BSH Grand Est septembre 2025
Synthèse du mois
Sur le bassin Rhin-Meuse, la situation hydrologique générale est représentative des conditions météorologiques particulièrement humides de ce mois de septembre. Dans une ambiance automnale, les épisodes pluvieux se sont succédés et ont apporté des cumuls importants, nettement excédentaires à l’échelle de la région. Ces apports conséquents ont alimenté tous les cours d’eau, ce qui a entrainé une nette augmentation des écoulements.
Ainsi, les débits moyens mensuels (QMM) de ce mois de septembre sont partout supérieurs, voire très supérieurs aux normales de saison, en particulier sur les secteurs de la Meuse amont et du Madon.
En ce qui concerne les débits minimaux sur trois jours consécutifs (Q3J-N), la situation est plus contrastée. Sur les secteurs réactifs les plus arrosés, les Q3J-N de septembre sont supérieurs au quinquennal humide, alors que sur les bassins situés plus à l’aval, les débits minimaux sur trois jours consécutifs ont été relevés avant que les pluies abondantes du début de mois ne fassent réagir les cours d’eau.
Sur les bassins de la Seine Normandie, la pluviométrie a été très excédentaire pour un mois de septembre avec un excédent de 90%.
Le cumul des précipitations est très hétérogène entre le nord et le sud du territoire et compris entre 67 mm au nord de la Marne et 195 mm en Haute-Marne.
Les hydraulicités sont en amélioration par rapport à celles du mois d’août. Les valeurs sont majoritairement comprises entre 1.2 et 2.0.
En ce qui concerne les débits minimaux sur trois jours consécutifs (Q3J-N) en septembre, ils sont très hétérogènes et majoritairement supérieurs au quinquennal humide.
Concernant les eaux souterraines, les pluies importantes du mois de septembre, associées à la baisse des températures et au ralentissement de l’activité de la végétation améliorent l’humidité des sols et l’efficacité des pluies sur les nappes réactives.
Ainsi, la vidange semble ralentir sur les nappes des Calcaires du Jurassique de Lorraine et la tendance commence à s’inverser. Sur les autres secteurs du Grand Est, la situation est plutôt stable voire en amélioration d’Ouest en Est.
Globalement, le niveau moyen mensuel est autour des normales de saison et plus de la moitié des points de suivi affichent une tendance à la hausse ou une stabilité.
Les niveaux bas ou très bas concernent moins de 15% des points de suivi sur le Grand Est en ce mois de septembre.
Pluviométrie



Pour lire le résumé climatique mensuel de Météo-France, téléchargez le document ci dessous.
Eaux superficielles
Hydraulicité

Sur le bassin du Rhin, les cumuls de précipitations observés durant le mois de septembre 2025 sont largement supérieurs aux moyennes interannuelles.
Les débits moyens calculés en septembre 2025 poursuivent leur hausse entamée en août sur toutes les stations étudiées.
Les hydraulicités sur l’Ill amont à Didenheim, la Doller à Reiningue ou la Fecht à Ostheim sont supérieures à 2 (excédent supérieur à deux fois la normale).
Avec l’apport des autres affluents on constate des écoulements excédentaires de 90 % sur l’Ill de plaine à Kogenheim (hydraulicité 1.9).
Dans le Bas-Rhin, un gradient d’évolution des hydraulicités s’observe du sud au nord avec un excédent de 70% (hydraulicité 1.7) sur le Giessen à Sélestat, un excédent de 40% (hydraulicité 1.4) sur la Bruche à Holtzheim et des valeurs conformes aux moyennes interannuelles sur la Zorn, la Moder et le Rhin.
Sur le bassin de la Sarre, les hydraulicités observées en septembre 2025 sont proches des valeurs moyennes interannuelles pour un mois de septembre sur les stations amont et excédentaires de 50% (hydraulicité de 1.5) à Wittring dans son secteur aval.
Sur le bassin de la Meuse, les cumuls de précipitations observés durant le mois de septembre 2025 sont supérieurs aux moyennes interannuelles. Sur la Chiers et la Meuse amont, l’hydraulicité est nettement à la hausse par rapport au mois dernier, et les stations présentent toutes une hydraulicité très excédentaire. Pour la Meuse aval l’hydraulicité au niveau des différentes stations est proche de la normale.
Sur le bassin de la Moselle, les cumuls de précipitations observés durant le mois de septembre 2025 sont supérieurs aux moyennes interannuelles. Sur toute la partie amont du bassin, l’hydraulicité est nettement à la hausse par rapport au mois dernier, et les stations présentent toutes une hydraulicité excédentaire. Seul le bassin de l’Orne (qui était le plus déficitaire le mois dernier) présente une l’hydraulicité proche de la normale.
Sur le bassin de la Seine-Normandie, les précipitations de ce mois de septembre sont supérieures à la normale mais très hétérogènes.
Les hydraulicités sont en hausse par rapport à celles du mois précédent et sont majoritairement comprises entre 1.2 et 2.0.
Les valeurs les plus basses relevées sont comprises entre 0.4 et 0.8 aux stations de Verrières, Givry, Soudron et Chevières.
Les hydraulicités les plus élevées, supérieures à 2.0 sont observées à Villiers-sur-Suize, Mussey-sur-Marne, Bar-sur-Seine et Bar-sur-Aube.
Débit moyen minimal enregistré pendant 3 jours consécutifs (Q3J-N)

Sur le bassin du Rhin, les débits moyens minimaux enregistrés pendant 3 jours consécutifs sont assez contrastés selon les bassins versants.
Des débits de base supérieurs à la quinquennale humide sont observés sur l’Ill amont ou la Fecht, alors que ceux sur la Zorn ou la Moder sont inférieurs au médian.
Sur le bassin de la Sarre, les débits moyens minimaux enregistrés pendant 3 jours consécutifs sont également contrastés. En effet, les débits de base sont supérieurs au médian en amont alors qu’ils sont plutôt inférieurs au médian en aval.
Sur le bassin de la Meuse, les débits moyens minimaux enregistrés pendant 3 jours consécutifs sont hétérogènes, cela s’explique par une réponse à la pluie plus lente sur les parties aval du bassin. En effet, les Q3J-N sont supérieurs à la quinquennale humide en amont alors qu’ils sont plutôt inférieurs au médian en aval.
Sur le bassin de la Moselle, les débits moyens minimaux enregistrés pendant 3 jours consécutifs pour ce mois de septembre sont en amélioration par rapport au mois précédent. En effet, les Q3J-N sont supérieurs à la quinquennale humide en amont alors qu’ils sont proches du débit médian en aval.
Sur le bassin de la Seine-Normandie, les débits moyens minimaux enregistrés pendant 3 jours consécutifs pour ce mois de septembre sont en amélioration par rapport au mois précédent et sont majoritairement supérieurs à la quinquennale humide.
Cependant, ils sont très hétérogènes entre l’amont et l’aval du territoire.
Les QJ3-N sont supérieurs à la quinquennale humide sur l’amont de la Marne de la Seine et de l’Aube mais inférieur à la décennale sèche à Chevières.
Eaux souterraines

La nappe des Grès du Trias inférieur présente une situation plus favorable en ce mois de septembre, avec une évolution plutôt stable globalement.
En moyenne, le niveau moyen mensuel approche les normales de saison, et s’échelonne de modérément bas (Gélacourt (54) ou Celles-sur-Plaine (88)) à modérément haut (Grandvillers (88) ou Plombières-les-Bains (88)).
Les niveaux moyens de septembre sont globalement en hausse par rapport au mois dernier en Alsace, à l’exception du nord du Bas-Rhin.
Dans le Bas-Rhin, les niveaux baissent au nord, de -2 cm à Sessenheim, -3 cm à Wissembourg et de -5 à -10 cm autour de Haguenau. Ailleurs, les niveaux sont en hausse de +3 à +9 cm au nord de Strasbourg, +20 cm plus au sud à Lipsheim ou Rossfeld, jusqu’à +37 cm à Baldenheim. Les niveaux moyens mensuels varient de modérément bas en bordure à Griesheim, autour de la moyenne dans l’extrême nord, à modérément hauts à Haguenau, Weitbruch, Lampertheim ou Lipsheim. Reichstett passe en niveaux hauts et le sud du département en très hauts (Rossfeld, Baldenheim).
Dans le Haut-Rhin, les niveaux sont quasi stables le long du Rhin (Fessenheim) et dans le Sundgau oriental (Habsheim), et en hausse partout ailleurs, de +8 cm sur le secteur de la Thur (Cernay), +32 cm au nord à Illhaeusern, Holtzwihr, en centre plaine, à Wittenheim et dans l’extrême sud (Hésingue), jusqu’à +40 cm à Guémar. Les niveaux moyens mensuels sont modérément bas à Habsheim, autour de la moyenne à Wintzenheim et Cernay, modérément hauts à Fessenheim, atteignent des niveaux hauts pour Wittenheim et Hésingue, voire très hauts au nord du département à Guémar, Illhaeusern et Holtzwihr (Porte du Ried).
Sur la nappe de la craie, la situation ne se dégrade pas en ce mois de septembre, même si la tendance à la baisse est quasiment généralisée.
En moyenne, le niveau moyen mensuel se maintient à un niveau modérément bas pour la saison.
Les niveaux moyens mensuels s’échelonnent de bas (comme à Hannogne-Saint-Rémy (08) ou à Saint-Etienne-sur-Suippe (51)) à modérément hauts (Linthelles (51)).
65% des points de suivi affichent un niveau modérément bas ou autour des normales de saison.
(Sources : APRONA, DREAL Délégation de bassin Rhin-Meuse)
Une liste des piézomètres de la région Grand est disponible en téléchargement ci-dessous. Le tableau contient des liens vers les informations relatives à chaque point de mesure.
Réservoirs



Pour les réservoirs et barrages de la région Grand Est, le niveau de remplissage fin septembre 2025 est de plus de 45% pour les retenues destinées à la navigation. En ce qui concerne les retenues destinées à l’alimentation en eau potable, le réservoir de Madine et la retenue de Michelbach affichent un taux de remplissage de plus de 78%.
Pour les retenues destinées au soutien de l’étiage, le taux de remplissage du réservoir de Vieux Pré affiche plus de 83% alors qu’il s’élève à près de 50% pour le barrage de Kruth.
En ce qui concerne les barrages-réservoirs du bassin de la Seine, leur taux de remplissage s’élève à 42%, ce qui est légèrement supérieur à l’objectif de gestion pour une fin septembre.
Liens utiles…..
Vigicrues :
https://www.vigicrues.gouv.fr/
Le suivi de l’étiage :
http://www.grand-est.developpement-durable.gouv.fr/etiage-secheresse-r244.html
L’HydroPortail (anc. banque hydro), le portail des données quantitatives sur les cours d’eau :
https://hydro.eaufrance.fr/
Le portail d’accès aux données sur les eaux souterraines :
http://www.ades.eaufrance.fr/
Glossaire
BSH :
Bulletin publié par la DREAL Grand Est qui présente mensuellement l’évolution de la ressource en eau.
Thème 1. Météorologie :
Évapotranspiration :
Quantité d’eau consommée qui comprend d’une part l’eau transpirée par la plante, d’autre part l’évaporation directe à partir du sol, exprimée en millimètre.
Évapotranspiration Potentielle ETP :
Correspond à la quantité maximale d’eau transpirée par les végétaux et à l’évaporation du sol dans des conditions idéales.
Normale (météorologique) :
Moyenne de variables météorologiques calculées sur une période uniforme relativement longue choisie par consensus et telle qu’une moyenne établie sur toute période plus longue n’ait pas une valeur significativement différente. En météorologie, une période de 30 années a été retenue par l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM). Les périodes de référence furent 1901-1930, 1931-1960, 1951-1980, 1971-2000 , 1981-2010 et actuellement la période est 1991-2020.
Attention, à ne pas confondre avec la moyenne (voir définition dans ce glossaire).
Pluie efficace (ou bilan hydrique potentiel) :
Différence entre les cumuls de précipitations (RR) et l’évapotranspiration potentielle (ETP). Elle peut donc être négative.
RR (Rainfall Runoff) :
Cumul de précipitations, généralement exprimé en millimètre de pluie (mm).
Thème 2. Hydrologie :
Débit :
Volume d’eau écoulé par unité de temps généralement exprimé en mètre cube par seconde (m3/s).
Débit de pointe de crue :
Débit instantané maximum observé.
Débit minimum sur trois jours consécutifs (Q3J-N) :
Le Q3J-N (anciennement appelé VCN3 et aussi appelé débit de base) correspond au débit moyen minimal calculé sur 3 jours consécutifs sur une période donnée. La date du Q3J-N correspond au premier des trois jours considérés.
Débit moyen journalier (QMJ) :
Le débit moyen journalier correspond au volume écoulé sur une journée rapporté à l’unité de temps, et généralement exprimé en m3/s.
Hydraulicité mensuelle :
Rapport du débit moyen du mois considéré à la moyenne historique du mois considéré. Elle permet de positionner un mois par rapport à un mois moyen.
Module mensuel :
Moyenne de l’ensemble des débits moyen mensuels d’un mois considéré, calculé sur l’ensemble de la période d’observation de la station.
Thème 3. Piézométrie :
Aquifère (ou nappe d’eau souterraine) :
Formation géologique contenant de façon temporaire ou permanente de l’eau mobilisable, constituée de roches perméables et capables de la restituer naturellement et/ou par exploitation. On distingue deux types d’aquifères :
- Aquifère à nappe libre : l’aquifère reposant sur une couche très peu perméable est surmonté d’une zone non saturée en eau.
- Aquifère captif (ou nappe captive) : dans une nappe captive, l’eau souterraine est confinée entre deux formations très peu perméables. Lorsqu’un forage atteint une nappe captive, l’eau remonte dans le forage.
Niveau piézométrique :
Niveau auquel peut monter l’eau d’une nappe dans un tube (le piézomètre) lorsqu’on réalise un forage. Ce niveau correspond à la pression de la nappe, il est généralement donné en mètres NGF.
Piézomètre :
Tube foré dans le sol atteignant la nappe phréatique et permettant de mesurer son niveau. Certains puits ou forages qui ne sont plus exploités aujourd’hui servent également de piézomètres.
Thème 4. Statistique
Fréquence :
Pourcentage de chance qu’un événement se produise sur une période donnée.
Fréquence quinquennale (respectivement décennale) sèche ou humide :
Valeur-seuil dépassée 20 % (respectivement 10 %) du temps.
Médiane :
Valeur qui divise une séquence ordonnée de données en deux parties strictement égales. En l’absence de valeurs toutes similaires, la moitié des observations sera inférieure et l’autre moitié sera supérieure à la médiane. Elle est aussi appelée normale en hydrologie.
IPS (Indicateur Piézométrique standardisé) :
Il est défini sur une échelle dite « standard », sa valeur numérique varie entre –3 et +3 (sans unité), il facilite le calcul d’un indicateur global à partir d’un indicateur ponctuel, il permet d’avoir une vision homogène de l’état des nappes libres (ou captives) à l’échelle nationale.
Période de retour (ou durée de retour) :
Inverse de la fréquence, généralement exprimée en nombre d’années. Par exemple, pour une fréquence quinquennale (soit 20%, donc 1/5ème), la période de retour est de 5 ans.
Thème 5. Divers :
COTECO :
Comité Technique de Coordination de l’EPTB Seine Grands Lacs.
EPTB Seine Grands Lacs :
Etablissement Public Territorial de Bassin Seine Grands Lacs.