BSH Grand Est mai 2023

Synthèse du mois


Sur le bassin Rhin-Meuse, le déficit pluviométrique conséquent de 30 à 70% mesuré lors de ce mois de mai, allié aux températures estivales et au fort ensoleillement de la dernière décade influence sensiblement la situation hydrologique générale.
Les écoulements sont en baisse par rapport au mois d’avril sur tous les secteurs, à l’exception du Rhin qui a bénéficié d’apports d’eau de fonte et d’événements pluvieux survenus en Suisse.
La situation la plus défavorable se retrouve sur le secteur de la Meuse amont, avec un débit moyen mensuel ne représentant que 30% des normales de saison.

Sur les bassins de la Seine Normandie, la pluviométrie a été déficitaire par rapport à la normale pour un mois de mai avec un déficit de 50 % (cumul global de 37 mm).
Le cumul des précipitations est compris entre 27 mm au sud de la Marne et 40 mm au nord de la Marne.
Les hydraulicités sont en baisse par rapport au mois d’avril avec des valeurs majoritairement comprises entre 0.4 et 0.8 et plus élevées (de 0.8 à 1.2) sur le bassin de l’Aisne.
En ce qui concerne les débits minimaux sur trois jours consécutifs (Q3J-N), ils sont majoritairement inférieurs au médian pour ce mois de mai. Cependant, à Montmirail, la valeur est inférieure au décennal sec.

Concernant les eaux souterraines, le déficit de précipitations du mois de mai entraîne une évolution à la baisse des niveaux moyens mensuels. Cela concerne toutes les formations. Toutefois les craies sont concernées dans une moindre mesure, avec même plus de la moitié des piézomètres à la hausse, du fait de l’inertie des nappes.
En Alsace, la tendance dominante est aussi à la baisse, surtout dans le Bas-Rhin, plus variable dans le Haut-Rhin.
Les niveaux moyens mensuels sont quant à eux très contrastés.
Pour les calcaires du Jurassique de Lorraine, les niveaux moyens mensuels sont encore globalement conformes aux normales de saison. Pour les Grès du Trias Inférieur, les niveaux sont bas et certains niveaux déjà très bas ont une tendance à la baisse pour ce mois de mai.
La nappe de la craie affiche globalement des niveaux moyens mensuels bas pour la saison, avec quelques niveaux très bas malgré les hausses.
La nappe d’Alsace atteint des niveaux globalement modérément bas, certains secteurs ayant des niveaux très bas, et d’autres se rapprochant des normales. Notons localement des niveaux hauts dans le Bas-Rhin.

Pluviométrie

Pour lire le résumé climatique mensuel de Météo-France, téléchargez le document ci-dessous.

(Source : Météo-France)

Eaux superficielles

Hydraulicité


Sur le bassin du Rhin, les débits moyens mensuels observés durant le mois de mai 2023 sont en baisse sur tous les bassins, en dehors du Rhin à Lauterbourg.
Les précipitations observées durant le mois de mai sont déficitaires de 50% en Alsace.
Les hydraulicités des cours d’eau du Haut-Rhin sont de 0.9 sur le bassin Ill amont et de 0.7 sur les cours d’eau issus des hautes Vosges (-30% en moyenne sur les affluents haut-rhinois de l’Ill).
La situation dans le Bas-Rhin est également déficitaire de 30% en moyenne (hydraulicité moyenne de 0.7).
En revanche, le Rhin à Lauterbourg est excédentaire de presque 20% en mai, il bénéficie d’apports d’eau de fonte et d’événements pluvieux survenus en Suisse.

Sur le bassin de la Sarre, les hydraulicités des cours d’eau étudiés sont également en baisse par rapport au mois d’avril.
Les écoulements observés sont légèrement plus faibles qu’en Alsace, et une hydraulicité moyenne de 0.6 (déficit de 40%) est observée.

Sur le bassin de la Meuse, malgré un déficit pluviométrique, la situation reste contrastée. A l’amont du bassin l’hydraulicité du cours d’eau est faible, autour de 0.3 (ce qui correspond à un déficit de 70%).
Cependant plus on va vers l’aval plus l’hydraulicité se rapproche de la normale, avec un léger déficit (environ 40% sur la Meuse médiane), pour finir avec une hydraulicité proche de la normale sur tout l’aval du bassin, ainsi que pour le bassin de la Chiers.

Sur le bassin de la Moselle, l’hydraulicité des cours d’eau est en baisse, cela en réponse au déficit pluviométrique observé sur le mois de mai.
L’intégralité du bassin de la Moselle présente une hydraulicité moyenne d’environ 0.6, ce qui correspond à un déficit de 40%.

Sur les bassins de la Seine Normandie, les précipitations de ce mois de mai ont été plus faible que la normale.
Les hydraulicités sont en baisse par rapport au mois précédent avec des valeurs qui sont majoritairement comprises entre 0.4 et 0.8.
Pour le bassin de l’Aisne, les hydraulicités sont un peu plus élevées et globalement comprises entre 0.8 et 1.2.
La situation est peu plus dégradée sur l’amont du bassin de la Marne, avec une valeur comprise entre 0.2 et 0.4 à Villiers-sur-Suize.

Débit moyen minimal enregistré pendant 3 jours consécutifs (Q3J-N)


Sur le bassin du Rhin, les débits moyens minimaux enregistrés pendant 3 jours consécutifs sont plutôt proches des valeurs médianes dans le Haut-Rhin et plutôt inférieurs aux valeurs médianes sur les stations du Bas-Rhin.

Sur le bassin de la Sarre, les débits moyens minimaux enregistrés pendant 3 jours consécutifs sont majoritairement inférieurs au médian, notamment vers l’aval du bassin.

Sur le bassin de la Meuse, la situation est plus contrastée, les débits moyens minimaux enregistrés pendant 3 jours consécutifs sont inférieurs aux débit médians sur l’amont du bassin, quant à l’aval la situation est plus favorable avec des Q3J-N proches de la valeur médiane.

Sur le bassin de la Moselle, les débits moyens minimaux enregistrés pendant 3 jours consécutifs sont sur l’intégralité du bassin inférieur aux débits médians pour ce mois de mai.

Sur les bassins de la Seine Normandie, les débit moyens minimaux enregistrés pendant 3 jours consécutifs sont majoritairement inférieurs au médian pour ce mois de mai.
Pour les stations de Bar-sur-Seine, Bar-sur-Aube, Mussey-sur-Marne et Vitry-en-Perthois, les débits de base sont encore supérieurs eu médian.
Cependant, sur l’aval du territoire, la station de Montmirail a un Q3J-N inférieur au décennal sec.

Eaux souterraines

Le cumul de précipitations au mois de mai agrégées sur le Grand Est est déficitaire. Cette pluviométrie défavorable à la recharge des nappes des calcaires du Jurassique de Lorraine entraine une baisse généralisée des piézomètres. Le niveau moyen mensuel des nappes reste toutefois globalement conforme aux normales de saison. Il s’échelonne de modérément bas comme à Brieulles-sur-Bar sur les Calcaires de l’Oxfordien (08) ou à Stainville dans le Barrois (au sud du département 55), à modérément haut comme à Vernéville sur les Calcaires du Dogger (57), et conserve même un niveau haut à Gespunsart (08) sur le Socle du massif Ardennais. Les niveaux de la nappe des Grès du Trias Inférieur sont globalement à la baisse. Une hausse est encore à noter à Celles-sur-Plaine (88) aux pieds du massif des Vosges. Concernant les niveaux atteints, ils sont hétérogènes mais globalement bas pour la saison. Les niveaux sont bas à Voyer (57) ou à Celles-sur-Plaine (88), et même très bas à Relanges (88) ou à Gélacourt (54). Notons toutefois le niveau encore autour de la moyenne pour Plombières-les-Bains (dans le sud du département 88).

Les niveaux moyens de mai sont variables, mais dans l’ensemble plutôt orientés à la baisse par rapport au mois d’avril en Alsace, avec cependant quelques secteurs qui restent stables, voire en légère hausse.
Dans le Bas-Rhin, la tendance dominante est à la baisse, de -21 cm à Wissembourg, -9 cm à Haguenau ou Sessenheim, -4 cm en moyenne autour de Strasbourg, -7 cm plus au sud à Rossfeld. Certaines zones de bordures restent stables (Griesheim) ou en légère hausse (+4 cm à Lampertheim, +3 cm à Weitbruch). Par rapport aux normales de saison, les niveaux observés restent comparables à ceux du mois dernier, de très bas à Griesheim, bas à Weitbruch, modérément bas ou autour de la moyenne du sud à Rossfeld jusqu’au nord de Strasbourg. Ils restent également modérément hauts au nord à Sessenheim et hauts à Haguenau.
Dans le Haut-Rhin, l’évolution des niveaux est là aussi variable selon les secteurs, de -4 cm à Holtzwihr, à -15 cm au nord à Guémar ou en bordure à Wintzenheim et -18 cm à Cernay (Thur). Ils restent stables en centre plaine ou dans l’extrême sud (Hésingue) et sont en hausse le long du Rhin (+38 cm à Fessenheim), ainsi que dans le Sundgau oriental (+17 cm à Habsheim). Les périodes de retour remontent à hauteur de la normale à Fessenheim et Illhaeusern mais restent toujours inférieures à celles-ci sur le reste du département, variant entre des niveaux modérément bas (Holtzwihr, Hettenschlag, Cernay, Wittenheim), bas à Wintzenheim et très bas à Habsheim.

Sur la nappe de la craie, du fait d’une certaine inertie, les niveaux moyens mensuels sont globalement plutôt à la hausse en mai. Les baisses concernent les nappes les plus réactives, comme à Villeloup ou Saint-Hilaire-sous-Romilly (10) (nappe de la Craie du Sénonais et Pays d’Othe) ou à Bussy-le-Château (51) (Craie de Champagne Nord). Mais malgré les hausses, les niveaux restent globalement bas pour cette période de l’année. Le niveau est encore bas, voire très bas pour les nappes à plus forte inertie, notamment Hannogne-Saint-Rémy (08) sur la Craie de Champagne Nord. Une bonne moitié des piézomètres affichent des niveaux bas à modérément bas. Moins d’un tiers des piézomètres atteint un niveau autour de la moyenne ou supérieur.


Une liste des piézomètres de la région Grand est disponible en téléchargement ci-dessous. Le tableau contient des liens vers les informations relatives à chaque point de mesure.

Réservoirs


Pour les réservoirs et barrages de la région Grand Est, le niveau de remplissage fin mai 2023 est de 63% pour les retenues destinées à la navigation. En ce qui concerne les retenues destinées à l’alimentation en eau potable, le réservoir de Madine et la retenue de Michelbach affichent un taux de remplissage de près de 97%. Pour les retenues destinées au soutien de l’étiage, le taux de remplissage est de près de 100% pour le réservoir de Vieux Pré et de 97% pour le barrage de Kruth. Les barrages-réservoirs du bassin de la Seine affichent un taux de remplissage de 96%, conforme à l’objectif de gestion.
A noter que la retenue de Bouzey est en cours de vidange totale pour permettre la réalisation de travaux.

Liens utiles…..

Vigicrues :
https://www.vigicrues.gouv.fr/

Le suivi de l’étiage :
http://www.grand-est.developpement-durable.gouv.fr/etiage-secheresse-r244.html

L’HydroPortail (anc. banque hydro), le portail des données quantitatives sur les cours d’eau :
https://hydro.eaufrance.fr/

Le portail d’accès aux données sur les eaux souterraines :
http://www.ades.eaufrance.fr/

Glossaire

BSH  :
Bulletin publié par la DREAL Grand Est qui présente mensuellement l’évolution de la ressource en eau.
Thème 1. Météorologie :

Évapotranspiration  :
Quantité d’eau consommée qui comprend d’une part l’eau transpirée par la plante, d’autre part l’évaporation directe à partir du sol, exprimée en millimètre.

Évapotranspiration Potentielle ETP :
Correspond à la quantité maximale d’eau transpirée par les végétaux et à l’évaporation du sol dans des conditions idéales.

Normale (météorologique) :
Moyenne de variables météorologiques calculées sur une période uniforme relativement longue choisie par consensus et telle qu’une moyenne établie sur toute période plus longue n’ait pas une valeur significativement différente. En météorologie, une période de 30 années a été retenue par l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM). Les périodes de référence furent 1901-1930, 1931-1960, 1951-1980, et actuellement la période est 1971-2000.
Attention, à ne pas confondre avec la moyenne (voir définition dans ce glossaire).

Pluie efficace (ou bilan hydrique potentiel) :
Différence entre les cumuls de précipitations (RR) et l’évapotranspiration potentielle (ETP). Elle peut donc être négative.

RR (Rainfall Runoff) :
Cumul de précipitations, généralement exprimé en millimètre de pluie (mm).

Thème 2. Hydrologie :

Débit  :
Volume d’eau écoulé par unité de temps généralement exprimé en mètre cube par seconde (m3/s).

Débit de pointe de crue  :
Débit instantané maximum observé.

Débit minimum sur trois jours consécutifs (VCN 3) :
Le VCN 3 (aussi appelé débit de base) correspond au débit moyen minimal calculé sur 3 jours consécutifs sur une période donnée. La date du VCN3 correspond au premier des trois jours considérés.

Débit moyen journalier (QMJ) :
Le débit moyen journalier correspond au volume écoulé sur une journée rapporté à l’unité de temps, et généralement exprimé en m3/s.

Hydraulicité mensuelle  :
Rapport du débit moyen du mois considéré à la moyenne historique du mois considéré. Elle permet de positionner un mois par rapport à un mois moyen.

Module mensuel  :
Moyenne de l’ensemble des débits moyen mensuels d’un mois considéré, calculé sur l’ensemble de la période d’observation de la station.

Thème 3. Piézométrie :

Aquifère (ou nappe d’eau souterraine) :
Formation géologique contenant de façon temporaire ou permanente de l’eau mobilisable, constituée de roches perméables et capables de la restituer naturellement et/ou par exploitation. On distingue deux types d’aquifères :
- Aquifère à nappe libre : l’aquifère reposant sur une couche très peu perméable est surmonté d’une zone non saturée en eau.
- Aquifère captif (ou nappe captive) : dans une nappe captive, l’eau souterraine est confinée entre deux formations très peu perméables. Lorsqu’un forage atteint une nappe captive, l’eau remonte dans le forage.

Niveau piézométrique  :
Niveau auquel peut monter l’eau d’une nappe dans un tube (le piézomètre) lorsqu’on réalise un forage. Ce niveau correspond à la pression de la nappe, il est généralement donné en mètres NGF.

Piézomètre  :
Tube foré dans le sol atteignant la nappe phréatique et permettant de mesurer son niveau. Certains puits ou forages qui ne sont plus exploités aujourd’hui servent également de piézomètres.

Thème 4. Statistique

Fréquence  :
Pourcentage de chance qu’un événement se produise sur une période donnée.

Fréquence quinquennale (respectivement décennale) sèche ou humide :
Valeur-seuil dépassée 20 % (respectivement 10 %) du temps.

Médiane  :
Valeur qui divise une séquence ordonnée de données en deux parties strictement égales. En l’absence de valeurs toutes similaires, la moitié des observations sera inférieure et l’autre moitié sera supérieure à la médiane. Elle est aussi appelée normale en hydrologie.

IPS (Indicateur Piézométrique standardisé) :
Il est défini sur une échelle dite « standard », sa valeur numérique varie entre –3 et +3 (sans unité), il facilite le calcul d’un indicateur global à partir d’un indicateur ponctuel, il permet d’avoir une vision homogène de l’état des nappes libres (ou captives) à l’échelle nationale.

Période de retour (ou durée de retour) :
Inverse de la fréquence, généralement exprimée en nombre d’années. Par exemple, pour une fréquence quinquennale (soit 20%, donc 1/5ème), la période de retour est de 5 ans.

Thème 5. Divers :

COTECO  :
Comité Technique de Coordination de l’EPTB Seine Grands Lacs.

EPTB Seine Grands Lacs  :
Etablissement Public Territorial de Bassin Seine Grands Lacs.

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