BSH Grand Est septembre 2023

Synthèse du mois


Sur le bassin Rhin-Meuse, la situation hydrologique générale est fortement influencée par les conditions météorologiques particulières de ce mois de septembre. A l’exception du secteur des Ardennes qui a bénéficié de précipitations proches des normales de saison, un déficit pluviométrique mensuel conséquent de l’ordre de 45% est observé à l’échelle de la région Grand Est.
L’efficacité de ces faibles apports a de plus été fortement limitée par l’évapo-transpiration due au fort ensoleillement et aux températures diurnes anormalement élevées (le mois de septembre 2023 se classe à la première position des mois de septembre les plus chauds depuis 1947).
Ainsi, les hydraulicités dans les cours d’eau affichent partout une tendance à la baisse par rapport au mois d’août. Le déficit d’écoulement le plus important se retrouve sur les secteurs de la Meuse amont et du Giessen où les débits moyens mensuels ne représentent que 10 à 20% des normales pour un mois de septembre, alors qu’à l’inverse, sur les secteurs les plus arrosés de la Chiers et de la Meuse aval, l’hydraulicité reste proche des valeurs de saison.
Les débits minimaux sur trois jours consécutifs (Q3J-N) sont eux aussi représentatifs des conditions météorologiques particulières de cette fin d’été. La quasi totalité des stations affiche des Q3J-N inférieurs au médian, avec notamment des périodes de retour proches de 10 ans sec sur la Moder, le Giessen, la Meurthe amont et la Moselle aval.

Sur les bassins de la Seine Normandie, la pluviométrie a été déficitaire par rapport à la normale pour un mois de septembre avec un déficit moyen de 45 %.
Le cumul des précipitations est compris entre 25 mm sur la majorité du territoire et 60 mm au sud des Ardennes.
Les hydraulicités sont en baisse par rapport à celles du mois d’août avec des valeurs globalement comprises entre 0.4 et 0.8.
En ce qui concerne les débits minimaux sur trois jours consécutifs (Q3J-N) en septembre, ils sont globalement supérieurs au médian mais la situation est très hétérogène.

Concernant les eaux souterraines, la pluviométrie déficitaire du mois de septembre sur le Grand Est impacte les points de suivi : seul un sixième des piézomètres suivis est à la hausse ou stable. Mais concernant les périodes de retour, encore près de la moitié des niveaux moyens mensuels est autour ou au-dessus des moyennes de saison.
Les Calcaires du Jurassique présentent des niveaux à la baisse et globalement autour de la moyenne. Pour les nappes de la Craie, la baisse se généralise également et seul un point affiche une hausse (Bussy-le-Château (51)) ; les niveaux moyens mensuels se situent entre modérément bas et autour de la moyenne.
A l’Est de la région, les Grès du Trias Inférieur et la nappe d’Alsace présentent une situation plus contrastée : les baisses de niveau y sont majoritaires mais la nappe d’Alsace affiche plusieurs hausses dans le secteur nord de Colmar ; concernant les niveaux moyens mensuels, la nappe d’Alsace et celle des Grès du Trias Inférieur se situent entre la moyenne de saison et un niveau très bas.

Pluviométrie

Pour lire le résumé climatique mensuel de Météo-France, téléchargez le document ci dessous.

(Source : Météo-France)

Eaux superficielles

Hydraulicité


Sur le bassin du Rhin, les précipitations du mois de septembre 2023 sont à nouveau déficitaires sur l’ensemble du territoire (déficit supérieur à 50%).
Les débits moyens mensuels observés durant le mois de septembre 2023 sont les plus bas observés depuis le début de l’année civile pour une grande majorité des stations.
Dans le Haut-Rhin, les hydraulicités sont comprises entre 0.35 (déficit de 65%) sur l’Ill amont à Didenheim et 0.6 (déficit de 40%) sur la Fecht à Ostheim.
Dans le Bas-Rhin, les hydraulicités sont comprises entre 0.1 (déficit de 90%) sur le Giessen à Sélestat et 0.7 (déficit de 30%) sur la Moder à Schweighouse/Moder.
Le Rhin à Lauterbourg est proche de la moyenne interannuelle avec un débit moyen mensuel de 950 m3/s.

Sur le bassin de la Sarre, les précipitations observées durant le mois de Septembre 2023 sont également largement déficitaires.
Les hydraulicités des cours d’eau étudiés sont en moyenne de 0.6 (déficit de 40%) sur le bassin de la Sarre et de 0.3 (déficit de 70%) sur L’Eichel.

Sur le bassin de la Meuse, la situation est contrastée, la partie aval a pu bénéficier de précipitations, tandis que la partie amont est déficitaire. L’hydraulicité du bassin de la Chiers est proche de la normale, en revanche comme pour les précipitations la situation est contrastée sur le bassin de la Meuse. L’amont subit un déficit important (80% à la station de Goncourt) alors qu’à l’aval, pour Chooz, la situation est proche de la normale.
Le reste du bassin présente un déficit d’environ 50%.

Sur le bassin de la Moselle, les précipitations du mois de septembre 2023 sont déficitaires sur l’ensemble du bassin. L’amont du bassin, tant sur la Meurthe que sur la Moselle présente une hydraulicité de 0.3 (déficit de 70%), la situation est équivalente sur la Seille.
Sur la partie médiane du bassin, la situation est légèrement plus favorable avec une hydraulicité de 0.5 (déficit de 50%), mais reste tout de même déficitaire. Localement la situation est légèrement plus dégradée avec un déficit de 60% à Custines.

Sur le bassin de la Seine-Normandie, les précipitations de ce mois de septembre ont été fortement déficitaires.
Avec pour conséquence, des hydraulicités en baisse par rapport au mois précédent et des valeurs qui sont très majoritairement comprises entre 0.4 et 0.8.
La situation est plus dégradée sur l’amont de la Marne avec une valeur inférieure à 0.2 à la station de Villiers-sur-Suize.

Débit moyen minimal enregistré pendant 3 jours consécutifs (Q3J-N)


Sur le bassin du Rhin, les débits moyens minimaux enregistrés pendant 3 jours consécutifs sont généralement inférieurs au médian.
Les stations de Didenheim (Ill amont), Schweighouse/Moder ou Holtzheim sur la Bruche approchent des valeurs de période de retour 10 ans sec.

Sur le bassin de la Sarre, les débits moyens minimaux enregistrés pendant 3 jours consécutifs sont proches ou inférieurs au médian notamment sur l’aval du bassin de la Sarre ou sur son affluent l’Eichel.

Sur le bassin de la Meuse, les débit moyens minimaux enregistrés pendant 3 jours consécutifs sont inférieurs au médian sur la quasi totalité du bassin.
Seuls Chooz et Saint Mihiel présentent un Q3J-N supérieur au débit médian.

Sur le bassin de la Moselle, la quasi totalité des stations affichent un débit moyen minimal sur trois jours consécutifs inférieurs au médian.
Les Q3J-N du Madon, de la Meurthe et la Moselle amont, de la Seille et de la Moselle aval affichent une période de retour comprise entre 5 et 10 ans sec. Seul l’Orne affiche des Q3J-N proches du médian.

Sur le bassin de la Seine-Normandie, les débit moyens minimaux enregistrés pendant 3 jours consécutifs sont majoritairement supérieurs au médian pour ce mois de septembre. Mais la situation est très hétérogène.
En effet, les Q3J-N sont inférieurs à la médiane à Villiers-sur-Suize, Mussey-sur-Marne, Bar-sur-Aube, Soudron, Méry-sur-Seine et Montmirail.
Mais il sont supérieurs au médian à Arcis-sur-Aube, sur l’aval de la marne et sur l’Aisne.

Eaux souterraines


Concernant les nappes des Calcaires du Jurassique de Lorraine, les niveaux des piézomètres suivis sont à la baisse. Le niveau moyen mensuel se situe globalement autour de la moyenne et s’échelonne de modérément haut pour les Calcaires de l’Oxfordien des Côtes de Meuse (Brieulles-sur-Bar (08) ou Epiez-sur-Meuse (55)) à modérément bas pour les Calcaires du Dogger de Bassigny (Fréville (88)), les Calcaires du Tithonien (Nubécourt (55)) ou encore le Barrois (Stainville (55)).
Pour la nappe des Grès du Trias Inférieur, la tendance est aussi à la baisse mais la situation reste hétérogène en terme de période de retour : en limite du massif des Vosges, sur le flanc Ouest, le niveau est encore conforme aux moyennes de saison au sud (Plombières-les-Bains (88)) mais atteint un niveau bas au nord (Voyer (57)) ; plus à l’Ouest, en s’éloignant du massif, les niveaux sont très bas (Gélacourt (54) ou Relanges (88)).

L’évolution des niveaux moyens de septembre par rapport à ceux du mois d’août est variable selon les secteurs de la nappe en Alsace.
Dans le Bas-Rhin, les niveaux sont plutôt en baisse sur toute la moitié nord, de -10 à -15 cm sur la nappe du Pliocène et au nord de Strasbourg, de -5 à -7 cm sur la bande rhénane (Sessenheim) et plus à l’ouest à Weitbruch. Sur la partie sud du département, les niveaux sont stables par rapport au mois dernier. En termes de période de retour, ils restent proches des normales à Haguenau, Sessenheim et Reichstett, modérément bas à Wissembourg et Lampertheim, bas à Weitbruch, Lipsheim ou Rossfeld, et toujours très bas en bordure à Griesheim.
Dans le Haut-Rhin, le secteur au nord de Colmar reste en hausse, autour de +5 cm (Holtzwihr, Guémar et Illhaeusern), tout comme le centre plaine (+17 cm à Hettenschlag) et le long du Rhin à Fessenheim (+3 cm). Quelques secteurs sont en baisse, avec -8 cm à Wintzenheim (Fecht), -17 cm à Habsheim (Sundgau oriental) et -37 cm à Cernay (Thur). Les niveaux se maintiennent partout en dessous des normales saisonnières, avec des périodes de retour par endroits encore proches des normales (Guémar, Fessenheim, Hésingue), mais qui varient toujours dans l’ensemble entre modérément bas (Illhaeusern, Cernay, Wittenheim), bas (Hettenschlag, Holtzwihr) et très bas (Habsheim, Wintzenheim).

Sur les nappes de la craie, la baisse se généralise, les niveaux moyens mensuels se situant majoritairement entre modérément bas et autour de la moyenne.
Pour les zones les plus réactives, les niveaux sont encore globalement juste au-dessus des normales de saison, et s’échelonnent de modérément bas (Saint-Etienne-sur-Suippe(51)) à hauts (Villeloup (10)).
Pour les nappes les plus inertielles, les niveaux sont majoritairement, et au mieux, modérément bas. On note des niveaux bas à Vailly (10) ou à Sémide (08).


Une liste des piézomètres de la région Grand Est disponible en téléchargement ci-dessous. Le tableau contient des liens vers les informations relatives à chaque point de mesure.

Réservoirs


Pour les réservoirs et barrages de la région Grand Est, le niveau de remplissage fin septembre 2023 est de 30% pour les retenues destinées à la navigation. En ce qui concerne les retenues destinées à l’alimentation en eau potable, le réservoir de Madine et la retenue de Michelbach affichent un taux de remplissage en légère baisse par rapport au mois dernier avec près de 85%. Pour les retenues destinées au soutien de l’étiage, le taux de remplissage est de plus de 79% pour le réservoir de Vieux Pré et de 12.7% pour le barrage de Kruth. Les barrages-réservoirs du bassin de la Seine affichent un taux de remplissage de 38%, conforme à l’objectif de gestion.
La retenue de Bouzey poursuit son remplissage progressif, alimenté uniquement par les ressources naturelles (sources, ruisseaux et écoulements d’eau pluviale).

Liens utiles…..

Vigicrues :
https://www.vigicrues.gouv.fr/

Le suivi de l’étiage :
http://www.grand-est.developpement-durable.gouv.fr/etiage-secheresse-r244.html

L’HydroPortail (anc. banque hydro), le portail des données quantitatives sur les cours d’eau :
https://hydro.eaufrance.fr/

Le portail d’accès aux données sur les eaux souterraines :
http://www.ades.eaufrance.fr/

Glossaire

BSH  :
Bulletin publié par la DREAL Grand Est qui présente mensuellement l’évolution de la ressource en eau.
Thème 1. Météorologie :

Évapotranspiration  :
Quantité d’eau consommée qui comprend d’une part l’eau transpirée par la plante, d’autre part l’évaporation directe à partir du sol, exprimée en millimètre.

Évapotranspiration Potentielle ETP :
Correspond à la quantité maximale d’eau transpirée par les végétaux et à l’évaporation du sol dans des conditions idéales.

Normale (météorologique) :
Moyenne de variables météorologiques calculées sur une période uniforme relativement longue choisie par consensus et telle qu’une moyenne établie sur toute période plus longue n’ait pas une valeur significativement différente. En météorologie, une période de 30 années a été retenue par l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM). Les périodes de référence furent 1901-1930, 1931-1960, 1951-1980, 1971-2000 , 1981-2010 et actuellement la période est 1991-2020.
Attention, à ne pas confondre avec la moyenne (voir définition dans ce glossaire).

Pluie efficace (ou bilan hydrique potentiel) :
Différence entre les cumuls de précipitations (RR) et l’évapotranspiration potentielle (ETP). Elle peut donc être négative.

RR (Rainfall Runoff) :
Cumul de précipitations, généralement exprimé en millimètre de pluie (mm).

Thème 2. Hydrologie :

Débit  :
Volume d’eau écoulé par unité de temps généralement exprimé en mètre cube par seconde (m3/s).

Débit de pointe de crue  :
Débit instantané maximum observé.

Débit minimum sur trois jours consécutifs (Q3J-N) :
Le Q3J-N (anciennement appelé VCN3 et aussi appelé débit de base) correspond au débit moyen minimal calculé sur 3 jours consécutifs sur une période donnée. La date du Q3J-N correspond au premier des trois jours considérés.
Débit moyen journalier (QMJ) :
Le débit moyen journalier correspond au volume écoulé sur une journée rapporté à l’unité de temps, et généralement exprimé en m3/s.

Hydraulicité mensuelle  :
Rapport du débit moyen du mois considéré à la moyenne historique du mois considéré. Elle permet de positionner un mois par rapport à un mois moyen.

Module mensuel  :
Moyenne de l’ensemble des débits moyen mensuels d’un mois considéré, calculé sur l’ensemble de la période d’observation de la station.

Thème 3. Piézométrie :

Aquifère (ou nappe d’eau souterraine) :
Formation géologique contenant de façon temporaire ou permanente de l’eau mobilisable, constituée de roches perméables et capables de la restituer naturellement et/ou par exploitation. On distingue deux types d’aquifères :
- Aquifère à nappe libre : l’aquifère reposant sur une couche très peu perméable est surmonté d’une zone non saturée en eau.
- Aquifère captif (ou nappe captive) : dans une nappe captive, l’eau souterraine est confinée entre deux formations très peu perméables. Lorsqu’un forage atteint une nappe captive, l’eau remonte dans le forage.

Niveau piézométrique  :
Niveau auquel peut monter l’eau d’une nappe dans un tube (le piézomètre) lorsqu’on réalise un forage. Ce niveau correspond à la pression de la nappe, il est généralement donné en mètres NGF.

Piézomètre  :
Tube foré dans le sol atteignant la nappe phréatique et permettant de mesurer son niveau. Certains puits ou forages qui ne sont plus exploités aujourd’hui servent également de piézomètres.

Thème 4. Statistique

Fréquence  :
Pourcentage de chance qu’un événement se produise sur une période donnée.

Fréquence quinquennale (respectivement décennale) sèche ou humide :
Valeur-seuil dépassée 20 % (respectivement 10 %) du temps.

Médiane  :
Valeur qui divise une séquence ordonnée de données en deux parties strictement égales. En l’absence de valeurs toutes similaires, la moitié des observations sera inférieure et l’autre moitié sera supérieure à la médiane. Elle est aussi appelée normale en hydrologie.

IPS (Indicateur Piézométrique standardisé) :
Il est défini sur une échelle dite « standard », sa valeur numérique varie entre –3 et +3 (sans unité), il facilite le calcul d’un indicateur global à partir d’un indicateur ponctuel, il permet d’avoir une vision homogène de l’état des nappes libres (ou captives) à l’échelle nationale.

Période de retour (ou durée de retour) :
Inverse de la fréquence, généralement exprimée en nombre d’années. Par exemple, pour une fréquence quinquennale (soit 20%, donc 1/5ème), la période de retour est de 5 ans.

Thème 5. Divers :

COTECO  :
Comité Technique de Coordination de l’EPTB Seine Grands Lacs.

EPTB Seine Grands Lacs  :
Etablissement Public Territorial de Bassin Seine Grands Lacs.

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