Un état chimique des masses d’eau stratégiques toujours préoccupant

La qualité chimique constitue le principal facteur de déclassement des 39 masses d’eau souterraine, comprises en tout ou partie en Champagne-Ardenne. Le bon état chimique est atteint pour 39 % des masses d’eau (état des lieux 2013 actualisé 2015), pour un objectif fixé dans les SDAGEà 45 % du nombre des masses d’eau. Les SDAGE 2016-2021 prévoient l’atteinte du bon état en 2021 pour 5 % des masses d’eau et en 2027 pour les 56 % restants.

Le bon état des masses d’eau souterraines
L’évaluation du bon état des eaux souterraines est conduite à partir du bon état chimique (respect des normes de qualité environnementales pour les polluants d’origine humaine) et quantitatif (équilibre entre prélèvements et capacité de renouvellement).

La dégradation a principalement pour cause les apports en pesticides et nitrates d’origine agricole et viticole, et dans une moindre mesure à des contaminations par des métaux lourds, ammonium et composés organiques halogénés (COHV) d’origines diverses (rejets industriels, urbains, routiers). Parmi les nappes concernées, certaines sont cruciales pour l’alimentation en eau potable en région (en concurrence avec l’irrigation agricole) mais aussi pour une partie du bassin parisien, notamment la nappe de la Craie et du Champigny. La région a en cela une responsabilité importante pour leur préservation et restauration, qui seront rendues difficiles par leur vulnérabilité conjuguée à la rémanence longue de certaines molécules et à une forte inertie du milieu qui rendent encore peu visibles les effets des changements des pratiques. Des travaux ont été menés ces dix dernières années par le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) pour mieux appréhender la question des transferts de pollution. Joueront également les difficultés liées d’une part à l’importance de l’activité agricole pour l’économie régionale et l’approvisionnement national, et d’autre part aux orientations agricoles dominantes sur les secteurs les plus vulnérables (grandes cultures intensives, avec des évolutions de pratiques existantes dont les effets sont actuellement peu visibles et qui nécessitent une diffusion au sein de la profession agricole). Plus de la moitié des masses d’eau régionale présentent un risque de non atteinte du bon état en 2021.

Les études transfert du BRGM
En 2006, une étude a été conduite par la DREAL et le BRGM en zone crayeuse pour la détermination de la vitesse de transferts des nitrates en zone crayeuse sur deux bassins à enjeux : la Retourne et la Superbe. Elle a montré que dans les couches de craie les plus épaisses, les stocks de nitrates piégés peuvent atteindre 400 à 600 kg par hectare sur les 4 premiers mètres de la zone non saturée, avec une vitesse moyenne d’infiltration de 0,3 à 0,6 m/an.
Une autre étude a été réalisée en 2012 par le BRGM, pour le compte de lAgence de l’eau Seine-Normandie, à l’échelle du grand bassin, vis à vis des nitrates et des pesticides.
Cliquez sur la vignette pour visualiser la carte :

Partager la page

S'abonner