BSH Grand Est janvier 2024

Synthèse du mois


Sur le bassin Rhin-Meuse, le cumul pluviométrique conforme aux normales de saison observé lors de ce mois de janvier a contribué à maintenir des écoulements élevés sur tous les secteurs. Les pluies intenses des premiers jours du mois ont notamment entrainé une crue de niveau orange sur le bassin de la Chiers.
Ainsi, pour le troisième mois consécutif, les hydraulicités relevées sont représentatives d’un excédent d’écoulement généralisé.
A l’image des débits moyens mensuels, les débits minimaux sur trois jours consécutifs de ce premier mois de l’année sont eux aussi partout supérieurs à la médiane.

Sur les bassins de la Seine Normandie, la pluviométrie a été conforme à la normale pour un mois de janvier avec un cumul mensuel moyen de 85 mm.
Le cumul des précipitations est compris entre 50 mm au centre de l’Aube et de la Marne et 80 mm au centre de la Haute-Marne.
Les hydraulicités sont assez stables par rapport au mois de décembre avec des valeurs majoritairement comprises entre 1.2 et 2.0.
En ce qui concerne les débits minimaux sur trois jours consécutifs (Q3J-N) en janvier, ils sont majoritairement supérieurs au quinquennal humide.

Concernant les eaux souterraines, la recharge se maintient sur le Grand Est en ce mois de janvier : la moitié des piézomètres est à la hausse et 1/6 affiche une tendance à la baisse. Concernant les périodes de retour, la moyenne des niveaux moyens mensuels est modérément haute.
Ce sont les nappes les plus inertielles qui présentent en ce mois de janvier la situation la plus favorable avec des hausses largement majoritaires, notamment sur la craie où les niveaux moyens mensuels sont hauts en moyenne.
A l’Est de la région, la situation est plus contrastée sur la nappe des Grès du Trias Inférieur ou au sud de la nappe d’Alsace : la moitié des points de suivi est à la hausse mais les niveaux moyens mensuels restent proches des normales de saison en moyenne, s’échelonnant de modérément bas à très hauts, sauf pour la station de Grieshiem-près-Molsheim (67) qui présente un niveau très bas.

Pluviométrie

Pour lire le résumé climatique mensuel de Météo-France, téléchargez le document ci dessous.

(Source : Météo-France)

Eaux superficielles

Hydraulicité


Sur le bassin du Rhin, les hydraulicités observées sur les stations de référence sont excédentaires pour le troisième mois consécutif.
En effet, les pluies observées durant le mois de janvier 2024 ont maintenu des écoulements soutenus notamment en début et fin de mois.
Dans le Haut-Rhin, les hydraulicités sont comprises entre 1.5 (excédent de 50%) dans le Sundgau à Didenheim et 1.9 sur la Lauch à Guebwiller.
Même constat dans le Bas-Rhin avec des hydraulicités proches de 1.5 (excédent de 50%) sur la Zorn à Waltenheim/Zorn, sur la Bruche à Holtzheim ou dans l’Ill de plaine à Kogenheim.
Les apports issus des bassins versants du Rhin ont également maintenus des débits soutenus à Lauterbourg (hydraulicité à 1.5).

Sur le bassin de la Sarre, les hydraulicités observées sont encore élevées à l’image de celles observées en novembre puis décembre 2023.
A l’échelle du bassin, une hydraulicité de 1.6 est observée (excédent de 60% supérieur à la normale pour un mois de janvier).

Sur le bassin de la Meuse, les hydraulicités des stations du bassin sont encore élevées en réponse aux précipitations observées. A l’échelle du bassin, une hydraulicité de 1.3 est observée en moyenne (excédent de 30% supérieur à la normale pour un mois de janvier).
L’hydraulicité du bassin de la Chiers est supérieure à celle de la Meuse avec en moyenne une hydraulicité de 1.5 (excédent de 50%).

Sur le bassin de la Moselle, les hydraulicités des stations du bassin sont encore élevées en réponse aux précipitations observées. A l’échelle du bassin, une hydraulicité de 1.3 est observée en moyenne (excédent de 30% supérieur à la normale pour un mois de janvier).
L’hydraulicité des bassin de la Seille et de l’Orne sont les plus élevées du bassin avec en moyenne une hydraulicité de 1.5 (excédent de 50%).

Sur le bassin de la Seine-Normandie, les précipitations de ce mois de janvier ont été conformes à la normale. Comme pour le mois précédent, les hydraulicités ont encore des valeurs très élevées qui sont majoritairement comprises entre 1.2 et 2.0.
Elles sont supérieures à 2.0 à Soudron et Saint-Saturnin et comprises entre 0.8 et 1.2 à Méry-sur-Seine, Bar-sur-Seine, Bar-sur-Aube, Mussey-sur-Marne et Villiers-sur-Suize.

Débit moyen minimal enregistré pendant 3 jours consécutifs (Q3J-N)


Sur le bassin du Rhin, les débits moyens minimaux enregistrés pendant 3 jours consécutifs sont élevés et supérieurs ou proches de la quinquennale humide sur toutes les stations.

Sur le bassin de la Sarre, les débits moyens minimaux enregistrés pendant 3 jours consécutifs sont élevés et supérieurs ou proches de la quinquennale humide sur toutes les stations.

Sur le bassin de la Meuse, les débits moyens minimaux enregistrés pendant 3 jours consécutifs restent élevés et sont supérieurs à la médiane sur l’amont du bassin et supérieurs à la quinquennale humide sur l’aval du bassin.

Sur le bassin de la Moselle, les débits moyens minimaux enregistrés pendant 3 jours consécutifs restent élevés et sont supérieurs à la médiane sur l’amont du bassin et supérieurs à la quinquennale humide sur l’aval du bassin.

Sur le bassin de la Seine-Normandie, les débits moyens minimaux enregistrés pendant 3 jours consécutifs sont très majoritairement supérieurs au quinquennal humide pour ce mois de janvier.
Seules les stations de Villiers-sur-Suize et Bar-sur-Seine ont un Q3J-N supérieur au médian.

Eaux souterraines

Concernant les nappes des Calcaires du Jurassique, la recharge se maintient globalement en ce mois de janvier : les piézomètres suivis sur ces nappes réactives sont majoritairement stables ou à la hausse. Le niveau moyen mensuel est modérément haut en moyenne, et atteint localement un niveau encore très haut au Nord, sur les Calcaires Oxfordiens à Brieulles-sur-Bar (08) ou à Les Cléry (55). Notons toutefois la tendance à la baisse plus au sud, sur les Calcaires du Tithonien, comme à Stainville (55), ou à Nubécourt (55) où le niveau est tout juste autour de la moyenne.

Pour la nappe plus inertielle des Grès du Trias Inférieur, à l’ouest du socle vosgien, les pluies des deux derniers mois ont permis d’atteindre globalement des niveaux proches des normales de saison qui s’échelonnent de modérément bas à modérément hauts, avec une tendance à la stabilité. Le piézomètre de Relanges(88) affiche cependant une tendance à la baisse en ce mois de janvier.

Les niveaux moyens de janvier sont globalement en hausse par rapport au mois de décembre en Alsace, avec quelques secteurs en baisse, comme une partie du Ried ou à proximité du Rhin.
Dans le Bas-Rhin, les niveaux sont en hausse au nord, de +23 cm à Sessenheim, jusqu’à +47 cm à Wissembourg, et de +16 cm (Haguenau) à +25 cm (Weitbruch) sur le reste de la nappe du Pliocène. Les hausses sont plus faibles à Reichstett (+6 cm) ou en bordure ouest à Griesheim (+12 cm). Le secteur de Lipsheim est stable par rapport au mois dernier, alors que plus au sud, on relève -7 cm à Rossfeld et -10 cm à Baldenheim. Les périodes de retour sont en hausse ou identiques à celles de décembre, avec des niveaux hauts à très hauts au nord (Wissembourg, Haguenau), mais aussi au sud à Rossfeld et Baldenheim. Ils restent modérément hauts à Reichstett et Lipsheim, sur la normale à Lampertheim, modérément bas à Weitbruch et toujours très bas à Griesheim.
Dans le Haut-Rhin, la hausse est surtout présente dans la moitié sud, de +20 cm en centre plaine à Hettenschlag ou au sud à Hésingue, +48 cm à Habsheim, jusqu’à +83 cm à Wittenheim et même +1.70 m à Cernay (Thur). Les niveaux sont stables au nord à Holtzwihr ou en légère baisse (-5 cm à Illhaeusern et Guémar). Le long du Rhin (Fessenheim), ils baissent de -73 cm mais restent très hauts pour la saison. Les périodes de retour varient encore entre modérément haut (Hettenschlag) et très hauts (Fessenheim, Guémar, Cernay), avec toujours les deux mêmes secteurs en déficit, le Sundgau oriental (niveau modérément bas à Habsheim) et le cône de la Fecht (niveau bas à Wintzenheim).

Sur les nappes de la craie, la situation reste favorable pour ce mois de janvier : au nord comme au sud, les tendances sur ces nappes inertielles sont majoritairement à la hausse.
Les niveaux moyens mensuels sont hauts en moyenne et sont modérément hauts dans les cas les plus défavorables.
Pour les zones les plus inertielles, les piézomètres sont tous en hausse et atteignent des niveaux hauts à très hauts. Pour les zones les plus réactives, les piézomètres sont stables ou encore à la hausse ; les niveaux sont en très léger recul par rapport à décembre, de modérément hauts à hauts.

Une liste des piézomètres de la région Grand est disponible en téléchargement ci-dessous. Le tableau contient des liens vers les informations relatives à chaque point de mesure.

Réservoirs


Pour les réservoirs et barrages de la région Grand Est, le niveau de remplissage fin janvier 2024 est de 76% pour les retenues destinées à la navigation. En ce qui concerne les retenues destinées à l’alimentation en eau potable, le réservoir de Madine et la retenue de Michelbach affichent un taux de remplissage de plus de 99%. Pour les retenues destinées au soutien de l’étiage, le taux de remplissage est de plus de 99% pour le réservoir de Vieux Pré et de 72% pour le barrage de Kruth. Les barrages-réservoirs du bassin de la Seine affichent un taux de remplissage de 46%, conforme à l’objectif de gestion.
La retenue de Bouzey poursuit son remplissage progressif, alimenté uniquement par les ressources naturelles (sources, ruisseaux et écoulements d’eau pluviale).

Liens utiles…..

Vigicrues :
https://www.vigicrues.gouv.fr/

Le suivi de l’étiage :
http://www.grand-est.developpement-durable.gouv.fr/etiage-secheresse-r244.html

L’HydroPortail (anc. banque hydro), le portail des données quantitatives sur les cours d’eau :
https://hydro.eaufrance.fr/

Le portail d’accès aux données sur les eaux souterraines :
http://www.ades.eaufrance.fr/

Glossaire

BSH  :
Bulletin publié par la DREAL Grand Est qui présente mensuellement l’évolution de la ressource en eau.
Thème 1. Météorologie :

Évapotranspiration  :
Quantité d’eau consommée qui comprend d’une part l’eau transpirée par la plante, d’autre part l’évaporation directe à partir du sol, exprimée en millimètre.

Évapotranspiration Potentielle ETP :
Correspond à la quantité maximale d’eau transpirée par les végétaux et à l’évaporation du sol dans des conditions idéales.

Normale (météorologique) :
Moyenne de variables météorologiques calculées sur une période uniforme relativement longue choisie par consensus et telle qu’une moyenne établie sur toute période plus longue n’ait pas une valeur significativement différente. En météorologie, une période de 30 années a été retenue par l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM). Les périodes de référence furent 1901-1930, 1931-1960, 1951-1980, 1971-2000 , 1981-2010 et actuellement la période est 1991-2020.
Attention, à ne pas confondre avec la moyenne (voir définition dans ce glossaire).

Pluie efficace (ou bilan hydrique potentiel) :
Différence entre les cumuls de précipitations (RR) et l’évapotranspiration potentielle (ETP). Elle peut donc être négative.

RR (Rainfall Runoff) :
Cumul de précipitations, généralement exprimé en millimètre de pluie (mm).

Thème 2. Hydrologie :

Débit  :
Volume d’eau écoulé par unité de temps généralement exprimé en mètre cube par seconde (m3/s).

Débit de pointe de crue  :
Débit instantané maximum observé.

Débit minimum sur trois jours consécutifs (Q3J-N) :
Le Q3J-N (anciennement appelé VCN3 et aussi appelé débit de base) correspond au débit moyen minimal calculé sur 3 jours consécutifs sur une période donnée. La date du Q3J-N correspond au premier des trois jours considérés.
Débit moyen journalier (QMJ) :
Le débit moyen journalier correspond au volume écoulé sur une journée rapporté à l’unité de temps, et généralement exprimé en m3/s.

Hydraulicité mensuelle  :
Rapport du débit moyen du mois considéré à la moyenne historique du mois considéré. Elle permet de positionner un mois par rapport à un mois moyen.

Module mensuel  :
Moyenne de l’ensemble des débits moyen mensuels d’un mois considéré, calculé sur l’ensemble de la période d’observation de la station.

Thème 3. Piézométrie :

Aquifère (ou nappe d’eau souterraine) :
Formation géologique contenant de façon temporaire ou permanente de l’eau mobilisable, constituée de roches perméables et capables de la restituer naturellement et/ou par exploitation. On distingue deux types d’aquifères :
- Aquifère à nappe libre : l’aquifère reposant sur une couche très peu perméable est surmonté d’une zone non saturée en eau.
- Aquifère captif (ou nappe captive) : dans une nappe captive, l’eau souterraine est confinée entre deux formations très peu perméables. Lorsqu’un forage atteint une nappe captive, l’eau remonte dans le forage.

Niveau piézométrique  :
Niveau auquel peut monter l’eau d’une nappe dans un tube (le piézomètre) lorsqu’on réalise un forage. Ce niveau correspond à la pression de la nappe, il est généralement donné en mètres NGF.

Piézomètre  :
Tube foré dans le sol atteignant la nappe phréatique et permettant de mesurer son niveau. Certains puits ou forages qui ne sont plus exploités aujourd’hui servent également de piézomètres.

Thème 4. Statistique

Fréquence  :
Pourcentage de chance qu’un événement se produise sur une période donnée.

Fréquence quinquennale (respectivement décennale) sèche ou humide :
Valeur-seuil dépassée 20 % (respectivement 10 %) du temps.

Médiane  :
Valeur qui divise une séquence ordonnée de données en deux parties strictement égales. En l’absence de valeurs toutes similaires, la moitié des observations sera inférieure et l’autre moitié sera supérieure à la médiane. Elle est aussi appelée normale en hydrologie.

IPS (Indicateur Piézométrique standardisé) :
Il est défini sur une échelle dite « standard », sa valeur numérique varie entre –3 et +3 (sans unité), il facilite le calcul d’un indicateur global à partir d’un indicateur ponctuel, il permet d’avoir une vision homogène de l’état des nappes libres (ou captives) à l’échelle nationale.

Période de retour (ou durée de retour) :
Inverse de la fréquence, généralement exprimée en nombre d’années. Par exemple, pour une fréquence quinquennale (soit 20%, donc 1/5ème), la période de retour est de 5 ans.

Thème 5. Divers :

COTECO  :
Comité Technique de Coordination de l’EPTB Seine Grands Lacs.

EPTB Seine Grands Lacs  :
Etablissement Public Territorial de Bassin Seine Grands Lacs.

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