Bassin houiller - types d’aléas, surveillance et GIAM
Les types d’aléas miniers
Hormis des aléas d’effondrement de têtes de puits très localisés, le bassin houiller n’est, de manière générale, plus affecté par les affaissements de terrains du fait de la profondeur des travaux (jusqu’à 1000 mètres) et des méthodes d’exploitations qui permettent de laisser de faibles volumes de vides résiduels.
Des surrections de terrains sont cependant attendues pendant la remontée des eaux. Ces mouvements de terrains seront répartis de façon homogène et uniforme, ce qui n’aura pas d’incidence sur la pente des terrains et les aménagements en surface (bâti, infrastructures).
Par ailleurs, des mouvements de terrains pourraient, le cas échéant, intervenir dans le cas particulier des zones exploitées en dressants (« sillon profond » sur le territoire de Freyming-Merlebach).
Enfin, en raison de la présence d’ouvrages à faible profondeur (galeries de remblayage, rampants de ventilateurs, anciens sites de stockage d’explosifs,…, situés à moins de 50 mètres de profondeur) une étude spécifique a été réalisée par l’INERIS (DRS-06-77673/RN01) pour le compte de Charbonnages de France. Les conclusions de cette étude ont conduit l’exploitant minier à traiter 5 ouvrages sur les 15 présentant un aléa de type fontis.
Pour les 10 ouvrages restant, situés hors zone urbanisée, les porters à connaissances par commune ont été réalisés en novembre 2008. Les communes concernées sont : Petite-Rosselle, Forbach, Saint-Avold, Merlebach, Creutzwald.
Dans le cadre de l’après-mine, les principaux risques résiduels sont le gaz de mine (grisou) et la remontée de nappe au droit des zones bâties, au regard desquels des dispositions spécifiques sont prises.
Complémentairement, vis-à-vis d’un risque spécifique de dégradation de la qualité des eaux souterraines par l’eau d’ennoyage des anciens travaux, des installations de pompage au sein des réservoirs miniers ont été prévues pour rabattre le niveau de ces derniers. L’eau minière ainsi prélevée est traitée par un dispositif de décantation et de lagunage avant son rejet dans le milieu récepteur. Une installation de cette nature est en service depuis fin 2009 à Creutzwald avec rejet dans la Bisten. D’autres installations, prévues sur le secteur Centre-Est, sont en cours de préparation.
Secteurs concernés par les aléas
Compte tenu de la méthode d’exploitation pratiquée, exploitation totale du gisement, aucun affaissement significatif n’est attendu dans le bassin houiller. Dans le secteur du « sillon profond » sur la commune de Freyming-Merlebach, où des mouvements de terrains sont susceptibles de se produire au cours de l’ennoyage des travaux miniers, des restrictions d’urbanismes sont imposées ; il en est de même autour des têtes de puits pouvant présenter un risque géotechnique avéré. Ces restrictions font l’objet d’un porter à connaissance et d’une inscription aux documents d’urbanisme des communes concernées (PLU).
Accéder aux cartes d’aléas miniers dans le bassin houiller ici.
Surveillance dans le bassin houiller
Les dispositifs de surveillance qui ont été déployés dans le bassin houiller comprennent :
- des mesures vis à vis des risques de mouvements de terrain (nivellement, surveillance de puits, mesures sismiques (à ne pas confondre avec la micro sismique))
- des surveillances de terril et des exutoires de gaz
- un suivi de la qualité des eaux.
Nivellement
Un réseau de plus de 1900 points de mesures de nivellement est exploité sur le bassin houiller afin de vérifier l’absence de mouvement de terrain suite à l’ennoyage des travaux miniers. Bien que ce risque ait été écarté par les études réalisées, ce dispositif permet de disposer de mesures contradictoires destinées à discerner les mouvements naturels du sol de ceux, même faibles, d’origine minière. Les points sont répartis ainsi : 669 points de mesure sur le secteur de La Houve, 485 points de mesure sur le secteur de De Wendel et 789 sur le secteur de Sarre et Moselle.
Ce dernier comporte en particulier :
- des profils au droit du sillon profond (Freyming-Merlebach) ;
- des points de part et d’autre de la faille de Hombourg ;
- des points de mesure au fond du talweg du Weihergraben ;
- des points de mesure au droit de la digue du Weihergraben.
Surveillance des puits
Outre la surveillance du risque gaz susceptible de perdurer sur certains puits non remblayés ou non ennoyés en totalité, une surveillance par contrôle régulier de la présence du remblai et/ou par inspection vidéo de l’état des cuvelages de quelques puits de mines obturés est réalisée. Celle-ci est parfois assortie de mesure de nivellement dans les environs de l’ouvrage minier.
Mesures sismiques
Une surveillance sismique a été maintenue tant que des événements de cet ordre étaient attendus pendant la période d’ennoyage des travaux miniers. La magnitude et la localisation des événements sismiques ont été déterminées. Le démantèlement de ce dispositif était sucseptible d’intervenir au regard des prescriptions fixées par l’arrêté préfectoral portant sur la déclaration d’arrêt définitif des travaux miniers et d’utilisation d’installations minières associées, attachés à l’ancienne concession de mines de houille de Sarre et Moselle, soit à la fin de l’ennoyage des travaux miniers ou lorsqu’aurait été constatée l’absence d’activité sismique pendant une période minimale d’un an.
Des événements sismiques dues à l’ennoyage des travaux miniers n’ayant plus été enregistrés à compter du 3 septembre 2007, le dispositif a été démantelé fin 2009 après décision préfectorale du 2 avril 2009. Les données ayant conduit à cette décision ont été fournies aux membres du GIAM du 10 mars 2009.
Au delà de cette information, il convient de noter que de nombreux événements mesurés par le RéNass peuvent être dues aux champs exploités en Allemagne dans le secteur d’Ensdorf, voire à des événements d’origine naturelle eu égard aux profondeurs déterminées par le RéNass et bien supérieures à ceux des travaux miniers les plus profonds.
Mesures piézométriques
Des piézomètres sont exploités pour surveiller, en zones bâties, la remontée de la nappe des grès du trias inférieur consécutive à l’ennoyage des travaux souterrains. Elle permettra ainsi d’anticiper la mise en oeuvre des mesures de prévention nécessaires. Par ailleurs, d’autres piézomètres permettent de surveiller la qualité de cette nappe lorsqu’elle est susceptible d’être modifiée soit par l’eau minière, soit par le lessivage d’anciennes installations de surface comme les terrils. Enfin, le processus d’ennoyage des travaux miniers est également suivi au moyen de sondes pressiométrique installées dans certains puits de mine. Cette surveillance porte sur le niveau et la vitesse de remplissage du réservoir minier ainsi que sur la qualité de l’eau qui s’y trouve ;
Surveillance du risque gaz
Il s’agit d’une surveillance du risque associé au gaz de mine par le contrôle du bon fonctionnement des exutoires gaz (sondage de décompression du réservoir minier, exutoires sur puits), ainsi que par le contrôle de l’absence de grisou dans des lieux propices à son accumulation (réseau enterré, canalisation, cave) ;
Surveillance des terrils
Une surveillance de l’absence de zone d’échauffement, voire le suivi du processus de refroidissement d’anciennes zones chaudes, sont assurés au droit d’anciens terrils de caméra thermique ou par sondes de températures enfouies en profondeur.
Accéder aux résultats de surveillance sur la page dédiée.
Instance sur l’après-mine : le GIAM
En vue d’assurer l’échange d’informations sur les conséquences environnementales de l’arrêt de l’extraction minière et sur les mesures compensatoires à mettre en œuvre dans le bassin houiller, le préfet de la région Lorraine, préfet de la Moselle, a décidé de mettre en place en 2004 un groupe d’information sur l’arrêt des travaux miniers (GIATM).
Ce groupe, composé de quatre collèges (élus, administrations, associations, organismes compétents et de l’exploitant minier) a permis d’assurer l’information la plus large et transparente sur les conditions d’arrêt des travaux miniers dans ce bassin d’exploitation.
Il s’est régulièrement réuni jusqu’à la fin de l’année 2007.
Les documents présentés lors des réunions du groupe et les comptes-rendus de ces réunions peuvent être consultés par les liens qui suivent :
A la fin de l’année 2007, une évolution du GIATM est apparue nécessaire à la fois pour s’adapter au nouveau contexte né de la dissolution de Charbonnages de France et pour se conformer à la circulaire ministérielle relative à la mise en place des comités départementaux ou interdépartementaux de suivi des risques miniers.
Le nouveau groupe mis en place se dénomme groupe d’information sur l’après-mine dans le bassin houiller lorrain (GIAM).
Les points exposés au cours des diffrérentes réunions du GIAM sont accessibles ci-dessous.
GIAM du 20 novembre 2014 zip - 12.1 Mio
Ajout CR de réunion le 23-02-2015
GIAM du 21 janvier 2016 - présentations zip - 21.8 Mio
Les sujets exposés figurent dans les présentations en ligne. Les résultats détaillés du DPSM figurent dans la version complétée ci-dessous. Le compte-rendu de réunion est à venir.
GIAM du 21 janvier 2016 - présentation des résultats par le DPSM zip - 12.6 Mio
Travaux, niveaux d'ennoyage, terrils, nivellements…