Bilan annuel de l’accidentalité

Les chiffres provisoires de l’accidentalité en 2024 dans la région Grand Est : 3286 accidents, 4094 blessés et 295 tués

 

Accidentalité en France

En 2024, le nombre d’accidents corporels a légèrement diminué en France métropolitaine par rapport à 2023, passant de 51 641 à 50 996, soit un léger retrait de 645 accidents. Cette baisse qui représente une évolution de -1,3 % par rapport à l’année précédente, s’approche de la stabilité. La baisse relevée entre 2022 et 2023 était légèrement plus prononcée (-739 accidents). Le chiffre 2024 sans être aussi favorable s’inscrit cependant dans une même tendance à la baisse, sans indiquer d’évolution majeure.

Le nombre de blessés a également confirmé sa décrue en 2024, passant de 64 674 à 64 474, soit 200 blessés de moins. Toutefois, cette diminution très relative correspond également davantage à de la stabilité avec une évolution de -0,4 % par rapport à 2023. Entre 2022 et 2023, la baisse avait été un peu plus marquante avec 756 blessés de moins.

Parallèlement, le nombre d’usagers tués a augmenté en 2024 de 3 164 à 3 190 tués, soit une hausse de +26 victimes. Cette augmentation qui correspond à une évolution de +0,8 % par rapport à 2023, reste relativement modérée mais reflète une tendance inversée de celle constatée entre 2022 et 2023, lorsque le nombre d’usagers tués sur les routes avait baissé de 100 personnes.

 

Accidentalité dans la région Grand Est

Dans la région Grand Est, les tendances de l’accidentalité en 2024 semblent avoir été plus marquées qu’au niveau national, avec des variations autour de 3% (en baisse pour les accidents et en hausse pour le nombre de tués). 3 286 accidents corporels sont survenus dans la région en 2024, soit 88 accidents de moins par rapport à l’année précédente (3 374 accidents). Cette baisse de -2,6 % par rapport à 2023, améliore sensiblement l’évolution de cet indicateur qui avait enregistré en 2023 une hausse de +16 accidents par rapport à 2022.

La tendance est en revanche moins bonne en ce qui concerne le nombre d’usagers tués sur les routes régionales. En 2024, 295 personnes y ont perdu la vie, soit 10 de plus qu’en 2023. Cette augmentation fait par ailleurs suite à une précédente hausse enregistrée en 2023 par rapport à 2022 : +21 tués. Ce niveau de mortalité n’avait pas été enregistré dans la région depuis 2018, sans toutefois atteindre la somme des 313 tués enregistrés en 2014, 10 ans auparavant.

30 blessés de moins ont été comptabilisés entre 2023 (4124 blessés) et 2024 (4094 blessés). Cette baisse représente une réduction de -0,7 % par rapport à 2023, révélant ainsi davantage une stabilité mais avec une évolution plus favorable qu’en 2023 où la baisse avait été plus faible par rapport à 2022 (-18 blessés).

 

La mortalité routière régionale

Évolution globale par année



Le nombre de tués enregistré en 2024 atteint le niveau de celui de 2018 avec 295 morts. Si l’on peut supposer que la circulation routière du début 2022 était encore sous l’influence des mesures de restriction des déplacements liées à la crise sanitaire, avec un nombre annuel de tués à un minimum de 264, le chiffre de 2024 tranche avec celui enregistré en 2019. Il convient cependant de rappeler que le nombre de décès sur les routes des départements du Grand Est avait dépassé la barre des 300 entre 2007 et 2012 (en moyenne plus de 351 morts) ainsi qu’il y a 10 ans, avec 313 usagers décédés en 2014.

 

Évolution détaillée par mois



En 2024, la moyenne des années 2017 à 2023 (en excluant 2020 et 2021) été dépassée de 15 tués. L’année a été marquée par des pics de la mortalité en février avec 24 décès (contre une moyenne de 16), en juillet avec 33 tués, ainsi qu’ en août et septembre avec respectivement 30 et 29 décès (dépassant les moyennes de 20 et 25). A l’inverse, le nombre de tués est descendu à 17 en avril, bien en dessous de la moyenne de 24. Les mois de novembre et décembre ont montré une stabilité avec des chiffres proches de la moyenne.

 

Mortalité en fonction des âges et des modes de déplacement



En 2024, la région Grand Est a enregistré 295 décès sur ses routes, soit une augmentation de 10 par rapport à l’année précédente. Un nombre substantiel de victimes se déplaçaient à pied (45 morts, 15 % du nombre total annuel des tués), principalement dans la tranche d’âge après 64 ans, pouvant suggérer une vulnérabilité supérieure de cette classe d’âge en cas de blessures. Le nombre de piétons d’une tranche d’âge précise, marchant dans l’espace public, est par ailleurs à prendre en considération. En effet, la classe d’âge entre 25 et 44 ans pourrait rassembler un nombre de piétons supérieur à celui de la classe d’âge entre 45 et 64 ans. Le nombre relativement important de 12 tués dans cette catégorie pourrait donc s’expliquer par cette sur-représentativité. Toutes classes d’âges confondues, 16 piétons de plus sont décédés en 2024 sur les routes de la région comparativement à 2023.



Les usagers de véhicules de tourisme restent par ailleurs les plus touchés par la mortalité routière, avec 153 décès, bien que ce chiffre soit en recul de 15 tués par rapport à l’année précédente. Dans le détail, les jeunes adultes âgés de 18 à 24 ans (tranche d’âge de seulement 7 ans), les adultes de 25 à 44 ans mais aussi ceux de 65 ans et plus, sont les plus impactés de cette catégorie. Les causes menant aux accidents mortels ne sont cependant pas identiques en fonction des âges (comportement, vulnérabilité).

39 décès ont été comptabilisés parmi les motocyclistes, dépassant de 5 le nombre de tués enregistré en 2023. Les motocyclistes décédés suite à un accident se comptent essentiellement dans deux classes d’âge : celle de 25 à 44 ans et celle de 45 à 64 ans, correspondant à deux catégories dans lesquelles la pratique de la moto est certainement plus fréquente. Les cyclistes, quant à eux, ont enregistré 20 décès, avec une hausse de 7 tués, très majoritairement chez les personnes âgées de 65 ans et plus, pouvant souligner leur vulnérabilité en cas d’accident.

Dans le groupe des cyclomotoristes, 4 décès supplémentaires ont été enregistrés par rapport à 2023. Les adolescents de 14 à 17 ans comptabilisent le nombre de tués le plus élevé, ce qui est très probablement, ici aussi, lié à un usage plus fréquent des cyclomoteurs que dans les classes d’âges plus âgées.

Les usagers d’autres moyens de déplacement comme les engins de déplacement personnel motorisés, les véhicules utilitaires et les poids lourds ont enregistré des chiffres plus bas, avec des variations moindre par rapport à 2023.

Globalement, ce sont les bilans des 25-44 ans et des 65 ans et plus qui sont les moins bons en 2024, avec respectivement +13 et +11 tués par rapport à 2023. A l’inverse les jeunes et surtout les 18-24 ans ont enregistré un nombre de décès inférieur à celui de 2023 (- 13).

 

Situation dans les départements du Grand Est

Entre 2023 et 2024, la région Grand Est a connu des évolutions contrastées en matière de sécurité routière. Les accidents corporels ont diminué dans 7 départements sur 10, notamment l’Aube (-15%) et le Bas-Rhin (-11%), mais ces baisses ne montrent pas la même évolution de fond. La baisse dans l’Aube fait suite à une série de légères hausses les années précédentes, tandis que celle dans le Bas-Rhin s’inscrit au contraire dans une série de baisses et dans un contexte de trafic plus dense. Des hausses notables du nombre d’accidents ont par ailleurs été observées dans la Marne (+14%) et les Vosges (+13%).

Le nombre de tués sur les routes a fortement varié : des baisses relativement importantes dans les Ardennes (-32%), la Meurthe-et-Moselle (-27%) et le Haut-Rhin (-25%) contrastent avec des hausses conséquentes dans la Meuse (+82%) et le Bas-Rhin (+34%), soulignant la limite des évolutions en pourcentage, la Meuse ayant enregistré 9 tués supplémentaires et le Bas-Rhin 12.

Les blessés ont augmenté dans la plupart des départements avec des nuances entre la Marne (+16%) et la Meuse (+1%). L’Aube et le Bas-Rhin font figure d’exception avec des baisses de -15% et -14%.

Localisation des accidents graves et mortels dans le Grand Est en 2024

 

Accidents

Le département des Ardennes a enregistré en 2024 une très légère baisse de 6 accidents. Avec 355 accidents par million d’habitants, il est l’un des départements de la région ayant les plus bas taux d’accidents par million d’habitants. Une baisse plus marquée a eu lieu dans l’Aube, passant de 383 à 326 accidents. Mais ce département est le deuxième de la région, après la Marne, où le taux d’accidents par million d’habitants est le plus élevé (1046). Le nombre d’accidents a également très légèrement diminué dans la Haute-Marne (-3), avec un taux relativement élevé de 628 accidents par million d’habitants. La Meurthe-et-Moselle a enregistré une baisse plus importante de -26 accidents, mais avec un taux d’accidents par millions d’habitants (781) qui reste dans la fourchette haute de la région. Le nombre d’accidents a par ailleurs diminué en Moselle de 351 à 329 accidents, avec un taux relativement modéré de 312 accidents par million d’habitants. Une baisse remarquable de 608 à 544 accidents, a été constatée dans le Bas-Rhin dont le taux d’accidents par million d’habitants est de 470. Un nombre d’accidents qui a également baissé dans le Haut-Rhin, passant de 367 à 351 accidents, avec un taux relativement bas de 451 accidents par million d’habitants.

La situation n’a pas été favorable dans la Marne en 2024, outre le fait que ce département recense le nombre le plus élevé d’accidents par millions d’habitants (1112), le nombre d’accidents y a augmenté de 77 entre 2023 et 2024. Parallèlement, la Meuse enregistrait une légère hausse de 6 accidents, avec un taux de 642 accidents par million d’habitants qui s’approche de la moyenne de la région (631 accidents/million d’habitants). Les Vosges ont enregistré une hausse de 177 à 200 accidents mais dans un département où le taux de 514 accidents par million d’habitants reste en dessous de la moyenne régionale.

 

Mortalité

La mortalité routière a augmenté dans la moitié des départements de la région et a diminué dans l’autre moitié, même si la baisse par rapport à 2023, d’un seul tué dans l’Aube, relativise un peu ce constat. Les variations brutes doivent par ailleurs être nuancées par le nombre de tués par million d’habitants des différents départements. Dans l’Aube par exemple, ce ratio est particulièrement important et atteint un total annuel de tués de 115. Il s’agit du nombre le plus important après la Haute-Marne (122) et avant la Meuse (109). Ces deux derniers départements figurent pourtant parmi le groupe de 3 départements de la région dits ruraux, à faible densité de population et donc avec un trafic routier moins dense. Malgré leur trafic plus important et la hausse de la mortalité recensée en 2024, le Bas-Rhin et la Moselle connaissent des situations plus favorables avec 40 et 43 tués sur les routes par million d’habitants. Les situations sont encore meilleures dans le Haut-Rhin et surtout dans la Meurthe-et-Moselle avec respectivement 34 et 32 tués par million d’habitants et 9 tués de moins que l’année précédente.

 

Blessés

Seuls trois départements de la région ont connu une évolution favorable du nombre de blessés en 2024. Dans le Bas-Rhin, 102 blessés de moins ont été enregistrés par rapport à 2023. Cette baisse intervient après des chiffres déjà en baisse en 2023 (-124), en 2022 (-110) et en 2021 (-218 blessés). A noter qu’en raison des restrictions de circulation liées à la crise sanitaire du début de la décennie, le point de référence en 2022 et 2021 était l’année 2019 (974 blessés). En 2024, la baisse du nombre de blessés atteint le chiffre très encourageant de -37% par rapport à 2019. Dans l’Aube, le nombre de blessés a également baissé en 2024 (-73, -15%) mais après une hausse de +11% en 2023. Le nombre de blessés dans ce département reste par ailleurs à un niveau proportionnellement élevé par rapport au nombre d’habitants puisque l’Aube est dans la région après la Marne, le deuxième département le plus impacté en terme de nombre de blessés par million d’habitants. Le 3ème département a avoir bénéficié d’une baisse du nombre de blessés est le Haut-Rhin avec 36 blessés (-8%) par rapport à l’année précédente mais comme l’Aube après une hausse de +12% en 2023 par rapport à 2022. Le Haut-Rhin conserve un nombre de blessés par million d’habitants très en dessous de la moyenne régionale de 793 blessés/million d’habitants.

Le nombre de blessés stagne ou n’augmente que très modérément en Moselle (+0% avec un seul blessé supplémentaire), en Meuse (+1%) ou encore en Meurthe-et-Moselle (+2%). Dans les autres départements de la région, davantage de blessés ont été recensés en 2024, allant de +9% dans les Vosges à +16% dans la Marne.

 


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