Plan d’actions en faveur des messicoles

Les plantes messicoles (« habitantes des moissons ») sont les compagnes traditionnelles des céréales et autres cultures d’hiver (colza) et sont présentes parfois aussi dans les vignes et vergers. Si certaines prospèrent, et sont bien connues (coquelicots, bleuets, matricaires), elles sont dans l’ensemble peu concurrentielles et, suite à l’évolution des pratiques agricoles, actuellement en voie de raréfaction.

Au niveau national

A l’échelle nationale, un premier plan national d’actions (PNA) en faveur des plantes messicoles a été mis en place entre 2012 et 2019. Ce plan définit 27 actions, réparties en six axes de travail. Ce plan est coordonné par la Direction de l’eau et de la biodiversité du Ministère de la Transition Ecologique et animé par le Conservatoire Botanique National Pyrénées et Midi-Pyrénées. Ce plan avait trois grands objectifs généraux :
-  Protection/conservation des messicoles, par préservation de la diversité existante et par réimplantation dans les milieux agricoles ;
-  Connaissance des messicoles par la mise en place de listes d’espèces et par une meilleure compréhension de la relation entre pratiques agricoles, présences de messicoles et perception des agriculteurs ;
-  Communication/sensibilisation pour valoriser le rôle fonctionnel et les services rendus par les messicoles dans les systèmes agricoles, et pour mobiliser les acteurs locaux.

Le bilan de ce premier PNA a été réalisé et validé en 2020 à l’échelle nationale. Un second PNA est en cours de co-construction et sera effectif en 2022.
Le site http://plantesmessicoles.fr détaille les actions réalisées en faveur des plantes messicoles dans les différentes régions.
L’observatoire des messicoles https://www.tela-botanica.org/proje... permet à chacun de renseigner ses observations de plantes messicoles.

En région Grand Est

En région Grand Est, la DREAL s’implique à partir de 2018 pour réaliser un diagnostic écologique, en associant les 3 conservatoires botaniques du Grand Est, à savoir le Conservatoire Botanique National du Bassin Parisien, le Conservatoire Botanique de Lorraine et le Conservatoire Botanique d’Alsace. L’agence de l’Eau Rhin-Meuse est aussi un partenaire financier dans ces missions. Le stage de Corentin Gaudichet, en 2018, a permis de définir une liste des messicoles du Grand Est ainsi que les territoires à enjeux à partir des bases de données existantes. Des premières cartographies ont ainsi été réalisées, avec la mise en évidence de 23 mailles de 5x5 km à forts enjeux messicoles. La liste des messicoles du Grand Est, quant-à-elle, comprend 139 espèces, dont 102 sont indigènes de la région Grand Est. Parmi ces 102 espèces 10 sont présumées disparues, et 69 sont menacées dans au moins une partie du Grand Est. Seules 5 d’entre elles sont protégées dans toute leur zone de menace en Grand Est.

Mais la connaissance sur les messicoles est loin d’être exhaustive et les conservatoires botaniques réalisent chaque année depuis 2019 des prospections spécifiques sur ces espèces.

L’étude des messicoles s’est poursuivie en 2019 par un premier diagnostic agronomique avec le stage de Camille Bouquet, dont l’objectif était d’identifier les systèmes de production et les pratiques agricoles favorables aux messicoles au sein des mailles à forts enjeux messicoles, et de comprendre les freins et les leviers à la préservation de cette flore par les agriculteurs. Ce diagnostic a permis de s’associer aux chambres d’agriculture, représentées à l’échelle du Grand Est par les référents biodiversité de Meurthe-et-Moselle, d’Alsace et de Haute-Marne.
En parallèle de cette étude, un guide photo permettant la reconnaissance des messicoles les plus communes du Grand Est, ainsi que leur statut de menace a été réalisé.

A partir de 2020 plusieurs actions de sensibilisation ont été menées envers la profession agricole : production de 2 brochures techniques par la chambre d’agriculture de Meurthe et Moselle, article dans un journal agricole par la chambre d’agriculture d’Alsace, plaquette de sensibilisation des agriculteurs. Des journées d’échange entre conseillers agricoles, conservatoires botaniques et Dreal ont été organisées dans chaque ex-région. Ces journées ont permis aussi d’associer de futurs partenaires de la préservation des messicoles en zone agricole : chef d’exploitation et enseignants de lycées agricoles, spécialistes des pollinisateurs, parc naturels régionaux …

La déclinaison régionale du PNA messicoles s’inscrira dans le cadre du nouveau plan d’actions national. Deux actions phares sont prévues dans le Grand Est :
- la mise en place d’un réseau d’alerte pour éviter la destruction des messicoles par méconnaissance et améliorer la connaissance
- la constitution d’un réseau de parcelles pour la conservation des messicoles les plus menacées et l’acquisition de références techniques pour la gestion globale des messicoles.

Contact DREAL : Mme Dominique Orth au 03 88 13 06 62, ou par mail à dominique.orth@developpement-durable.gouv.fr.

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