Pliocène de Haguenau et la moitié sud du département, jusqu’à - 46 cm à Lampertheim. Les secteurs de Weitbruch et Griesheim sont toujours modérément bas, mais ailleurs, les niveaux restent au-dessus de la normale, variant de modérément hauts (Lipsheim, Wissembourg) à hauts (Reichstett, Haguenau), voire encore très hauts à Sessenheim.
Dans le Haut-Rhin, les niveaux sont globalement en baisse, à l’exception du cône de la Fecht (+9 cm à Wintzenheim) et d’une partie de la forêt de la Hardt. On relève autour de -15 cm au nord (Holtzwihr, Illhaeusern), -20 cm en centre plaine (Hettenschlag), jusqu’à -75 cm à Cernay et -90 cm le long du Rhin à Fessenheim. Les niveaux sont majoritairement modérément hauts, mais toujours hauts sur le secteur de la Thur (Cernay) et très hauts dans l’extrême sud (Hésingue).


Une liste des piézomètres de la région Grand est disponible en téléchargement ci-dessous. Le tableau contient des liens vers les informations relatives à chaque point de mesure.

Réservoirs


Pour les réservoirs et barrages de la région Grand Est, le niveau de remplissage global est de l’ordre de 51% pour les retenues destinées à la navigation. Pour les retenues destinées à l’alimentation en eau potable, le réservoir de Madine affiche un taux de remplissage de 93% et la retenue de Michelbach de 78%. Pour les retenues destinées au soutien de l’étiage, le remplissage est de l’ordre de 50%, hors réservoir de Kruth qui a été vidé durant l’été du fait de travaux programmés cet automne. Il présente actuellement un taux de remplissage de 9%, en raison de l’installation d’un batardeau amont permettant le stockage de 850 000 m3. A noter également un taux de remplissage de l’ordre de 92% pour le barrage de Vieux Pré, qui a connu un remplissage inhabituel cet été.

Liens utiles…..


Vigicrues :
https://www.vigicrues.gouv.fr/

Le suivi de l’étiage :
http://www.grand-est.developpement-durable.gouv.fr/etiage-secheresse-r244.html

La banque hydro :
http://hydro.eaufrance.fr/

Le portail d’accès aux données sur les eaux souterraines :
http://www.ades.eaufrance.fr/

Glossaire

Thème 1. Météorologie :

Évapotranspiration :
Quantité d’eau consommée qui comprend d’une part l’eau transpirée par la plante, d’autre part l’évaporation directe à partir du sol, exprimée en millimètre.

Évapotranspiration Potentielle ETP :
Correspond à la quantité maximale d’eau transpirée par les végétaux et à l’évaporation du sol dans des conditions idéales.

Normale (météorologique) :
Moyenne de variables météorologiques calculées sur une période uniforme relativement longue choisie par consensus et telle qu’une moyenne établie sur toute période plus longue n’ait pas une valeur significativement différente. En météorologie, une période de 30 années a été retenue par l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM). Les périodes de référence furent 1901-1930, 1931-1960, 1951-1980, et actuellement la période est 1971-2000.
Attention, à ne pas confondre avec la moyenne (voir définition dans ce glossaire).

Pluie efficace (ou bilan hydrique potentiel) :
Différence entre les cumuls de précipitations (RR) et l’évapotranspiration potentielle (ETP). Elle peut donc être négative.

RR (Rainfall Runoff) :
Cumul de précipitations, généralement exprimé en millimètre de pluie (mm).

Thème 2. Hydrologie :

Débit  :
Volume d’eau écoulé par unité de temps généralement exprimé en mètre cube par seconde (m3/s).

Débit de pointe de crue :
Débit instantané maximum observé.

Débit de base (VCN 3) :
Le VCN 3 correspond au débit moyen minimal calculé sur 3 jours consécutifs sur une période donnée. La date du VCN3 correspond au premier des trois jours considérés.

Débit moyen journalier (QMJ) :
Le débit moyen journalier correspond au volume écoulé sur une journée rapporté à l’unité de temps, et généralement exprimé en m3/s.

Hydraulicité mensuelle :
Rapport du débit moyen du mois considéré à la moyenne historique du mois considéré. Elle permet de positionner un mois par rapport à un mois moyen.

Module mensuel :
Moyenne de l’ensemble des débits moyen mensuels d’un mois considéré, calculé sur l’ensemble de la période d’observation de la station.

Thème 3. Piézométrie :

Aquifère (ou nappe d’eau souterraine) :
Formation géologique contenant de façon temporaire ou permanente de l’eau mobilisable, constituée de roches perméables et capables de la restituer naturellement et/ou par exploitation. On distingue deux types d’aquifères :
- Aquifère à nappe libre : l’aquifère reposant sur une couche très peu perméable est surmonté d’une zone non saturée en eau.
- Aquifère captif (ou nappe captive) : dans une nappe captive, l’eau souterraine est confinée entre deux formations très peu perméables. Lorsqu’un forage atteint une nappe captive, l’eau remonte dans le forage.

Niveau piézométrique :
Niveau auquel peut monter l’eau d’une nappe dans un tube (le piézomètre) lorsqu’on réalise un forage. Ce niveau correspond à la pression de la nappe, il est généralement donné en mètres NGF.

Piézomètre :
Tube foré dans le sol atteignant la nappe phréatique et permettant de mesurer son niveau. Certains puits ou forages qui ne sont plus exploités aujourd’hui servent également de piézomètres.

Thème 4. Statistique

Fréquence :
Pourcentage de chance qu’un événement se produise sur une période donnée.

Fréquence quinquennale (respectivement décennale) sèche ou humide :
Valeur-seuil dépassée 20 % (respectivement 10 %) du temps.

Médiane :
Valeur qui divise une séquence ordonnée de données en deux parties strictement égales. En l’absence de valeurs toutes similaires, la moitié des observations sera inférieure et l’autre moitié sera supérieure à la médiane. Elle est aussi appelée normale en hydrologie.

IPS (Indicateur Piézométrique standardisé) :
Il est défini sur une échelle dite « standard », sa valeur numérique varie entre –3 et +3 (sans unité), il facilite le calcul d’un indicateur global à partir d’un indicateur ponctuel, il permet d’avoir une vision homogène de l’état des nappes libres (ou captives) à l’échelle nationale.

Période de retour (ou durée de retour) :
Inverse de la fréquence, généralement exprimée en nombre d’années. Par exemple, pour une fréquence quinquennale (soit 20%, donc 1/5ème), la période de retour est de 5 ans.

COTECO :
Comité Technique de Coordination de l’EPTB Seine Grands Lacs.

EPTB Seine Grands Lacs :
Etablissement Public Territorial de Bassin Seine Grands Lacs.

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