Muttersholtz (67) a été réélue capitale française de la Biodiversité 2025

Muttersholtz est la 14e Capitale française de la Biodiversité. Huit collectivités ont de plus été distinguées pour l’excellence de leur action autour du thème et se sont vu décerner un trophée de Meilleure commune ou intercommunalité pour la Biodiversité 2025 dont la Communauté de communes Bruyères Vallons des Vosges

Muttersholtz

(2 288 hab., Bas-Rhin, Grand Est)

La commune de Muttersholtz illustre son engagement par une articulation forte entre biodiversité, culture et citoyenneté, et par sa capacité à inscrire ses actions dans un cadre à la fois local, régional et international.

Ses initiatives mettent en lumière à la fois la dimension culturelle, avec des résidences artistiques, des festivals, des expositions et des spectacles vivants, mais aussi la création d’une Maison de l’Écologie culturelle au cœur de la nouvelle centralité pour le village qui comprend la création d’un parc et de liaisons douces.

Son jumelage actif avec une commune guyanaise permet de mettre en avant le lien entre biodiversité et culture des peuples premiers amazoniens, notamment leur rapport singulier à la nature, y compris dans les créations artistiques locales.

La commune est forte d’une longue culture naturaliste : elle a réalisé un premier atlas de la biodiversité communal en 2010 et s’apprête à le mettre à jour en 2026. La transmission et l’éducation, à travers l’implication des écoles, des actions pédagogiques variées, la formation des agents et la sensibilisation des habitants, se fait sur le long cours avec une Maison de la Nature active depuis les années 70. Des animations autour de la fête d’Halloween ont été organisées sur le Sensoried, le sentier pieds-nus pour découvrir de manière sensible paysage et espèces de la plaine inondable, le Ried, afin de sensibiliser aux espèces dites « mal-aimées » comme les araignées, via un spectacle nocturne faisant aussi appel à l’imaginaire et aux légendes locales.

La commune mène un travail de fond sur la trame verte et bleue de la partie agricole céréalière de son territoire, en restaurant au fur et à mesure que les terrains se libèrent un important corridor écologique inscrit au plan local
d’urbanisme et en créant des mares et des haies, sur terres publiques ou en négociation avec les agriculteurs.
Au moins une obligation réelle environnementale a été conclue avec un propriétaire pour protéger et entretenir une haie. Muttersholtz protège aussi les vieux vergers privés et publics en partenariat avec le Conservatoire d’espaces naturels d’Alsace et en valorise le produit via l’atelier municipal « Jus de pomme » animé par une association. Elle a mené un programme de trois ans consacré au dialogue entre agriculteurs et naturalistes avec la LPO et la Maison de la Nature, financé par le comité régional pour la biodiversité (qui rassemble État, Région, OFB et Agences de l’eau).

Restauration de la trame humide en milieu agricole par la création de mares le long du Hoelachgraben
Restauration de la trame humide en milieu agricole par la création de mares le long du Hoelachgraben | © Gilles Lecuir

 
La commune a créé aussi, en s’inspirant de ses voisins allemands, une nouvelle forme d’espace funéraire, la Forêt
Sanctuaire. Elle permet l’inhumation d’urnes cinéraires dans des concessions situées autour d’arbres désignés dans un bois communal, avec la mise à disposition d’un espace cérémoniel d’inspiration mégalithique.

Cette combinaison d’activités culturelles et de changement de regard sur la nature, d’actions concrètes de restauration des écosystèmes, d’ancrage citoyen et de dialogue avec le milieu agricole a convaincu le jury de réélire Muttersholtz Capitale Française de la Biodiversité 2025 (après son premier titre obtenu en 2017 sur le thème « Aménager, rénover et bâtir en préservant la biodiversité »). La commune démontre ainsi qu’un bourg de taille modeste peut devenir un modèle de référence au niveau national et international grâce à la cohérence et la profondeur de sa stratégie ; le recours à tous les financements et outils possibles ; et la mobilisation de l’ensemble des acteurs locaux dans un esprit de dialogue et de compromis positif.

Liaisons douces en coeur de village
Liaisons douces en coeur de village | © Gilles Lecuir

 

Depuis 2010, le concours Capitale française de la Biodiversité identifie, valorise et diffuse les meilleures actions réalisées par des communes et intercommunalités françaises en faveur de la biodiversité.

Communauté de communes Bruyères Vallons des Vosges

(14 937 hab., Vosges, Grand Est)

La communauté de communes Bruyères Vallons des Vosges, qui regroupe 34 communes au coeur des Vosges, se distingue par une approche intégrée et innovante de la biodiversité, qui lui a valu le titre de Capitale française de la biodiversité en 2024, sur le thème « Sobriété & Biodiversité ». Cette reconnaissance reposait sur une culture naturaliste solide renforcée par la réalisation d’un atlas de la biodiversité intercommunal réalisé entre 2020 et 2023, qui a nourri de nombreuses initiatives locales, notamment au niveau de la trame nocturne. Mais la collectivité ne se repose pas sur ses lauriers, bien au contraire !

Parmi les dispositifs novateurs, la collectivité a expérimenté en 2025 une « évaluation sensible de territoire », un outil qui vise à prendre en compte les perceptions des habitants et leur sensibilité dans l’élaboration des politiques publiques. Cette démarche passe par des résidences d’artistes accompagné par un sociologue et offre des préconisations concrètes pour la future stratégie culturelle mais aussi environnementale du territoire.

 
La collectivité développe aussi des actions éducatives originales et inclusives : l’École des sports nature propose des stages pour adolescents combinant sport, citoyenneté et découverte de la faune et flore locales, tandis que la maison de retraite intercommunale est utilisée comme tiers-lieu pour des projets intergénérationnels autour du changement climatique, de l’eau et des paysages.

Un autre point fort et original est l’approche ludique pour sensibiliser à la biodiversité des publics qui y sont indifférents ou éloignés : cartes au trésor à vélo et escape games amènent les participants aux sujets de la biodiversité sans qu’ils soient venus pour cela. La bande dessinée périodique écho-location rend de plus la découverte du territoire et de ces enjeux naturalistes accessibles et attractifs.

Ainsi, la communauté de communes Bruyères Vallons des Vosges illustre comment culture, jeu, participation citoyenne et sensibilisation à l’environnement peuvent se conjuguer pour renforcer l’engagement des habitants et valoriser le territoire.

La remise des trophées et le colloque de restitution auront lieu jeudi 20 novembre 2025 de 14h à 18h, accueilli par la Fédération des parcs naturels régionaux à Paris.

Edition 2026

L’édition 2026 du concours Capitale française de la Biodiversité ouvrira en novembre : communes et intercommunalités françaises seront invitées à candidater jusqu’au 27 février 2025 sur www.capitale-biodiversite.fr afin de faire connaître et valoriser leurs réussites de la « Restauration de la nature ». On attend leurs témoignages en matière de renaturation et de restauration de milieu naturel ou de programme de protection d’espèces en lien avec les activités humaines, qu’il s’agisse de solutions fondées sur la nature pour limiter le risque d’inondation, de concilier les activités productives et la faune et la flore sauvage (agriculture, sylviculture…), d’engagement citoyen ou encore de verdir nos villes et nos villages au bénéfice mutuel de la lutte contre l’effet d’îlots de chaleur urbain, la gestion des eaux pluviales, le bien-être humain et la lutte contre l’érosion de la biodiversité. Le formulaire de participation sera disponible en novembre.

Le concours Capitale française de la Biodiversité

Le concours est organisé par le ministère de la Transition écologique, de la Biodiversité et des Négociations internationales sur le climat et la nature et le ministère de l’Aménagement du territoire et de la Décentralisation, l’Office français de la biodiversité, le Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement (Cerema), Plante & Cité, centre technique national sur les espaces verts et la nature en ville, et les Agences régionales et collectifs régionaux pour la Biodiversité coordonnés par l’Agence régionale de la Biodiversité en Île-de-France. Enfin, il s’appuie sur de nombreux autres partenaires, réunis au sein de son Comité scientifique et technique en charge de l’évaluation des candidatures. Voir les partenaires

www.capitale-biodiversite.fr

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