Diversité des milieux
Les grandes zones phyto-écologiques jpg - 30.3 ko
Les caractéristiques essentielles du milieu (sol, géologie, topographie, climat) et de son usage par l’homme sont révélées par les groupements végétaux naturels répartis en série de végétation. Quatorze zones sont ainsi identifiées qui mettent en évidence des discontinuités majeures sur l’ensemble de la France. Chacune d’entre elles fait l’objet d’un découpage qui permet de distinguer la végétation des vallées, celle des zones humides, des bassins, des plateaux et autres formes du paysage.
1. Diversité géographique lorraine
La majeure partie du territoire lorrain couvre les premières couronnes sédimentaires du Bassin parisien. Cuestas abruptes, plateaux aux sols filtrants, plaines argileuses et humides se succèdent. Ces reliefs s’appuient à l’est sur les croupes granitiques des Hautes Vosges et sur les entablements gréseux des Basses Vosges. Cette diversité géologique et géographique ainsi qu’une situation à la croisée des influences climatiques continentale, septentrionale, montagnarde et atlantique donnent à la Lorraine ses milieux riches et variés.
La forêt, en raison de l’importance de sa superficie et des caractéristiques de ses peuplements, JOUE un rôle particulier en matière de diversité biologique. Les zones humides et les étendues d’eau sont également cruciales, notamment pendant les périodes de migration des oiseaux.
2. Diversité des milieux
La diversité des milieux est notable, depuis les vallées alluviales avec ses prairies inondables jusqu’aux hauts sommets vosgiens où se développent landes, tourbières et forêts, en passant par les pelouses calcaires et les forêts de ravin des côtes de Meuse et de Moselle.
La richesse des milieux naturels est appréciée par des programmes d’inventaires, en particulier l’inventaire des zones naturelles d’intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF). Réalisé pour la première fois dans les années quatre vingt, il est en cours de révision avec les associations et experts naturalistes. La directive européenne "Habitats" a également contribué à une meilleure connaissance des milieux. Cependant, la connaissance de la biodiversité en Lorraine demeure lacunaire : de vastes zones sont méconnues, telles que les Vosges centrales et de l’Ouest, le Lunévillois, le Pays de Sarrebourg, les côtes de Meuse et les régions frontalières.
Environ sept cents zones naturelles d’intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) ont été inventoriées dans les années quatre-vingts couvrant près de 12 % du territoire régional. Certaines ZNIEFF atteignent plusieurs dizaines voire quelques centaines d’hectares : pelouses calcaires avec orchidées, prairies humides ou encore forêts dans les Hautes Vosges. Le programme de révision des ZNIEFF devrait permettre d’ici fin 2011, de couvrir l’ensemble de la Lorraine et de résorber les principales lacunes. Quatorze zones d’intérêt pour la conservation des oiseaux (ZICO) sur 7% du territoire, regroupent des étangs, des cours d’eau et des massifs forestiers, tels l’étang du Lindre, le lac de la Madine ou la vallée de la Meuse.
L’importance internationale de certaines zones humides de Lorraine a été soulignée par la désignation de deux zones au titre de la convention de RAMSAR. Les inventaires départementaux des espaces naturels sensibles ont été lancés en 1995 par les conseils généraux en liaison avec l’ensemble des partenaires concernés lorrains : neuf cents sites ont été ainsi décrits. Chaque site fait l’objet d’une évaluation patrimoniale permettant de déboucher sur des propositions de protection et de gestion conservatoire.Enfin, les zones humides les plus remarquables sont répertoriées dans les schémas directeurs d’aménagement et de gestion des eaux (SDAGE) qui déterminent des orientations pour leur protection et leur gestion. La biodiversité des milieux humides est également le reflet de fonctions rendues dans le cycle de l’eau, en termes de régulation des crues et des étiages mais aussi d’autoépuration ou d’alimentation des nappes. Au-delà des zones biologiquement remarquables, des milieux plus modestes (zones humides ordinaires) méritent également attention et protection.
3. Une région de production forestière
Le potentiel forestier lorrain est exceptionnel du fait de sols très riches et de facteurs climatiques particulièrement favorables. La forêt est une composante majeure du paysage régional. Elle couvre plus de 900 000 ha (CLC 2006). Avec un taux de boisement de 35% (au sens de l’IFN), la Lorraine est la deuxième région forestière de France en terme de superficie et la première pour la production de bois d’oeuvre. Ainsi, 70% des peuplements forestiers sont des feuillus avec des essences indigènes comme le chêne et le hêtre, traditionnellement cultivées
et 30% sont des résineux à base de sapin et d’épicéa. Le département des Vosges, avec près de 50% de sa superficie recouverts de bois et forêts, est au troisième rang national après les Landes et le Var.
Des forêts anciennes « semi-naturelles », correspondant à des futaies composées exclusivement d’essences indigènes non plantées, subsistent, telle la forêt du Ventron.
La forêt représente une part importante des espaces naturels remarquables en Lorraine, avec près de 50% de la surface en ZNIEFF et près de 60% de la surface en zone Natura 2000.
La forêt lorraine demeure relativement stable en superficie à moyen terme, mais a perdu tout de même depuis 2000 environ 770 hectares face à la progression de l’urbanisation et l’extension des réseaux (cf. thème 5).
Une sylviculture intensive a dégradé la qualité de certains sites : vallées vosgiennes couvertes par la monoculture d’épicéas, boisements de pelouses calcaires…
Encadré sur le patrimoine géologique jpg - 4.2 ko L’expression « patrimoine géologique » inclut des objets et/ou des sites relatifs à l’ensemble des sciences de la Terre : minéralogie, paléontologie, sédimentologie, stratigraphie … La protection de ces objets et de ces sites géologiques qui présentent un intérêt particulier passe par leur identification puis leur descriptif. La prise de conscience officielle date de 1991, lors du premier symposium international (une trentaine de nationalités) sur la protection du patrimoine géologique à Digne où a été proclamée la « déclaration internationale des droits de la Terre », publiée par la Société géologique de France en 1994. Le ministère chargé de l’environnement a créé la Conférence Permanente du Patrimoine Géologique (CPPG) en 1998 qui rassemble notamment des représentants du Muséum National d’Histoire Naturelle (MNHN), des Réserves Naturelles de France, des musées, de la Société Géologique de France, du Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM). C’est depuis 2002 qu’est réglementairement acquise la reconnaissance du patrimoine géologique au même titre que le patrimoine biologique au sein du patrimoine naturel. L’inventaire du patrimoine géologique a été lancé officiellement en avril 2007 au Muséum National d’Histoire Naturelle, en faisant le choix de démarrer en priorité l’inventaire du patrimoine géologique de surface. L'État, maître d’ouvrage, est représenté en région par la DREAL et s'appuie sur le Conseil scientifique Régional pour le Patrimoine Naturel (CSRPN) qui assure le suivi scientifique et une première validation de l’inventaire réalisé au niveau régional, suivi de la validation nationale de la CPPG. Les données seront intégrées au Système d’information sur la nature et les paysages (SINP) initié par le Ministère de l’environnement, puis diffusées sur le site internet du portail de l’inventaire national du patrimoine naturel (http://inpn.mnhn.fr). En Lorraine, une liste de 200 sites a été établie par la Commission Régionale du Patrimoine Géologique, le travail de saisie des fiches descriptives est en cours de réalisation. |
Les orientations régionales forestières, approuvées en 1998, préconisent de concilier une amélioration de la productivité en bois de qualité avec d’autres usages qui intègrent le maintien de la diversité biologique. Déjà, 77% de la surface forestière font l’objet de plans simples de gestion ou de plans d’aménagement qui devraient être des éléments constitutifs de l’éco-certification.