Étude des critères de performance des labels par rapport aux exigences RE2020

En 2025, le travail d’une stagiaire de l’INSA à la DREAL, a porté sur l’étude des critères de performance des labels et l’évaluation des performances énergétiques et environnementales des bâtiments certifiés par rapport aux exigences de la RE2020.

Le secteur du bâtiment est l’un des principaux contributeurs aux émissions de gaz à effet de serre en France, représentant environ 25% des émissions nationales. Dans un contexte de changement climatique, la réduction des émissions de GES et l’amélioration de l’efficacité énergétique des bâtiments sont devenues des priorités. Par ailleurs, les ressources naturelles s’amenuisent, renforçant la nécessité d’une transition vers des matériaux et des pratiques de construction durables. En 2019 avec la loi Energie-Climat, la France s’engage à atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. Le développement et la mise en œuvre de réglementations comme la réglementation environnementale 2020 s’inscrivent dans cette dynamique. Cette dernière vise non seulement à réduire la consommation d’énergie des bâtiments neufs, mais aussi à limiter leur impact environnemental global, notamment en matière d’empreinte carbone tout au long de leur cycle de vie.

Les labels, contrairement aux réglementations qui imposent des exigences sur la conception des bâtiments, sont des démarches volontaires, et souvent plus exigeantes que la réglementation. Le label PassivHaus par exemple, d’origine allemande, se distingue par sa rigueur en termes de sobriété énergétique et de confort thermique, avec une consommation maximale de chauffage fixée à 15kWh/m²/an. Analyser la RE2020 et des labels de construction durable permet d’identifier les écarts et les points de convergence, de mettre en lumière les indicateurs proposés par les labels pour aller au-delà des exigences réglementaires. Cela permettra aussi d’outiller les professionnels pour anticiper de futures évolutions réglementaires.

L’objectif de ce stage a été de décrypter ces référentiels en termes de performances énergétiques et environnementales, et de déterminer dans quelles mesures les labels permettent d’atteindre les objectifs fixés par la RE2020. Cette analyse vise à outiller les professionnels de la construction dans le cadre du portage de la RE2020 et des autres réglementations.

Ce travail étudie l’impact carbone des maisons individuelles ou accolées passives du Grand-Est, au regard des exigences de la RE2020, et identifie les facteurs d’influence. L’analyse s’appuie sur trois axes : une étude théorique des cadres réglementaires (RE2020, labels), l’approfondissement de bases de données RE2020 et PassivHaus afin d’en sortir des statistiques à l’échelle régionale, et une étude de cas d’une maison passive biosourcée dans le Grand Est. Les résultats montrent que ces typologies passives sont dans la région non seulement performantes sur le plan énergétique et thermique encadrées par le label, mais adoptent en fait une démarche vertueuse globale, avec une attention apportée à l’impact carbone du projet via l’utilisation de biosourcé en structure et isolation.

Cependant, d’autres tendances observées dans le passif (triple vitrage, ventilation double flux, systèmes de chauffage électriques d’appoint) peuvent entraîner des difficultés à respecter certaines exigences de la RE2020, ces composants étant défavorisés d’un point de vue carbone et énergie par rapport à des composants plus fréquemment utilisés par des projets strictement réglementaires.

L’étude met en outre en évidence que l’usage de matériaux biosourcés, le recours à des FDES individuelles dans l’analyse de cycle de vie, et l’intégration du réemploi sont des leviers efficaces pour atteindre les seuils futurs RE2020. Elle souligne également l’importance d’une approche croisée entre RE2020 et labels, afin de mieux concilier efficacité énergétique et réduction des émissions sur l’ensemble du cycle de vie du bâtiment.

L’étude d’un cas d’usage type vient compléter les analyses statistiques. Ce cas porte sur un projet de maison individuelle passive et biosourcée et permet de rentrer dans les détails de calculs des exigences RE2020 et du label Bâtiment Biosourcé. Il permet de comprendre ces démarches en les expérimentant, et de simuler l’élaboration de variantes, dans le but de confirmer ou réfuter certains résultats obtenus par statistiques.

Vous pouvez télécharger ci-après la synthèse, le mémoire de stage et ses annexes.

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