Une adaptation nécessaire des pratiques agricoles et viticoles aux effets du changement climatique

Des premières manifestations liées au changement climatique (augmentation des températures moyennes et concentration en CO2) ont pu être observées depuis les années 1990. Les impacts sont différenciés selon les cultures. Pour la vigne, on observe une amélioration des rendements, un temps de maturation plus court, un potentiel d’alcool plus élevé. Aujourd’hui, en Champagne-Ardenne, les vendanges ont lieu en moyenne deux semaines plus tôt qu’il y a vingt ans. Pour les cultures sont observés une augmentation des rendements du maïs et un plafonnement de ceux du blé, du fait principalement d’un seuil d’échaudage différent pour ces deux cultures (27-28°C pour le blé ; 32-35°C pour le maïs).
Par ailleurs, bien que l’impact isolé du changement climatique soit encore difficile à évaluer, les maladies de la vigne ont augmenté depuis la fin des années 1990 (mildiou, oïdium), et la Pyrale du maïs a fortement progressé depuis les années 2000 en région.

Outre ces effets, le changement climatique se traduira par une hausse des besoins en eau des cultures déjà irriguées (telles que les cultures légumières et les pommes de terre) et de nouveaux besoins potentiels en irrigation à culture constante. L’expérience de la canicule de 2003, dont l’intensité deviendrait banale d’ici la fin du siècle, a d’ailleurs mis en évidence la vulnérabilité particulière des activités d’élevage (20% des exploitations en Champagne-Ardenne). La capacité d’alimentation du bétail dépend en effet de la production fourragère (perte de production estimée entre 20 à 30% au niveau national en 2003).

L’adaptation des systèmes et des pratiques (semis, irrigation, fertilisation, choix variétaux…) au climat futur est donc cruciale mais aussi très complexe, la mise en œuvre à grande échelle de certaines options posant de nombreuses questions, notamment celles de leur acceptation par les agriculteurs, des débouchés, de l’organisation des filières, des orientations de la politique agricole commune… Pour les secteurs viti-vinicoles, des adaptations seront aussi nécessaires tant sur les techniques de travail que sur les cépages qui devront être plus résistants à la sécheresse et aux nouvelles maladies. Un groupe de travail spécialisé sur l’adaptation au changement climatique, constitué notamment du Comité interprofessionnel du vin de Champagne (CIVC), de partenaires techniques et universitaires, se réunit pour développer la recherche sur les leviers d’adaptation à moyen et long terme.

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