BSH Grand Est septembre 2024

Synthèse du mois
Sur le bassin Rhin-Meuse, le contexte météorologique de ce mois de septembre peu ensoleillé, plutôt doux et très pluvieux influence sensiblement les écoulements dans tous les cours d’eau.
Les passages pluvieux répétés et les orages parfois violents ont généré des apports nettement supérieurs aux normales de saison. À l’échelle de la région, l’excédent pluviométrique (+60%) place ce mois de septembre à la neuvième position des mois de septembre les plus arrosés depuis 1959.
Les débits moyens mensuels sont représentatifs de ce contexte très humide. Ainsi, le déficit d’écoulement affiché le mois dernier sur la partie Est du bassin Rhin-Meuse est maintenant globalement résorbé et les rapports d’hydraulicité sont proches des normales de saison sur les bassins de l’Eichel et de l’Ill amont.
Sur les secteurs les plus arrosés de la Meuse amont, du Madon et de l’Orne, les écoulements moyens mensuels de septembre représentent jusqu’à 3 à 4 fois la moyenne interannuelle.
Les débits minimaux sur trois jours consécutifs (Q3J-N) ont généralement été relevés en tout début de mois, avant que les premiers orages ne fassent réagir les cours d’eau. Ils restent très majoritairement supérieurs à la médiane, voire même supérieurs à la quinquennale humide. Seuls les secteurs qui ont été peu arrosés en août affichent encore des Q3J-N proche de la médiane en septembre.
Sur les bassins de la Seine Normandie, la pluviométrie a été excédentaire pour un mois de septembre, avec un cumul mensuel moyen de 110 mm.
Le cumul des précipitations est compris entre 75 mm dans l’Aube et 120 mm au nord de la Haute-Marne.
Les hydraulicités sont proches de celles du mois d’août avec des valeurs globalement supérieures à 1.2.
En ce qui concerne les débits minimaux sur trois jours consécutifs (Q3J-N) en septembre, ils sont majoritairement supérieurs au quinquennal humide.
Concernant les eaux souterraines, les niveaux moyens mensuels restent modérément hauts à hauts en moyenne pour ce mois de septembre, mais les tendances à la baisse restent largement majoritaires sur le Grand Est : c’est le cas pour 7 piézomètres sur 10.
Les niveaux les plus hauts (hauts voire très hauts) se retrouvent majoritairement sur la nappe de la craie.
C’est à l’Est que la situation reste plus contrastée pour la nappe des Grès du Trias Inférieur et la nappe d’Alsace, avec une situation plus favorable au nord qu’au sud, et des niveaux moyens mensuels s’échelonnant de bas à très haut.
Pluviométrie



Pour lire le résumé climatique mensuel de Météo-France, téléchargez le document ci-dessous.
(Source : Météo-France)
Eaux superficielles
Hydraulicité

Sur le bassin du Rhin, les pluies du mois de septembre 2024 sont plutôt excédentaires par rapport aux moyennes annuelles. Les versants vosgiens ont été un peu plus arrosés que le reste du territoire.
Par conséquent dans le Haut-Rhin, les hydraulicités sont plutôt hautes sur les bassins versants de l’Ill avec des valeurs comprises entre 2 et 3, sauf sur l’Ill amont à Didenheim où l’hydraulicité est conforme aux normales.
La situation hydrologique de la plaine d’Alsace jusqu’au nord Alsace est plus homogène avec des hydraulicités conforment aux valeurs interannuelles (entre 1 et 1,2).
Seules les stations de Kogenheim (+64%), Holtzheim (+60%) et de Schweighouse sur Moder (+33%) présentent des valeurs excédentaires.
Les écoulements dans le Rhin à Lauterbourg sont équivalents aux normales pour un mois de septembre avec une hydraulicité de 1.
Sur le bassin de la Sarre, des pluies excédentaires sont également constatées. Les hydraulicités sur les stations de référence sont de 1.2 (excédent de 20%) à l’échelle du bassin.
Sur le bassin de la Meuse, les précipitations du mois de septembre sont supérieures à la normale. La globalité du bassin possède une hydraulicité excédentaire.
Sur le bassin de la Moselle, les précipitations du mois de septembre sont supérieures à la normale. La globalité du bassin possède une hydraulicité excédentaire voire très excédentaire comme sur le bassin de l’Orne.
Sur le bassin de la Seine-Normandie, les précipitations de ce mois de septembre ont été supérieures à la normale.
Les hydraulicités sont proches de celles du mois précédent et sont supérieures à 1.2, sauf sur l’amont, à Villiers-sur-Suize, où elle est comprise entre 0.8 et 1.2.
Débit moyen minimal enregistré pendant 3 jours consécutifs (Q3J-N)

Sur le bassin du Rhin, les débits moyens minimaux enregistrés pendant 3 jours consécutifs restent supérieurs à la médiane sur la majorité des stations.
Quelques stations (notamment Kogenheim et Holtzheim) présentent des valeurs de débit supérieures à la quinquennale humide et les observations à la station de Didenheim se rapprochent des débits de base généralement observés pour un mois de septembre.
Sur le bassin de la Sarre, les débits moyens minimaux enregistrés pendant 3 jours consécutifs sont supérieurs à la médiane sur la plupart des stations en dehors de celle d’Oermingen sur l’Eichel qui propose des débits de base proche des moyennes pour un mois de septembre.
Sur le bassin de la Meuse, les débits moyens minimaux enregistrés pendant 3 jours consécutifs sont exclusivement supérieurs au quinquennal humide.
Sur le bassin de la Moselle, les débits moyens minimaux enregistrés pendant 3 jours consécutifs sont proches du médian, notamment sur la partie amont du bassin à la stations de Rupt sur Moselle. Sur l’intégralité du bassin de la Meurthe, le Q3j-N aux stations est proche du Q3j-N médian.
Ailleurs, notamment sur l’Orne et le Madon, ils sont supérieurs au quinquennal humide.
Sur le bassin de la Seine-Normandie, les débits moyens minimaux enregistrés pendant 3 jours consécutifs pour ce mois de septembre sont majoritairement supérieurs au quinquennal humide.
Cependant, à Villiers-sur-Suize, les débits de base sont supérieurs au médian et ils sont inférieurs au médian à Frignicourt.
Eaux souterraines

Concernant les nappes des calcaires du Jurassique, malgré l’évolution majoritairement à la baisse (plus de 8 points de suivi sur 10), les niveaux moyens mensuels sont en moyenne encore modérément hauts pour la saison, soit légèrement en-dessous de ceux du mois précédent.
Pour la nappe plus inertielle des grès du Trias inférieur, la tendance générale est aussi à la baisse. Les niveaux moyens mensuels y sont en moyenne autour de la normale.
Pour la nappe alluviale de la plaine d’Alsace, les niveaux moyens de septembre sont globalement en baisse par rapport au mois d’août, à l’exception de quelques secteurs stables ou en très légère hausse.
Dans le Bas-Rhin, les niveaux sont en baisse au nord (-11 cm à Sessenheim), sur le Pliocène de Haguenau (-16 cm à Wissembourg, -9 cm à Weitbruch), et en bordure à Lampertheim (-11 cm). Le nord de Strasbourg reste en hausse (+8 cm à Reichstett), tout comme de rares secteurs du sud (+5 cm à Rossfeld et Baldenheim). Ailleurs, ils restent stables par rapport au mois dernier. Les niveaux moyens mensuels se situent partout au-dessus des normales saisonnières, sauf à Griesheim-près-Molsheim (modérément bas), variant entre hauts (Wissembourg, Weitbruch, Rossfeld) et très hauts (Sessenheim, Haguenau, Lampertheim, Reichstett, Lipsheim ou Baldenheim).
Dans le Haut-Rhin, la baisse est présente au nord à Holtzwihr (-3 cm) et dans toute la moitié sud, de -7 cm à Hésingue, -12 cm le long du Rhin à Fessenheim, -27 cm dans le Sundgau oriental à Habsheim et à Wittenheim, jusqu’à -38 cm sur le secteur de la Thur à Cernay. Deux secteurs sont en légère hausse, le centre plaine à Hettenschlag (+6 cm) et la zone de bordure de nappe à Wintzenheim (+4 cm). Les niveaux moyens mensuels s’échelonnent de modérément bas à Habsheim, autour de la moyenne à Wintzenheim ou Hésingue, à modérément hauts pour Holtzwihr, Hettenschlag, Fessenheim ou Cernay, voire hauts pour Illhaeusern et très hauts pour Guémar.
Sur la nappe de la craie, la situation reste favorable pour ce mois de septembre : les niveaux moyens mensuels s’échelonnent de modérément haut à très haut, les niveaux étant hauts en moyenne. Cependant, la tendance à la baisse est très majoritaire et concerne 9 points de suivi sur 10.
(Sources : APRONA, Délégation de bassin Rhin-Meuse)
Une liste des piézomètres de la région Grand Est est disponible en téléchargement ci-dessous. Le tableau contient des liens vers les informations relatives à chaque point de mesure.
Réservoirs



Pour les réservoirs et barrages de la région Grand Est, le niveau de remplissage fin septembre 2024 est de plus de 56% pour les retenues destinées à la navigation. En ce qui concerne les retenues destinées à l’alimentation en eau potable, le réservoir de Madine et la retenue de Michelbach affichent un taux de remplissage de l’ordre de 91%.
Pour les retenues destinées au soutien de l’étiage, le taux de remplissage reste à un niveau confortable de 99% pour le réservoir de Vieux Pré alors qu’il baisse à près de 45% pour le barrage de Kruth qui se prépare à sa mission d’écrétage de crues.
Afin de répondre à la double mission de soutien des étiages et de lutte contre les crues, les barrages-réservoirs du bassin de la Seine poursuivent leur vidange et affichent un taux de remplissage de 42%, proche de l’objectif de gestion.
Liens utiles…..
Vigicrues :
https://www.vigicrues.gouv.fr/
Le suivi de l’étiage :
http://www.grand-est.developpement-durable.gouv.fr/etiage-secheresse-r244.html
L’HydroPortail (anc. banque hydro), le portail des données quantitatives sur les cours d’eau :
https://hydro.eaufrance.fr/
Le portail d’accès aux données sur les eaux souterraines :
http://www.ades.eaufrance.fr/
Glossaire
BSH :
Bulletin publié par la DREAL Grand Est qui présente mensuellement l’évolution de la ressource en eau.
Thème 1. Météorologie :
Évapotranspiration :
Quantité d’eau consommée qui comprend d’une part l’eau transpirée par la plante, d’autre part l’évaporation directe à partir du sol, exprimée en millimètre.
Évapotranspiration Potentielle ETP :
Correspond à la quantité maximale d’eau transpirée par les végétaux et à l’évaporation du sol dans des conditions idéales.
Normale (météorologique) :
Moyenne de variables météorologiques calculées sur une période uniforme relativement longue choisie par consensus et telle qu’une moyenne établie sur toute période plus longue n’ait pas une valeur significativement différente. En météorologie, une période de 30 années a été retenue par l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM). Les périodes de référence furent 1901-1930, 1931-1960, 1951-1980, 1971-2000 , 1981-2010 et actuellement la période est 1991-2020.
Attention, à ne pas confondre avec la moyenne (voir définition dans ce glossaire).
Pluie efficace (ou bilan hydrique potentiel) :
Différence entre les cumuls de précipitations (RR) et l’évapotranspiration potentielle (ETP). Elle peut donc être négative.
RR (Rainfall Runoff) :
Cumul de précipitations, généralement exprimé en millimètre de pluie (mm).
Thème 2. Hydrologie :
Débit :
Volume d’eau écoulé par unité de temps généralement exprimé en mètre cube par seconde (m3/s).
Débit de pointe de crue :
Débit instantané maximum observé.
Débit minimum sur trois jours consécutifs (Q3J-N) :
Le Q3J-N (anciennement appelé VCN3 et aussi appelé débit de base) correspond au débit moyen minimal calculé sur 3 jours consécutifs sur une période donnée. La date du Q3J-N correspond au premier des trois jours considérés.
Débit moyen journalier (QMJ) :
Le débit moyen journalier correspond au volume écoulé sur une journée rapporté à l’unité de temps, et généralement exprimé en m3/s.
Hydraulicité mensuelle :
Rapport du débit moyen du mois considéré à la moyenne historique du mois considéré. Elle permet de positionner un mois par rapport à un mois moyen.
Module mensuel :
Moyenne de l’ensemble des débits moyen mensuels d’un mois considéré, calculé sur l’ensemble de la période d’observation de la station.
Thème 3. Piézométrie :
Aquifère (ou nappe d’eau souterraine) :
Formation géologique contenant de façon temporaire ou permanente de l’eau mobilisable, constituée de roches perméables et capables de la restituer naturellement et/ou par exploitation. On distingue deux types d’aquifères :
- Aquifère à nappe libre : l’aquifère reposant sur une couche très peu perméable est surmonté d’une zone non saturée en eau.
- Aquifère captif (ou nappe captive) : dans une nappe captive, l’eau souterraine est confinée entre deux formations très peu perméables. Lorsqu’un forage atteint une nappe captive, l’eau remonte dans le forage.
Niveau piézométrique :
Niveau auquel peut monter l’eau d’une nappe dans un tube (le piézomètre) lorsqu’on réalise un forage. Ce niveau correspond à la pression de la nappe, il est généralement donné en mètres NGF.
Piézomètre :
Tube foré dans le sol atteignant la nappe phréatique et permettant de mesurer son niveau. Certains puits ou forages qui ne sont plus exploités aujourd’hui servent également de piézomètres.
Thème 4. Statistique
Fréquence :
Pourcentage de chance qu’un événement se produise sur une période donnée.
Fréquence quinquennale (respectivement décennale) sèche ou humide :
Valeur-seuil dépassée 20 % (respectivement 10 %) du temps.
Médiane :
Valeur qui divise une séquence ordonnée de données en deux parties strictement égales. En l’absence de valeurs toutes similaires, la moitié des observations sera inférieure et l’autre moitié sera supérieure à la médiane. Elle est aussi appelée normale en hydrologie.
IPS (Indicateur Piézométrique standardisé) :
Il est défini sur une échelle dite « standard », sa valeur numérique varie entre –3 et +3 (sans unité), il facilite le calcul d’un indicateur global à partir d’un indicateur ponctuel, il permet d’avoir une vision homogène de l’état des nappes libres (ou captives) à l’échelle nationale.
Période de retour (ou durée de retour) :
Inverse de la fréquence, généralement exprimée en nombre d’années. Par exemple, pour une fréquence quinquennale (soit 20%, donc 1/5ème), la période de retour est de 5 ans.
Thème 5. Divers :
COTECO :
Comité Technique de Coordination de l’EPTB Seine Grands Lacs.
EPTB Seine Grands Lacs :
Etablissement Public Territorial de Bassin Seine Grands Lacs.