Bilan annuel de l’accidentalité

Les chiffres provisoires de l’accidentalité en 2022 dans la région Grand Est : 3354 accidents, 4145 blessés, 264 tués.

Marquées par la pandémie mondiale de COVID-19, les années 2020 et 2021 ont fait l’objet de mesures de restrictions de circulation réduisant l’intensité du trafic routier. Cette baisse a eu un effet vertueux sur l’accidentalité lors de ces deux années avec des chiffres d’accidentalité plus bas que la moyenne.
En 2022, après un mois de janvier encore atypique, marqué par des mesures de télétravail obligatoire, les déplacements ont progressivement repris à partir de début février pour se rapprocher de valeurs plus normales.

Accidentalité en France

En France en 2022, 52495 accidents, 65700 blessés et 3260 tués ont été recensés à la date du 31 janvier 2023 (bilan provisoire ONISR). Comparativement à 2019, année de référence, les chiffres provisoires de l’accidentalité 2022 sont relativement stables concernant le nombre de tués (+0,5 % à l’échelle nationale, il était de -300 en 2021). En revanche, les chiffres sont meilleurs qu’en 2021 concernant le nombre d’accidents et de blessés avec des baisses par rapport à 2019 encore plus prononcées (autour de -6,5%).

Accidentalité dans la région Grand Est

L’évolution de l’accidentalité dans le Grand Est semble plus conforme à la reprise de la circulation. Par rapport à l’année de référence, la baisse des nombres d’accidents (-5%), de victimes tuées (-4%) ou blessées (-7%) est moins prononcée et les chiffres moins éloignés de ceux de 2019 que ceux enregistrés en 2021. Par ailleurs et contrairement à la situation nationale , cette baisse concerne également la mortalité. L’analyse de l’accidentalité des années qui suivront, permettra de déterminer si cette amélioration de la sécurité routière dans le Grand Est est conjoncturelle ou si elle est liée à des changements de comportement plus pérennes.

La mortalité routière régionale

Généralités

 La mortalité routière régionale qui avait baissé en 2019 par rapport à 2018 a été favorablement impactée en 2020 et 2021 par la baisse du trafic routier liée aux restrictions de circulation dans le contexte de la pandémie de COVID-19. L’année 2022 marquée par un retour à la normalité en matière de déplacements, affiche néanmoins une mortalité en baisse de 12 victimes par rapport à 2019.

 La mortalité sur les routes de la région n’a pas bénéficié du télétravail obligatoire de janvier 2022. Le premier mois de l’année 2022 enregistre en effet 4 victimes supplémentaires par rapport à la moyenne des mois de janvier de 2015 à 2019. Cette tendance ne se confirme pas le reste de l’année puisque cette moyenne ne sera dépassée que 4 autres fois au cours des mois suivants. 7 des 12 mois de l’année enregistrent un nombre de tués inférieur à la moyenne, notamment en février (-5 morts) et surtout en septembre (-11 morts). Les pics de juin et d’octobre pourraient s’expliquer par l’ensoleillement particulièrement généreux lors de ces deux mois (+20 à 25% en juin et +15 à 35% en octobre par rapport à la normale) favorisant ainsi les sorties. La météo n’est toutefois pas le seul facteur pouvant influencer le trafic et par conséquence l’accidentalité. En effet, si les conditions météorologiques de septembre étaient effectivement dégradées, ce n’était pas le cas du mois de mai qui avait également été chaud et sec. En mai, le chiffre du nombre de tués affiche pourtant 4 tués en moins par rapport à la moyenne des mois de mai entre 2015 et 2019.

Mortalité en fonction du mode de déplacement

Les usagers en véhicule de tourisme paient, chaque année, le plus fort tribut à l’insécurité routière. Ce constat se vérifie également dans les chiffres de 2022. Sur les 264 victimes décédées dans le Grand Est, 147 étaient à bord de véhicules légers, un chiffre par ailleurs en augmentation de 5 victimes par rapport à 2019.
En dehors du transport en automobile (et en véhicules utilitaires mais avec un nombre de tués inférieur), le nombre de décès enregistrés pour la plupart des modes de déplacement reste relativement stable par rapport aux chiffres de 2019 à l’exception de la marche (-17) et de la pratique de la moto (-9).
En outre, le nombre de victimes à pied tend à augmenter en fonction de l’âge. Il y a presque autant de décès après 65 ans que dans l’ensemble des catégories plus jeunes. Un constat de même type peut être fait parmi les cyclistes : 23 des 25 cyclistes tués en 2022 avaient 45 ans ou plus. La condition physique, l’endurance du corps, ainsi qu’éventuellement l’altération de certains réflexes sont autant de facteurs pouvant en être à l’origine. Le contraste du nombre de victimes décédées en fonction de l’âge est également très présent pour les motocyclistes : 27 des 33 motocyclistes tués sur les routes du Grand Est en 2022 avaient entre 25 et 64 ans. Pour cette catégorie d’usagers, la fréquence de la pratique (plus élevée dans cette tranche d’âge assez large), pourrait être une explication crédible.
Tous modes confondus, la baisse du nombre de morts par rapport à 2019 en fonction des âges, aurait pu être généralisée si la tranche des 25-44 ans n’avait pas recensé 10 tués supplémentaires, portant le total des victimes de cette catégorie à 70 (soit 6 de plus qu’en 2021). Il faut cependant rappeler qu’une baisse de 36 usagers tués avait été recensée dans cette tranche d’âge en 2019 par rapport à l’année antérieure, faisant alors de cette catégorie, la plus fortement en baisse.

Situation dans les départements du Grand Est

Accidents

 La tendance du nombre d’accidents a été particulièrement favorable dans la région Grand Est en 2022. Par rapport à 2019, 7 des 10 départements ont en effet enregistré un recul du nombre d’accidents, parfois dans des proportions significatives comme dans le Haut-Rhin (-27%) et le Bas-Rhin (-14%). Le Bas-Rhin reste toutefois le département le plus accidentogène de la région avec plus du double d’accidents que dans le département alsacien voisin. La situation n’a pas été aussi propice dans les Ardennes avec une légère augmentation du nombre d’accidents (+3) ainsi que dans la Meuse (+7). La hausse atteint même 20 % dans le département de la Marne avec près d’une centaine d’accidents supplémentaires par rapport à 2019. En deuxième position régionale derrière le département de l’Aube pour le nombre d’accidents par million d’habitant, le département de la Marne reste une exception dans la région concernant l’intensité de la hausse du nombre d’accidents.

Mortalité

 Cette mauvaise tendance du nombre d’accidents dans la Marne ne se vérifie pas pour la mortalité. Avec 4 tués en moins par rapport à 2019, ce département enregistre une baisse de -10% de tués entre 2019 et 2022. Ce n’est pas le cas du département voisin de la Haute-Marne qui enregistre proportionnellement la plus forte hausse de la mortalité avec un bond de 25%. Ce chiffre, lié à la mortalité quantitativement peu importante de ce département et qui masque une hausse assez faible de 3 personnes tuées supplémentaires, ne doit pas faire oublier que le département de la Haute-Marne est le département où la mortalité est la plus élevée de la région rapportée au nombre d’habitants. En comparaison, la hausse relativement similaire de 24% dans le département de la Meurthe-et-Moselle est quantitativement deux fois plus importante (+7 tués) mais, rapporté au nombre de tués par million d’habitant, le nombre de tués sur les routes en Meurthe-et-Moselle est beaucoup moins important.
La mortalité augmente également mais dans des proportions plus faibles dans le Haut-Rhin (+5 morts) et les Vosges (+3). Une tendance plus favorable a été relevée dans le Bas-Rhin (-11 tués), les Ardennes (-6), l’Aube (-5), la Meuse (-3) et plus modérément la Moselle (-1).

Blessés

 La Marne se distingue également pour le nombre de blessés enregistrés en 2022 par rapport à 2019. C’est le seul département où ce chiffre est en hausse (+63 blessés, +10%). Le nombre de blessés est en baisse dans tous les autres départements de la région. Il baisse significativement dans le Haut-Rhin (-130, -24%) et un peu moins fortement dans le Bas-Rhin (-109, -11%), dans l’Aube (-48, -10%) et dans les Vosges (-36, -14%).


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